Chapitre 3. Le car 

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Dans le car, il y avait deux sortes de personnes :

1. les lèches-bottes

2. les autres

Il était évident que je faisais parti de la deuxième catégorie !

Pourtant la dragonne me ciblait depuis peu avec un regard énamouré (ou étais-ce moi ?) et vint s’installer à mes côtés, laissés libres par mon binôme qui tentait de récupérer des données auprès de la rousse de la communication (aussi appelée « deux jambes autour de ma taille ».. oui, je sais, c’est sexiste, un peu grivois, mais vous verriez les gambettes de la demoiselle !…).

La première catégorie, donc, était sagement installée dans les dix premiers rangs, lisaient le carnet de route que la dragonne avait distribué après le discours de Demi-Big avec la pochette en papier recyclé "Bio". Il faisait état (je l’avais survolé pendant que Butard gueulait sur le confort des sièges et le fait que les toilettes étaient « trop étroites pour pisser debout ») du planning du week-end et des multiples « superbes » activités de groupe que nous pourrions faire.

Déjà, il y avait le choix du petit-déjeuner du jour 1 « en commun » pour lequel nous devions voter le soir même !

Pendant ce temps, « Deux paires » était au bout de sa vie ! Il avait le cœur au bord des lèvres et une envie de faire de vomir contagieuse.

La petite nana en jupette était verte (dans tous les sens du terme) après un re-maquillage express dans un virage… étrangeté des fards à paupière !

Je me moquais bien mais je n’étais pas frais non plus. J’avais la chocolatine qui me remontait régulièrement et le café pesait un âne mort sur mon pauvre estomac.

Mon voisin de droite n’était pas fringant non plus mais il savait vomir avec dignité… la tête dans la pochette que la dragonne nous avait remise avec le logo de notre « société innovante ».

Le côté écolo a vite eu sa limite quand ladite pochette a rendu l’âme par tant d’humification !

Paf, tout sur les genoux, et accessoirement sur ma cuisse…

J’avais déjà envie de vomir, là, ben, j’ai dégueulé l’ensemble de mes repas de la veille (et l’avant-veille à première vue !). Butard, pendant ce temps, fournissait des images de toute beauté à Instagram !

« Deux jambes autour de ma taille » venait de rejoindre le fond du car pour nous informer que « nous faisions trop de bruit » ; contre toute attente, la petite nana lui a annoncé la couleur en répondant, vertement, qu’elle pouvait toujours sucrer le café de Demi-Big ce que « Deux paires » a interprété, plus tard lors du résumé dans le dortoir, en « sucer la bite ».

Dragonne qui était amoureuse de mon polo (ou est-ce une nouvelle façon de draguer ?), n’arrêtait pas de le caresser tout en essayant de survivre à la puanteur qui émanait de ce côté-ci du car.

Privé de son assistante chérie, Demi-Big qui causait toujours pour les lèches, sans micro mais avec les mains en porte-voix, hurla son nom afin qu’elle « regagne le clan des vainqueurs ».

Ok, d’accord, nous étions donc officiellement les trous du cul du car…

A l’arrivée sur le lieu de torture d’entreprise, Butard m’expliqua que nous devions faire front commun et « saper le moral de l’ennemi capitaliste ».

Je ne sais pas vous mais, perso, j’avais l’impression d’avoir basculé dans la trentième dimension.

Sauf que la demoiselle de l’accueil, tout en pantalon à pinces, serré aux fesses, et son chemisier rose poudré m’a fait un effet du tonnerre… je me suis pris la porte vitrée en plein dans le nez.

Après le vomi sur la cuisse, j’avais du sang sur le polo, le naseau en compote et un mal de crâne à répercussion timbalique (ça existe pas, m’en fous, j’ai mal à la tête).

Le plus de l’arrivée ? La répartition par dortoir.

Le but ? Tout le monde devait marquer son nom sur un tableau en fonction du chef du dortoir, de la couloir de l’équipe choisie, et de ses affinités.

Comment vous expliquer que Demi-Big ne figurait sur aucun tableau. Il avait une suite, lui, dans un pavillon « à l’écart ».

Tiens, la dragonne avait mis un coeur à côté de mon nom mais s’était inscrite sur le tableau « vert » avec le chef de la compta, surnommé « 500cents ».

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