77. Vivante grâce à lui

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Ysée

Je sais que ça peut paraître puéril, mais après ce que je viens de vivre, je ne parviens pas à m’éloigner de Mathias de plus de quelques mètres. J’ai un besoin vital, presque viscéral, de le garder dans mon champ de vision. Quand les événements font qu’il disparaît, mon cœur s’accélère et je ne sais pas si c’est parce que j’ai peur qu’il lui arrive quelque chose alors qu’il a vraiment l’air invincible ou si c’est parce que je crains de me retrouver une nouvelle fois aux mains des rebelles. Je crois que cet épisode m’a un peu chamboulée. Si Mathias et l’équipe n’étaient pas intervenus, j’ai beau faire la fière devant les autres, je sais que j’aurais eu du mal à survivre. Déjà qu’ils ne se sont pas gênés pour laisser traîner leurs mains sur moi, qu’ils n’ont pas hésité à me frapper, je crois que j’étais bonne pour passer à la casserole s’ils avaient réussi à m’emmener jusqu’à leur camp de repli. J’ai encore des frissons de dégoût qui me parcourent et je dois faire un vrai effort sur moi-même pour ne pas craquer psychologiquement. Côté physique, à part une forte douleur sur les côtés, suite à un coup de crosse d’un de ces malotrus, je n’ai rien et je crois que j’ai beaucoup de chance.

Je suis soulagée de voir que l’opération se termine. Les rebelles qui n’ont pas été arrêtés ont l’air de s’être repliés et Mathias, en grande discussion avec Marina au téléphone, ne semble pas décidé à pousser l’offensive plus loin. Je l’entends vociférer au téléphone et expliquer que sans renforts, c’est impossible d’aller plus loin, que ce serait une mission suicide. Il doit être convaincant car, une fois qu’il a raccroché, il donne l’ordre à tout le monde de retourner au village et d’emmener les prisonniers vers le lieu où l’armée régulière les attend pour les interroger. Il a l’air soulagé et apaisé et j’aime voir ses traits se détendre ainsi. Je crois que c’est cette alternance entre la froideur, la puissance du guerrier et la douceur et l’attention de l’homme qui me fait craquer. Comment lui résister ? Surtout qu’il est magnifique, j’ai juste envie de me coller dans ses bras et de l’embrasser quand je le vois ainsi diriger de maître main toute sa petite équipe. Ne résistant plus à mon envie, je me rapproche de lui et me permets de passer mon bras dans son dos pour l’enlacer alors que nous progressons dans la forêt par petits groupes.

— Je crois que je ne te l’ai pas dit, Mathias, mais merci d’être venue me chercher. Je pense que sinon, j’aurais passé un sale moment.

— Tu te sens bien ? sourit-il en passant son bras autour de mes épaules. Ysée qui me remercie d’avoir sauvé ses jolies fesses, je vais faire une croix dans le calendrier.

— Ne te moque pas, pour une fois que j’essaie de ne pas me réfugier derrière mes murs habituels. J’ai bien cru qu’ils allaient me faire ma fête, et toi, sans te préoccuper du danger, tu es venu. Tu sais que tu es un fou et que tu n’as pas respecté ce que je t’avais demandé ? Quelle prise de risque insensée pour quelqu’un qui devait faire attention à ses fesses ! le réprimandé-je gentiment en déposant un petit baiser sur sa joue barbue.

— Arrête de te mettre en danger inutilement et je ne prendrai pas de risque insensé, ma belle. Tu voulais quoi, qu’on te laisse entre leurs sales pattes ? Tu crois vraiment que j’aurais pu laisser faire ça ? Si c’est le cas, c’est que tu me connais mal.

— Oui, mon Chou. Promis, je ne me mettrai plus jamais en danger ! rétorqué-je en souriant et en croisant les doigts ostensiblement devant ses yeux. Tu me connais, tu peux me faire confiance !

— Ysée, soupire-t-il en m’embrassant sur la tempe. Comment tu as fait pour rester en vie toutes ces années, sérieusement ? Depuis que je te connais… J’ai l’impression que tu es aimantée par les conneries, sérieusement. Tu n’as pas besoin de ça pour qu’on te remarque, je te l’assure.

— C’est peut-être parce que j’apprécie trop tes fessées !

Je ris et m’éloigne de lui en courant vers la maison qui commence à se dessiner derrière les arbres. Je remarque au passage que Dita est déjà en train de s’occuper de son Jérémy, dont la blessure semble s’être rouverte mais qui n’a pas l’air plus inquiet que ça, trop occupé à câliner sa nouvelle chérie. Par contre, pour moi, quand j’entre dans la pièce principale, Daryl m’accueille froidement alors que je lui saute au cou pour lui faire un câlin. Face à toute mon énergie, il m’octroie ce petit temps de réconfort avant de me repousser légèrement et de me regarder aussi froidement qu’il le peut malgré l’affection qu’il me porte.

