Angelo Perada

14 minutes de lecture

Il vaut mieux donner son âme au diable que d’essayer de la vendre à Dieu.

Gilbert Cesbron, écrivain catholique

Secteur 1

Tour La Splendide

Quartier général du SEC

— Nous sommes arrivés Monsieur.

Mon servCom m’arracha de mes pensées. Mes pressentiments devenaient des idées fixes. Elles ricochaient dans mon crâne comme des balles de flipper devenues folles. Je ne savais toujours pas pourquoi je devais mener cette enquête au juste. À la première occasion, j’exigerais une nouvelle explication de texte avec Angelo.

Mon besoin de comprendre devenait aussi impérieux qu’un envie de pisser. Une obsession qui me coupait l’appétit. Mes névroses me bouffaient déjà suffisamment l’existence, pour ne pas m’en rajouter d’autres.

Un étrange sentiment, aussi lancinant qu’un mal de tête, m’envahissait depuis ce matin. Peu de temps après notre conversation avec Angelo. L’impression d’être utilisé et pris pour un con.

Tom choisit de garer la robocar au sixième niveau de l’immense parking de la tour La Splendide. Nos services siégeaient dans ce building. Le parc de stationnement souterrain débordait de véhicules des proD qui s’activaient dans l’immeuble, ou aux environs. Situé en plein centre d’Oumane, le secteur 1 ne dormait jamais.

La tour La Splendide portait très mal son nom, le bloc en béton imprimé tenait plus du bunker antiatomique, que de l’immeuble de bureaux. À Oumane, on savait donner des termes ronflants aux choses pour dissimuler leur mocheté. Une tradition qui remontait à avant la Partition. Avant même qu’Oumane devînt Oumane.

Officiellement, les locaux du Lianmeng Ribao occupaient tout le dix septième étage d’un building qui en comptait vingt. Néanmoins, cela restait un immeuble de petite taille pour le secteur 1. Officieusement, le Lianmeng Ribao n’existait pas. Il servait de paravent élégant pour masquer des affaires que certains qualifiaient d’obscènes et liberticides : identifier les activités contraires aux intérêts de SpecieZ, notre Consortium.

Nous étions des fouille-merde et nous disposions de beaucoup de pouvoir. En tant que police parallèle, nous appliquions nos propres méthodes. Nous carburions à la frousse. Les oumanais nous craignaient, et par conséquent nous obéissaient.

Malgré tous ses gadgets, l’Homme restait un animal. Le cerveau reptilien réagissait toujours avant les autres.

Comme à chaque fois, je subis les effets délétères de l’ascension trop rapide vers les bureaux du SEC. À cause du déséquilibre de pression, mes oreilles se bouchèrent. Pourquoi fallait-il que les ingénieurs s’escriment à installer des ascenseurs hypersoniques ? Pour justifier leur existence sans doute. En réglant les problèmes que l’on créait, on devenait utile. Bienvenue chez les proD.

Mon entrevue avec Erika Vyltmöss s’achevait à peine, quand Angelo m’appela pour me demander de passer illico au journal. Il souhaitait un débrief. Une injonction assez vague pour signifier des tas de choses.

J’arrivai maintenant devant son bureau.

Angelo Perada dirigeait le service depuis quatre ans, au moment de sa mise en place. La vaste pièce qu’il occupait, se situait à l’angle nord-est de la tour. Un endroit austère, juste fonctionnel, qu’il ne prenait pas la peine de personnaliser ou de rendre un peu plus chaleureux. Par manque de temps, me confiait-il. Je m’y sentais aussi à l’aise que chez le dentistCom.

Une grosse porte en bois sur pivot en marquait l’entrée. Depuis toujours, elle rompait l’harmonie de la longue paroi en verre bleu givré. Une plaque en aluminium gravé annonçait la solennité de l’endroit : Angelo PERADA - DIRECTEUR. Sans parler du colosse armé en faction devant le bureau, qui activait l’ouverture du lourd battant à l’aide d’un bouton poussoir installé sur son pupitre (sans aucun doute le rêve de toute une vie). Aucune sotte fonction chez les proD.

