Epilogue 2/2 : Déclarations étoilées

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Ysée

La nuit est tombée tôt et les températures ont bien baissé en ce début d’automne. Nous n’avons pas pu rester sur la terrasse de la maison où nous venons d’emménager avec Mathias. Je n’en reviens toujours pas que nous ayons franchi ce pas et que nous ayons pris une décision aussi importante, qui nous engage réellement pour l’avenir, mais quand on a appris qu’il y avait une vente tout près de chez les Zrinkak, nous n’avons pas résisté à la tentation et nous l’avons achetée.

En parlant de tentation, il y en a une belle, là, qui sort de la douche et se dirige vers moi, nu comme un ver et visiblement dans le même état d’esprit que moi. Je n’en reviens pas de l’effet qu’il me fait toujours. Ce n’est pas comme si nous ne faisions jamais l’amour, j’ai l’impression qu’on n’arrête pas, mais ni lui, ni moi ne semblons avoir envie de ralentir ou nous lasser. Chaque fois que je l’accueille en moi, c’est comme si je décollais et me retrouvais dans un autre univers. Et plus j’essaie de lui résister, plus ça l’excite. De toute façon, je crois que tout ce qui me concerne l’excite car même lorsque je me soumets totalement à lui et qu’il m’attache au lit, il bande comme un âne. Je pense sincèrement qu’il adore la façon dont je me donne à la fois totalement à lui tout en gardant mon esprit rebelle et indépendant.

— Voilà un beau spectacle ! Je me demande à quoi tu pensais sous la douche, Chéri.

Je me redresse et m’avance à genoux sur le lit vers lui, en me léchant les lèvres. Je sais que ça l’excite quand je me montre féline comme ça.

— Tu te poses encore la question ? Franchement, Ysée… Je pensais que tu me rejoindrais, je suis déçu, en fait.

Je ne le laisse pas terminer ses bêtises et je me jette sur son sexe que j’enfonce dans ma bouche. Ma langue s’enroule autour de son gland et je le branle d’une main tandis que l’autre passe entre ses jambes pour aller lui titiller la prostate. Depuis que j’ai découvert à quel point il aimait ça, je ne me prive pas de lui apporter ce petit plaisir qui a le mérite de le faire taire. Il pose ses mains sur ma chevelure et ferme les yeux en grognant de plaisir alors que je sens sur ma langue le goût de son excitation. Je continue mes caresses buccales et me permets même de lui mordiller légèrement le sexe et je crois qu’il fait un effort surhumain pour ne pas jouir dans ma bouche. Cela ne me déplait pas, mais là, ce que je veux, c’est le sentir à nouveau en moi et je le relâche pour me retourner et lui présenter mes fesses.

— Toujours déçu d’avoir attendu, mon Amour ? demandé-je en le regardant au-dessus de mon épaule, rassurée par la vue de ses yeux remplis de désir.

— Je crois que je m’en suis remis, sourit-il en glissant une main entre mes cuisses pour venir titiller mon clitoris. Tu es une sacrée diablesse, tu le sais, ça ?

— Oui, mon Ange. J’aime te corrompre comme ça, rétorqué-je en poussant mes fesses en arrière afin d’entrer en contact avec sa verge. Prends-moi, Mat.

— Quelle impatience ! se marre-t-il en me claquant la fesse avant de plonger en moi avec vigueur.

Depuis le début, j’adore quand il me donne des fessées. Je ne sais pas comment cela se fait, cela n’a jamais été le cas avec mes ex, mais avec lui, c’est un geste qui me ferait presque jouir instantanément. C’est tellement fort que je n’arrive en tout cas pas à m’exprimer et seuls mes gémissements répondent à ses grognements alors qu’il est en train de me chevaucher en me tenant par les hanches. Nous nous connaissons bien désormais et nous parvenons à nous adapter à l’autre pour faire durer au maximum ces moments de plaisir. Mais alors que je sens que je suis prête à passer à la vitesse supérieure, le téléphone de Mat sonne et j’ai le déplaisir de le sentir arrêter ses mouvements pour se saisir de son appareil.