— Quoi ? l’attaqué-je. Il ne faut pas croire tout ce que les autres t’ont raconté ! Je vais bien, tout est bien qui finit bien et on a gagné !

— Non mais, t’as vu ta tête ? Qui t’a frappée ? Qu’est-ce qui t’est arrivée ? Je t’avais dit de ne pas sortir de cette maison ! T’imagines comment je me suis inquiété ?

— Tu n’as pas à te faire du mauvais sang pour moi, j’ai mon ange-gardien personnel qui veille sur moi. Un mélange de Rambo et de Lucky Luke, je ne crains rien.

— Et s’il n’avait pas été là ? Tu mérites des baffes parfois, tu le sais, ça ? grince-t-il, toujours aussi agacé.

— Tu sais que je ne suis plus une gamine ? l’attaqué-je en français afin d’inclure Mathias qui vient de nous rejoindre. Et ce qui compte, c’est qu’il ne me soit rien arrivé de grave, tout va bien, je te dis, ajouté-je, énervée face à ses reproches que je trouve infondés.

— Tu plaisantes ? marmonne Mat. Dieu seul sait ce qui aurait pu t’arriver si Seb ne t’avait pas vue ! Et toi, t’es pas capable d’empêcher ta sœur de sortir d’une maison, sérieux ? Tu sais ce qui l’attendait si on n’était pas tombés sur elle ? C’est de famille d’être aussi dingue ?

— Non, mais j’y crois pas, là ! s’emporte mon frère. Tu as vu dans quel état je suis ? Je fais comment pour l’empêcher de sortir ? Tu aurais dû l'enfermer dans la cave ou mettre un garde pour la protéger. Tu ne sais pas encore à quel point elle est folle ?

Pan ! Et re-Pan ! Franchement, ils abusent tous les deux à me considérer au mieux comme une gamine, au pire comme une folle. J’ai juste voulu participer à l’assaut, rien de plus, et c’est bien la première fois que je me fais ainsi surprendre par l’ennemi. Ça doit arriver à tout le monde ce genre de mauvaises surprises, non ?

— La Folle vous remercie tous les deux de votre attention, grommelé-je en m’écartant un peu pour me débarrasser de tout mon barda.

— Oh arrête, Ysée, tu ne peux pas nous reprocher de nous inquiéter pour toi, soupire le français avant de se retourner vers mon frère. Et toi, dis-moi, comment tu voulais que je laisse un homme ici ? T’as vu notre effectif ? C’est déjà un miracle qu’on s’en soit tous sortis sans plus d’une égratignure. C’est ta frangine, bon Dieu, si même toi tu ne peux pas la gérer…

— Mais elle est ingérable ! Elle l’a toujours été ! Et depuis qu’elle est Ministre, c’est encore pire ! Elle se croit tout permis ! Tu aurais dû l'emmener avec toi, je ne sais pas, moi. J’ai eu la peur de ma vie en la voyant partir toute seule à votre recherche.

— Arrêtez donc de m’infantiliser en parlant de moi comme si je n’étais pas là. Tout va bien. Je suis une adulte responsable et si je prends des risques, ce n’est ni à toi, Daryl, de t’inquiéter, ni à toi non plus, Mathias. Même si je te remercie à nouveau d’être intervenu et d’avoir sauvé ma peau. C’est gentil de vous préoccuper de ma santé, mais c’est fini, l’époque où les femmes restaient tranquillement à la maison pendant que leurs maris, frères ou oncles partaient à la guerre !

— Quel caractère de cochon, Ysée. On n’est pas en train de te traiter comme une gamine, c’est juste que tu agis comme tel ! Tu te rends compte de l’inquiétude que tu provoques chez nous ? On t’aime et on ne veut pas qu’il t’arrive du mal, c’est tout. Désolé, Mathias, je me suis emporté, mais elle va tous nous faire vieillir avant l’heure, je crois.

J’observe Mathias, un peu chamboulée par les mots de mon frère. Le “on” dans “on t’aime” me fait un drôle d’effet et je me demande si le Français va le reprendre à son compte ou pas.

— M’en parle pas, je suis sûr que mon séjour ici m’a fait perdre dix ans d’espérance de vie à cause de ta frangine, soupire Mathias sans me lâcher du regard. Tu devrais mettre de la glace sur ta pommette, la gifle était brutale et tu commences déjà à avoir un bleu… Il faut que je joue l’infirmier en plus du Super Héros ou ça va aller ?

