10h14
Thomas semble profiter du trajet sur la route principale vers le moulin pour donner un cours d’histoire.
« Savez-vous que la grotte où l’on va a déjà servi de refuge bien avant la création d’Hanakaze. »
« Qui peut me dire en quelle année les premiers habitants sont venus s’y réfugier ! »
« En l’an deux cent huit, Éline, quatre ans avant la construction du village. »
« Excellente réponse, Tom ! Par contre, Éline faire le cours à ma place est nouveau ! »
« Que veux-tu, Papa. Je m’investis ! »
« Commence par faire attention à ta santé, n’oublie pas que tu es enceinte. »
« Ne sois pas aussi ronchon, Samuel. »
(Mizuki n’a pas l’air de savoir pour l’incident de ce matin. Je suis soulagé.)
« La grotte est moins utilisée aujourd’hui, mais reste cependant l’un des atouts de notre village. »
(Mizuki est attentive, donc il doit y avoir du danger.)
« C’est quoi le nom de la grotte, déjà ? »
« Très bonne question, Alice, qui le connaît ? »
(Mizuki est trop belle.)
« C’est la grotte d’Hana, en mémoire de la personne qui l'a découverte. »
Hana ? C’est bien le prénom de la chercheuse qui voulait créer un village.
« Excellent Tom, tu es attentif. Hana est aussi celle qui a donné le début du nom de notre village. »
Mais elle est morte avant moi, donc elle ne l’a pas fondé, peut-être sa descendance. Après tout, on repartait de rien, car le monde avant l’an zéro était inhabitable. On vivait tous dans le laboratoire souterrain. Je crois qu’il y en avait sept en tout sur la planète. Les pensées de Linda me parviennent.
(Thomas met en application ses connaissances et profite du trajet pour enrichir celles des enfants.)
Celle d’Éline suit.
(Papa ne perd jamais une occasion, en tout cas Tom est assez cultivé.)
« Le sentier a encore des défauts, Murad ! Il faudra qu’on les corrige plus tard. »
« Je suis d’accord, Paul, mais dommage qu’il soit aussi abrupt. »
Cependant, je dois prendre en compte que j’ai été un Chishiki, donc…
Les sens de Shana redeviennent mes perceptions.
*** *** ***
Elle continue d’abattre les grikans à distance depuis le pont.
(Je me rappelle des visages de Karl, Émi et Alain que je n’ai pas pu sauver.)
(Je dois être attentif et assurer la sécurité de Shana.)
Cette fois, ce sont les sens de Noémie qui me guident.
*** *** ***
Depuis une position haute près de la boulangerie, elle décoche une flèche qui perfore la jambe grikan, mais celui-ci continue d’avancer.
« Ce n’est pas vrai, comment j’ai pu louper ce tir ! J’étais sûr de le toucher à la tête. »
Pete embroche rapidement le grikan avec sa lance, puis l’envoie sur les autres ennemis.
(Beurk, j’en ai partout sur moi ! Ce sang verdâtre est tout gluant !)
(C’était juste, elle n’est pas assez prudente.)
« Je l’avais dit, Noémie, c’est moi le meilleur. »
Tatsuya se place devant Pete et bloque une flèche avec son bouclier.
(Je ne vais pas laisser mon mari être blessé.)
« Le meilleur a besoin d’une femme pour le protéger. »
« D’une femme non, de mon épouse, oui ! On se fait un dos à dos comme à l’ancienne, Tat. »
Tatsuya et Pete montrent une efficacité redoutable contre les grikans.
« Tak fei uma, coto pac fei ach. » (Tuer les humains, commencer par les archers.)
(Heureusement que j’ai appris leur langue.)
« Boucliers, sur les archers. »
La volée de flèches qui s’abat est bloquée par Tatsuya, Sonia et Emma, tandis qu’Amélia et Léa en profitent pour décocher des tirs pour abattre des grikans.
« Maudits grikans, venez tester la lance d’un vétéran. »
Henri embroche un grikan par la poitrine, et le dégage rapidement le corps avec son pied. Il enchaîne en tournant sa lance au sol pour en faire tomber plusieurs. Mike tient les rangs ennemis avec Richard et Katsuya.
« Kenji, ça fait déjà vingt minutes qu’on se bat et on ne tiendra pas à cette allure ! »
« Il faut juste les tenir un peu plus, Will. Ensuite, on passe à la phase deux. »
Mike tranche la tête d’un grikan qui était au sol, mais un autre vient le mordre violemment à la jambe. Richard intervient rapidement et lui perfore le cœur.