— Sérieusement, Mathias Snow ? Tu décroches plutôt que de me faire jouir ? demandé-je en me mettant à onduler sur son sexe toujours au fond de moi.

— Ysée, gronde-t-il en agrippant ma hanche de sa main libre. C’est Arthur, tu sais bien qu’il faut que je décroche.

Je ne m’arrête pas pour autant alors qu’il porte son téléphone à son oreille et que ses yeux me lancent des éclairs. Il essaie même de se désengager mais je résiste et continue à aller et venir autour de son sexe alors qu’il répond.

— On a besoin de vous, les amis ! Je dois emmener Julia à l’hôpital, elle a perdu les eaux ! Il faut que vous veniez vite, je vous attends pour partir !

Putain, c’est pas vrai. Pas maintenant. Elle n’aurait pas pu attendre quinze minutes de plus, merde ?

— Bon Dieu, Zrinkak, soupire Mathias en déposant un baiser sur mon omoplate. On arrive, mais vous allez me le payer, je te le garantis. A tout de suite.

Mon homme est vraiment exceptionnel car il a la force mentale nécessaire pour se dégager de notre étreinte et ma frustration est énorme alors que je sens un vide immense en moi.

— On aurait pu terminer, quand même, maugréé-je alors qu’il est déjà en train de récupérer ses habits et qu’il galère à enfiler son boxer avec son érection dans le chemin.

— Je te promets que la prochaine fois n’en sera que meilleure, Chérie. Un peu de frustration n’a jamais fait de mal à personne, au contraire !

— Paroles, paroles… Je te jure que la prochaine fois, c’est moi qui t’attache et que tu ne seras libéré que lorsque j’aurai assez joui pour être satisfaite.

J’enfile à mon tour mes vêtements et nous nous dépêchons de nous rendre chez les Zrinkak. Nous sommes accueillis par Arthur qui semble complètement paniqué.

— Ce n’est pourtant pas ton premier, calme-toi, tout ira bien, lui dis-je. Et puis, c’est Julia qui va devoir bosser, pas toi.

— Ahah, t’es marrante toi, grimace-t-il avant de parler moins fort. Tu as déjà vu Julia en train de souffrir le martyre, sérieux ? J’ai envie de prendre mes jambes à mon cou…

Mathias n’a pas attendu, il est entré dans la maison pour retrouver Julia et ils sont déjà en train de ressortir tous les deux, mon homme supportant son amie qui a ses deux mains sur son ventre.

— Courage, Julia, c’est bientôt la délivrance ! En vous souhaitant un petit garçon pour équilibrer un peu les choses à la maison ! dis-je en lui faisant une petite bise d’encouragement.

— Merci, ça devrait le faire, si je n’accouche pas dans la voiture d’ici à ce que le Bûcheron se bouge.

— Je ne survivrai pas à une autre fille, s’esclaffe Arthur. Merci pour les filles. Sophia s’est réveillée quand Julia m’a engueulé parce que j’avais oublié le sac pour l’hôpital, elle s’est rendormie sur le canapé. Je vous tiens au courant, si je survis.

— Arrête de pleurnicher et emmène ta femme, Zrinkak, se marre Mathias en revenant vers nous. T’as mis ta coquille, j’espère, elle est remontée !

— Toujours aussi chiant, toi.

— Et encore plus ce soir, mon pote, tu nous as privés du septième ciel, ça vaut bien quelques remarques !

— Oh pauvre Snow, bougonne Julia en grimaçant. Tu feras moins le malin quand ce sera votre tour !

Sur ces paroles, ils s’engouffrent dans la voiture et démarrent en trombe.

— Pourvu qu’ils fassent attention sur la route quand même, soupiré-je en rentrant pour vérifier comment vont les filles. Tu penses qu’on sera comme ça, nous ? commencé-je avant de m’arrêter en me rendant compte qu’on n’a jamais évoqué cette question dans notre couple.