— Non, ça va aller, indiqué-je en me dirigeant vers l’étage. Je vais m’en occuper, je t’ai déjà assez causé de soucis comme ça.

Je suis un peu déçue sans trop savoir pourquoi. J’espérais quoi ? Qu’il me fasse une déclaration devant tout le monde ? Mais je rêve. Finalement, je crois qu’ils ont raison. Je suis folle et il faudrait m’enfermer. Mathias n’a pas de sentiment pour moi, je me fais des illusions si je crois le contraire. S’il est venu me sauver, c’est pour ne pas mettre en danger sa mission, rien d’autre. Et si je me perds dans d’autres conjectures, je risque de souffrir encore plus que ce que j’aurais ressenti aux mains des rebelles.

J’entre dans la salle de bain et me regarde dans le miroir. Je constate qu’en effet, il a raison et que ma pommette commence à gonfler. Je retire mon haut et me penche pour passer ma tête sous l’eau froide du robinet. Cela me fait un bien fou et j’espère que ça suffira à ce que je ne sois pas trop défigurée. J’en suis là lorsque je sens une présence dans mon dos et, un peu apeurée, je me relève brusquement pour me retrouver face à Mathias qui me dévisage et m’observe, clairement envouté par le spectacle que je lui offre.

— Tu as encore des reproches à me faire ? lui demandé-je sans couvrir ma poitrine offerte à son regard concupiscent.

— Je pourrais, soupire-t-il en caressant ma pommette du bout des doigts. Tu ne peux pas nous reprocher de nous inquiéter pour toi.

— Je pourrais quand même te reprocher de ne pas profiter de la situation, là tout de suite, dis-je en me collant contre lui, le visage tourné vers le sien, mon regard plongé dans ses magnifiques yeux bleus.

Et pour affirmer encore plus mes envies, je passe une main dans son cou et pose mes lèvres sur les siennes. Je crois que c’est ce qu’il lui fallait pour qu’enfin, il relâche la pression et se laisse aller à ses envies. Je le sens empaumer un de mes seins et venir immédiatement pincer mon téton tandis que son autre main agrippe mes fesses et me colle à lui, en grognant. Le désir qu’il ressent est bestial et je sens ses dents qui parcourent mon corps. Il me mordille jusqu’à ce qu’il enfouisse sa tête entre mes globes dont les pointes se tendent sous l’envie qu’il crée chez moi. Je me frotte sans pudeur contre son érection et le repousse sans ménagement jusqu’à la chambre où nous avons déjà passé la nuit. J’ai vraiment eu peur lorsque les rebelles m’ont capturée, j’ai besoin de me sentir vivante en lui faisant l’amour et c’est ce que je m’attaque à faire.

Je continue mon assaut en le déshabillant et en lui arrachant presque son treillis. Là, ce n’est plus lui, le protecteur, le héros qui m’a sauvée. Il est à ma merci et j’en profite effrontément. Je m’empare de son membre dressé que je prends en bouche avec avidité et le repousse sur le lit quand il essaie de m’écarter de son sexe turgescent. C’est grisant de voir que j’ai le contrôle total sur cet homme si musclé et qui transpire d’habitude de puissance. Là, il semble totalement incapable de me résister et gémit quand je lui mordille le bout de son gland. Entre ma main, mes lèvres, ma langue et mes dents, les sollicitations sur son sexe sont continues et il finit par poser ses mains sur ma nuque pour m’encourager à continuer.

Mutine, je ne le laisse cependant pas atteindre le point de non retour et je le chevauche en offrant à sa bouche vorace mes seins tandis que je m’empale littéralement sur lui. Ses doigts se saisissent de mes fesses et je n’ai que quelques mouvements de va-et-vient à faire pour provoquer chez lui une excitation telle qu’il se met à effectuer des mouvements de hanches rapides et je le sens se déchaîner dans mon intimité trempée. Même quand je le domine ainsi, il parvient à faire monter mon plaisir et je ne retiens aucun cri alors qu’un orgasme terrible et intense me saisit. Tout mon corps tremble contre le sien alors qu’il jouit et me remplit de sa semence. C’est la première fois que je le sens ainsi en moi et cela rend ma jouissance encore plus intense. Je me contracte sur sa virilité afin de récolter au maximum le fruit de son plaisir et connaîs un deuxième orgasme encore plus dévastateur que le premier. J’ai l’impression de m’être envolée sur une autre planète et je finis par m’effondrer sur son torse aux abdos bien dessinés. Je crois que c’est la première fois de ma vie que je connais un tel plaisir. J’adore le sentir en sueur contre moi, son sexe frémissant toujours en moi, son souffle court et ses petits baisers dont il me fait profiter. Si je suis vivante, je crois que c’est vraiment grâce à lui.

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