Angelo campait derrière son énorme burlingue, dans un élégant fauteuil à oreillettes, sa coiffure n'allait pas mieux que ce matin. Il arborait son uniforme de responsable du SEC, une combinaison rouille moulante le gratifiant d’un look de grosse bonbonne.

Derrière lui, le panorama aurait pu être qualifié de spectaculaire, s’il avait permis de voir autre chose que les approximations architecturales su secteur 1. En plus, le verre photochromique de la façade vitrée colorait l’ensemble en sépia.

À sa gauche, une immense horloge, de style néo-minimaliste, marquait le temps sur le mur latéral, le seul en béton imprimé. Deux aiguilles surmontées du chiffre douze, pour lire les plombes il y avait plus commode. En entrant, je parvins à déchiffrer dix heures (entre) quarante cinq et cinquante minutes. La perspective induisait en erreur.

À peine immergé dans l’immense aquarium, il me signifia de m’approcher de sa main droite, bionique comme le reste de son bras. Un vestige d’une embuscade en territoire jimusque, lorsque je l’avais descendu. Un tir splendide. Cela arrivait quand on combattait dans des camps adverses. Il ne m’en voulait plus. Soi-disant.

Je m’assis sur le large fauteuil faisant face à son bureau.

De son doigt gauche posé sur le museau, il m’intima de me taire. Il conversait via son servCom. Je n’entendais pas son interlocuteur. Assurément quelqu’un de haut placé. Il roulait des billes et envoyait des postillons gros comme des flocons de neige. Ici résidait le vrai problème des personnes sans lèvres, lorsqu’elles s’adressaient à vous, elles vous crachaient dessus.

Avec délicatesse, du bout des pieds, je reculai mon fauteuil équipés de roulettes.

Il me jeta deux coups d’œil mauvais. Je crus d’abord que ma manœuvre d’esquive fusse repérée, avant de comprendre que ces œillades assassines étaient en lien direct avec la conversation en cours. On parlait de moi.

L’échange dura encore cinq longues minutes avant qu’Angelo se déconnectât. Entre mon arrivée et la fin de la conversation, l’iguane cracheur s’était confondu en excuses un million de fois. Son regard brillait d’une lueur qui ne présageait rien de bon.

Subtilement, je jouai encore de la pointe des pieds, pendant qu’il retirait ses bouchons-écouteurs.

— Putain de bordel à cul Waldo, tu vas me dire ce que tu as foutu avec cette femme au Fidèle ?

Je ne comptai pas. Mais il prononca beaucoup de labiales dans cette question. Autant d’occasions pour que les flocons de salive s’écrasassent sur les verres immaculés de mes hologlasses. Heureusement, la distance entre nos deux visages empêchait les collisions. Je me détendis.

— Tu as activé le brouilleur ? lui demandai-je, l’air sérieux.

Avec mon index, je traçai un cercle imaginaire de la taille d’une auréole au-dessus de ma caboche.

Il sortit d’un de ses tiroirs une grosse boîte noire couverte d’antennes qu’il posa devant lui, avant de l’allumer. L'appareil ressemblait à un hérisson en Lego fabriqué par un enfant de quatre ans.

— Voilà t’es content ? fit-il. Putain mon pauvre tu deviens parano.

Les flocons effectuaient de jolies courbes avant de se répandre sur le bureau.

Je retirai mes hologlasses. Nous ne jouions pas à ça avec Angelo. Son bureau jouait le rôle de zone neutre, on s’y disait tout, loin des servCom. Je pris le temps de ranger mes binocles augmentées dans leur étui que je glissai dans ma poche. Elles tiendraient compagnie au cube. Je prévoyais de ne rien formuler à son sujet.

— Pour répondre à ta première question, je n’ai fait que mon boulot de Renifleur. Et je l’ai fait en douceur crois-moi. Quant à la deuxième, oui je suis content car j’ai des choses à te dire en privé.

Il soupira et compta ses sourcils.

— D’accord mais ce n’est pas ce que la dame raconte. Tu te serais montré irrévérencieux et hostile.

— C’est elle qui t’appelait pour se plaindre ?

— Ce n’est pas ce que je te demande. Pourquoi l’as-tu bousculée ?