« Ah, salopard ! »
(Ça fait tellement mal, j’arrive plus à lever ma jambe et ça saigne vachement.)
(Bordel !)
« Mike, tu peux aller au point de repli ? On va te couvrir ! Katsuya, Andy avec moi. »
« Merde, ça fait un mal de chien, mais, ouais ! Et désolé de te laisser. »
Richard continue de se battre, alors que Mike quitte le champ de bataille en essayant de ne pas forcer sur sa jambe. Andy, Philippe et Katsuya tiennent la garde pour lui donner du temps.
« Première ligne ! Reculer ! Bouclier en avant ! Archer visé l’ennemi. »
On dirait que Kenji veut attirer un maximum d’ennemis dans un court périmètre.
« On change de rotation ! Il faut que les combattants soufflent. »
« Ah ! Mon bras… Ça fait mal, bordel ! »
Pete intervient et tient tête au Kariss qui vient d’entailler le bras gauche de Tatsuya.
« Espèce de salopard, je t’interdis de toucher ma femme. »
Malgré la détermination de Pete, le Kariss prend le dessus et l’entaille légèrement au torse.
« Ah, ah, ah, ah, ah, fei uma erit fal, jaim fei tort. » (Les humains sont faibles, j’aime les torturer.)
Kenji intervient avec plusieurs coups d’épée puissants et rapides qui force le Kariss à reculer.
(On a déjà plusieurs blesser et je dois éviter les pertes.)
« Pete, Tatsuya, repliez-vous. »
(Bordel ! Comment j’ai pu les laisser toucher Tatsuya.)
« Ok, merci Kenji. »
« Ketsu fi erit pluca foc, ar vok emp mefi. » (Celui-là est plus fort, je dois me méfier.)
« Kenji, on ne va pas tenir très longtemps à cette allure. »
« Très bien, Henri ! Disperser et diviser l’ennemi dans les ruelles. »
Les équipes se forment rapidement par groupe de trois et chacune se répartit dans les zones étroites. Kenji, Noémie et Andy passent dans celle derrière la boulangerie.
« Noémie, grimpe sur le toit ; Andy, bloque l’entrée principale ; et ensuite, rejoignez Henri ! »
(Je dois observer chaque détail, car je n’ai pas le droit à l’erreur.)
« Compris, je m’en occupe. »
« Compris, Kenji. »
(Ça, c’est facile à faire, mais je ne dois pas me planter.)
Andy obstrue la ruelle avec des caisses lourdes, tandis que Noémie grimpe rapidement sur le toit.
« Kenji, y en a dix qui approchent en ligne droite. »
(Allez, je dois retourner vers Henri maintenant.)
« Bien, il sera facile de les combattre un par un ici. »
Kenji élimine un grikan d’une entaille diagonale, puis esquive une attaque d’un deuxième avant de l’éliminer avec une perforation au cœur. Il enchaîne chacun de ses adversaires avec aisance.
(Aucun Kariss, dommage !)
*** *** ***
Les sens de Richard guident mes perceptions. Il se tient devant le salon de coiffure, sa respiration est rapide et il transpire beaucoup.
(Je commence sérieusement à fatiguer.)
« Ils sont partout, Henri, ça devient dur de les tenir. »
« Je sais, mais accroche-toi mon garçon ! »
Kenji rejoint rapidement Henri et Richard.
(Je peux voir leurs fatigues.)
« Henri, quelle est la situation ? »
Henri transperce la poitrine d’un grikan avant de répondre avec calme.
« L’ennemi est dispersé pour le moment, mais on a eu des blessés pendant la manœuvre. »
« La pluie approche et le combat va devenir plus difficile. »
Kenji tranche la gorge d’un grikans pendant qu’il parle.
« Le ciel gris est couvert de gros nuages et le vent souffle désormais fortement. »
« Se battre sous la pluie, c’est horrible. Comme si ce n’était déjà pas assez compliqué. »
« Allez, un peu de nerd, mon garçon ! Crois-tu que je vais laisser ma fille à un avorton. »
« Bien sûr que non ! Il lui faut un homme fort qui puisse la protéger. »
(Je dois penser à Mélanie.)
« Noémie, avec moi, on va les ralentir en visant leurs jambes ! »
« Je vous couvre les filles ! » Emma est très efficace, mais aussi épuisée.
Mes perceptions se font de nouveau depuis les sens de Michel.
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