— Honnêtement ? Je pense que je serai pire qu’Arthur, ricane Mathias en m’enlaçant. Enfin, j’en sais rien, en fait…

— En fait, c’est flippant, tu sais ? Avant toi, jamais je n’avais imaginé devenir mère. Mais là, je ne trouve pas l’idée aussi saugrenue que ça. Tu te rends compte de comment tu me transformes ?

— Eh bien, on se met au boulot quand tu veux, Ysée. Même si j’avoue que je flippe à mort à l’idée d’avoir un enfant avec ton caractère, sourit-il. Plus sérieusement, réfléchis-y, prends ton temps, mais j’adore les enfants et, sans vouloir une équipe de foot, l’idée de te faire un bébé est très tentante.

— Qu’est-ce qu’il a mon caractère ? l’interpellé-je en lui donnant une frappe sur l’épaule. Je suis si difficile que ça à supporter ? Et ne me dis pas que ça t’excite de me mettre enceinte, petit pervers !

— Ton caractère est parfait, ma Chérie… Quand tu dors ou que tu jouis, se moque-t-il. C’est pervers de vouloir créer le fruit de notre amour ? Tu as les idées tordues, ma belle.

Je lève les yeux au ciel et le surprends en lui sautant dans les bras pour l’embrasser. Je suis contente de voir qu’il a quand même le réflexe de me retenir.

— Tu sais que tu m’énerves, Mathias Snow ? Tu es trop parfait et si ça continue comme ça, je vais finir par t’épouser et te faire toute une ribambelle de gamins !

— Une ribambelle, à ce point ? Tu sais qu’avec ces mots, ma mère va t’élever au rang de déesse ?

— Parce que je ne le suis pas déjà ? Moi qui croyais que j’étais ta déesse d’amour, je suis déçue… dis-je en faisant la moue.

— La mienne, oui. Pour ma mère, tu n’es encore qu’une adorable magicienne qui a ensorcelé son fils. Mais… un mariage et des bébés, là, elle va te vénérer. Moi je te vénère déjà, mais ça m’ennuie que ce soit toi qui fasses plus ou moins une demande en mariage, rit-il. Ma virilité en prend un coup.

— Ta virilité va bien, je n’ai aucune inquiétude là-dessus. Il n’y a rien de plus séduisant que toi, mon homme à moi qui m’aime et qui m’adore, malgré toutes mes imperfections. Et qu’un mec qui va s’occuper avec un vrai plaisir de deux jeunes filles sans rechigner. Je l’ai dit et je te le redis : tu es juste parfait, Chéri.

— Je sais, je sais, se vante-t-il en bombant le torse. Je t’aime, future Madame Snow. Et pitié, ne l’oublie pas le jour où tu accouches, ok ?

— Pour que ça arrive, il va falloir que tu fasses un petit effort, parce que là, tu m’as bien chauffée et tu m’as abandonnée en route. Ce n’est pas comme ça qu’on fait les bébés, tu sais ? Si tu veux, je t’apprendrai quand on aura terminé cette mission auprès de Sergent Sophia et de Lila. J’espère pour toi que tu es bon élève !

— Crois-moi, je suis le plus assidu des élèves dès qu’il s’agit d’un corps à corps avec toi !

Nous nous embrassons à nouveau, sous le ciel étoilé de la Silvanie, témoin de notre amour et de la chance que nous avons de nous être rencontrés dans ce pays en guerre et d’avoir survécu plus amoureux que jamais à toutes les épreuves que nous avons dû surmonter. Jamais je n’aurais cru avoir de tels projets avec un homme qui m’a autant énervée quand je l’ai rencontré. Entre nous, c’est explosif, mais c’est magique. Maintenant que nous nous sommes apprivoisés, que nous avons appris à apprécier nos différences, nous sommes tous les deux heureux et nous avons réussi à soigner nos cœurs blessés et à faire tomber nos barrières. Ce qui est sûr, c’est qu’entre ce militaire qui s’amuse à me provoquer et moi qui réponds à toutes ses provocations, on ne s’ennuiera pas !

FIN

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