— Bousculée. Comme tu y vas. D’ailleurs c’est son point de vue ça. Je te rappelle que tu m’as demandé de mener une enquête c’est ce que je fais. Et je peux déjà te dire que depuis ma position de Renifleur, cette histoire sent le pâté.

— Qu’est-ce que tu as reniflé ?

— Que c’est du sérieux et pas besoin de le demander à l’Algorithme ni à un Renifleur d’ailleurs. Le type s’est fait crâmer par une équipe très bien organisée. A vue de nez, ils devaient être au moins quatre : deux Masqueurs, un Brouilleur et un Renifleur. Ils ont refroidi le mec plus loin, et l’ont déposé à un endroit convenu d’avance. Le truc a été minutieusement préparé, par des pros avec des pratiques du conso. Pour moi il n’y a aucun doute possible. Le quartet qui a grillé le zig a utilisé les mêmes méthodes que nous. Ils se sont servis de matériel qu’une bande d’improD ne pourrait jamais s’offrir. Le lieu du crime contient autant de traces ADN que les draps d’une péripate dans un hôtel miteux de la zone orange. Toutes les données des cams alentour ont été effacées par le Brouilleur. Pour le moment le meurtre est intraçable. Voilà l’enquête est close.

Je souhaitais agir comme avec Erika, bousculer mais en douceur. Le pousser dans ses retranchements. Ils étaient tellement tous sûr d’eux-mêmes qu’ils ne pouvaient même pas s’imaginer que d’autres puissent les remettre en cause.

Un enfoiré de la pire espèce proféra un jour un truc du genre “plus c’est gros plus ça passe”. Je voulais le mettre en application.

— Un consortium ? Tu penses à AmaZing. Un crime économique ?

— Non, c’est ce qu’on veut nous faire croire. Je pencherais davantage pour une blackop afin d’éliminer un gêneur. Le mec ne semblait plus trop en accord avec la ligne du conso au sujet du Grand Lancement.

— Attends Waldo. Tu insinues que SpecieZ se…

— Je n’insinue rien, coupai-je. Les types ont commis une erreur. Les Masqueurs ont utilisé une camoubâche, et ça il n’y a que SpecieZ qui sait le faire. Tom l’a vérifié dans les Data. Si tu te souviens bien ils ont sorti le prototype l’année dernière.

Angelo affichait son air ahuri de poisson lune. Il respirait par petites goulées comme pour mieux assimiler l’oxygène.

— C’est notre conso qui est derrière cette opération clandestine, j’en suis convaincu, repris-je. Reste à savoir pourquoi et pour le moment je sèche. A moins que cela ait un lien avec le Grand Lancement. En rencontrant l’associée de la victime j’ai crû comprendre qu’il y avait un malaise à ce sujet. Alors je te préviens que si vous souhaitez que je continue cette enquête, je vais creuser plus profond. Crois-moi.

Au fur et à mesure que je m’épanchais, je voyais mon ami blêmir. Il était aussi blanc que moi.

— Tu ne peux pas t’en empêcher hein, interjeta-t-il.

Il réagissait au quart de tour. Du meilleur augure pour la suite. Mais attention continuer de donner le change. Jouer les affectés.

J’affichai le même air ahuri de poisson lune.

— De quoi tu parles ?

— De tout ça. De ces accusations gratuites. De ta petite guerre personnelle contre notre conso. Tu ne l’as jamais aimé n’est-ce pas ? Tu nous crois responsable de tout pas vrai ?

Ses yeux tiraient à balles réelles. Très bien. Une véritbale occasion s’offrait à moi.

Je laissais ma main droite couver le petit cube. Bon sang, j’allais finir pas croire que le bidule me procurait les mêmes effets qu’un cocktail de drogues. M’avait-on envoyé un placebo digital ? Et si l’appareil agissait sur ma psyché ? Après tout pourquoi pas ? Je m’enhardissais pas mal depuis sa mise en marche.

Je me redressai sur mon fauteuil et me rapprochai du burlingue d’Angelo avec de petits pas de danse.

— T’as raison mon vieux. Je n’aime pas ce conso, ni les autres d’ailleurs. Et je n’ai jamais pu te blairer si tu veux le savoir, surtout depuis que tu m’as foutu dans ce merdier.

