Avril 2020
La vie s’est retranchée derrière les murs et me prive des effluves du printemps. Les rayons du soleil s’infiltrent dans mon logis et me narguent, attisant le désir de goûter à l’extérieur, de céder à l’appel des saveurs d’ailleurs. L’interdit étant formel, je ne quitterai pas ma cellule.
Mais une inspiration de forme circulaire vient dissiper cette frustration. Elle nous vient d’Italie, pays des olives et de la mozzarella. Inutile de vous révéler son nom, car vous l’avez compris : sa popularité planétaire est à l’image de ce qu’elle offre aux bourgeons du goût — des délectations intenses, aux déclinaisons infinies, pour contenter chacun selon ses envies.
Et c’est là que réside son mystère : une incroyable capacité à éveiller l’appétit de tous, à satisfaire les multiples aspirations. L’inspiration mijote et me pousse à l’évasion par la cuisine, peut-être la plus belle cavale — et la moins risquée — dans un monde aux libertés soudainement restreintes.
Alors je plonge mes mains dans la pâte à pain. Elle embrasse mes doigts, m’amuse et me distrait d’un autre pétrin — microscopique celui-ci — à l’origine du bouleversement colossal de notre quotidien. Le four chaud accueille son hôte, l’élève lentement, et en diffuse la fragrance qui promet d’exalter mes papilles.
Alors fuyez avec moi. Laissez-moi faire de vous l’adepte d’un ouvrage, ami de la convivialité, qui rassemble les gourmands, petits et grands.
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