Il peina à déglutir et manqua de s’étrangler.

— Espèce d’enfoiré. Ça t’a sauvé la vie ! hurla t-il.

Un des flocons me frappa une paupière.

— Tu parles Charles ! Ça sauve tes intérêts plutôt, et les leurs. Du pain béni pour votre propagande à deux balles. Waldo Sirce, fils du grand ingénieur quantique Romain Sirce devient Renifleur après un interminable coma. Ça en jette, pas vrai.

— Bon sang c’est plus grave que je pensais, tu es parano ma parole.

— Parano ? Peut-être, mais vois-tu depuis ce matin, après notre conversation, je n’arrête pas de me dire qu’il y a quelque chose de bizarre dans cette histoire. Un truc qui tourne pas rond. Voyons, je ne brille pas par mon efficacité. Tu m’as toujours qualifié de tire au cul. Je ne suis pas le plus zélé des Renifleurs. Et pourtant tu insistes pour que ça soit moi qui…

— Arrête ton délire tu veux, coupa t-il. Ce sont les pontifes du conso qui ont insisté et je t’ai dit pourquoi.

— Non, non, non. Tu ne m’as rien expliqué du tout. Tu m’as dit de fermer ma gueule et d’obéir à mon serment. Alors forcément ça me fait gamberger. L’équation au départ est on ne peut plus simple. Je travaille pour vous et en échange vous prenez soin de Natacha.

— Bordel Waldo, qu’est-ce qui te gêne là-dedans. Tu vas reprocher les actions philanthropiques du Consortium en plus de tout le reste ?

— Philanthropie mon cul. C’est un moyen pour tenir les agents du SEC par la peau des couilles. Le premier de nous deux qui trahira aura une tapette. Tu connais la chanson. D’ailleurs Angelo, toi comment te tiennent-ils depuis toutes ses années ?

— Arrête Waldo tu vas trop loin.

— Alors arrête moi, criai-je.

Il recula dans son fauteuil l’air abattu. Il rendait les armes bien vite. Inhabituel et décevant. Je commençais à m’amuser. Comment l’encourager à poursuivre ?

— Parano hein, repris-je. Angelo nous travaillons pour des enfoirés sans scrupules.

Il pivota sa chaise et ne me regarda plus, il fixait l’horizon et la forêt de métal, de béton et de verre qui s’étendait au-delà de son aquarium. D’autres tours, des bureaux différents avec à l’intérieur des proD qui bataillaient ferme pour prouver leur utilité. Je le trouvai vieux. Le faible éclairage m’empêchait de voir ses dernières rides, mais je distinguais très nettement son double menton et ses bajoues. Il accusait ses presque cinquante ans.

— Ce n’est pas si simple, murmura t-il.

— Bien sûr que c’est simple. On ne donne pas son âme au diable.

— A qui d’autre alors ? Au moins lui il existe.

— Bon sang Angelo, que fais-tu de ta fierté et de ta morale ?

Il éclata d’un rire nerveux avant de se retourner.

— Tu sais où tu peux te la carrer ta morale. Ça n’existe pas la morale. C’est un truc inventé pour justifier ou culpabiliser. C’est une merde qui suit la mode. Le bien, le mal ? Qu’est-ce que ça vaut ? Laisse-moi rire. Ce ne sont pas des données naturelles, ce sont des constructions intellectuelles, des concepts, des mythes. Il y a dix ans tu as tué des Natifs, pendant que moi je flinguais les tiens. Étais-je plus en droit de le faire que toi ? Tes valeurs valaient-elles plus que les miennes ? Qui peut répondre à ça Waldo ? Personne. Rappelle-toi, le bien et la raison sont toujours du côté de ceux qui triomphent. C’est un putain de poncif, mais il n’empêche que c’est ainsi que le monde fonctionne, depuis des lustres, et tu le sais aussi bien que moi. Les jours passent, de nouvelles victoires se produisent et la morale change de camp. La morale, c’est une maladie dont nul ne guérit. C’est ce qui nous prive d’être vraiment vertueux Waldo.

Il commençait presque à être bon, sans doute en raison de sa sincérité. Une fois n’était pas coutume.

Je regardai Angelo comme si je le voyais pour la première fois. Diluée dans sa sueur, une peur profonde sourdait de chacune des pores de sa peau. Je la sentais, âcre et contagieuse.

— Alors on ferme les yeux et on laisse faire ? C’est ça que tu dis ? On continue de courber l’échine.

— Parce que tu crois que tu es un esclave ? Sérieusement regarde-toi. Tu fais partie de ce système et tu l’entretiens. Réfléchis deux secondes avant de dire des saloperies. Nous participons à la marche du monde Waldo. Nous ne sommes que des rouages, des pièces jetables et interchangeables. Si tu penses que le sort des improD vaut mieux que le tien, rejoins-les. Le Consortium ne se sert pas de toi, il a besoin de toi. C’est pas pareil.

Les arguments implacables du gros hibou ne me dupaient pas. Ils collaient à son point de vue. Sa propension à me considérer comme un rêveur naïf en devenait touchante.

Il me resservait le couplet officiel du conso, sa vision des choses.

ll me dépeignait une conception égoïste et lâche du monde. Le petit manège quotidien où chaque proD se satisfaisait de la place qu’il occupait. Un jeu malsain, laissant croire que l’utilité ne s’obtenait pas à la naissance, mais se décrétait par des instances supérieures. Une soupe fade et inconsistante, qui trouvait grâce aux yeux de beaucoup, dès lors qu’on leur en servît une petite assiette.

Le Consortium œuvrait chaque jour pour que ce genre de monde continuât d’exister. Son expertise en manipulation n’était plus à démontrer. C’était devenu leur jeu préféré. Dans une certaine mesure il n’avait pas tort en ce qui me concernait. J’appartenais à ce système et je l’entretenais.

J’avais beau utiliser tous les stratagèmes de la Terre en me disant que je n’avais pas choisi, que je le faisais pour ma sœur Natacha. Toutes ces trouvailles ne répondaient qu’à un seul objectif, me satisfaire en me donnant bonne conscience. Même de mauvais gré, j’œuvrais quotidiennement au fonctionnement de SpecieZ et de la Saine Entente.

Les choses ne duraient pas éternellement cependant. J'entrevoyais une lueur et la possibilité d’y mettre fin.

Angelo dut lire dans mes pensées. Ils les interrompit.

— Arrête de te poser des questions Waldo. Tu ne pèses pas lourd. Tu es un proD, un Renifleur du SEC, un privilégié. Le Consortium t’offre une belle vie. Contente toi de le servir avec fidélité et conviction. Respecte ton serment et fais honneur à ton badge.

J’éprouvai une nouvelle fois le besoin d’être rassuré par mon petit cube.

Je me levai et pris la direction de la porte sans un regard vers lui.

— J’ai besoin d’y réfléchir. Donne-moi un peu de temps, dis-je au moment de sortir.

— Tu as jusque demain, conclut-il.

Dans le couloir, la lumière devint plus vive et me vrilla les rétines. Je chaussai mes hologlasses en quatrième vitesse pour résister à l’agresseur.

En dépit du mal de tête qui martelait ma cabosse, l’entretien que nous venions d’avoir avec Angelo me satisfaisait au-delà de toute espérance. Le dernier laïus de l’iguane cracheur prouvait que mon bluff venait de fonctionner à la perfection. Il confirmait une vieille intuition.

Comme à chaque fois, je pouvais proférer les pires horreurs sur SpecieZ, les sanctions ne tombaient jamais. Il se contentait de vagues menaces. Aucun doute possible le Consortium me réclamait. Ce n’était pas pour mes compétences, mais pour une autre raison. Quelque chose que je devais détenir ou savoir. Quelque chose que j’allais devoir découvrir.

Grâce aux ascenseurs hypersoniques je rejoignis l’habitacle de ma robocar en moins de temps qu’il faut pour le dire. Je demandai à Tom d’assurer le pilotage jusqu’au Colonial. Sur place j’y retrouverais Elvis. Il pourrait m’apprendre des choses que les servCom ne savaient pas encore.

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