Rendez-vous inquiétant

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Ce fut une soirée plutôt éprouvante pour Nolwan et ses amis. Chacun rentra donc chez soi pour un repos bien mérité. Nolwan se faisait une joie de rentrer chez lui pour pouvoir se jeter dans son lit et oublier toute cette histoire juste pour quelques heures. Mais il devrait sûrement attendre encore un peu. En effet lorsqu'il arriva enfin devant chez lui, à l'aube, plusieurs voitures de police stationnaient devant son appartement. Quelques autres habitants du bâtiment était sortis et des policiers bouclaient le périmètre.

- Aïe, aïe, aïe ! Pensa t-il aussitôt.

Après quelques rapide coup d'œil, il aperçut sa sœur en train de parler avec un gendarme, l'air terrorisé et en larme. Nolwan eut tout juste le temps d'entendre la fin de la phrase.

- ... Il n'est pas très grand, pleurnicha Samanta tandis que le gendarme prenait des notes. Il a des cheveux bruns un peu ébouriffé, il devait aller au cinéma avec ses amis mais...

Samanta s'interrompit aussitôt lorsqu'elle vit Nolwan s'approcher. Aussitôt l'angoisse laissa place à la surprise puis au soulagement sur son visage.

- Nolwan ! S'écria t-elle en le prenant dans ses bras. Où étais-tu ? J'ai eu si peur tu te rends compte ?

- Je sais, je sais. Je suis désolé Sam. S'excusa Nolwan.

Le gendarme salua Nolwan tendit qu'il repartait vers sa voiture et ses collègues.

- Fausse alerte, les gars ! Leur cria t-il. Le jeunot va bien !

Tandis que les forces de l'ordre pliaient bagages, Nolwan tenta tant bien que mal de rassurer sa sœur qui continuait de lui énumérer tout les évènements qui auraient pu arriver si elle ne l'avait pas retrouvé. Nolwan fut étonné de voir que sa sœur avait avalé son histoire (comme quoi la séance aurait été retardé et qu'il avait dû rester dans le cinéma). Le fait de voir Nolwan en vie suffisait amplement à Samanta.

~

La vie reprenait lentement son cours. La semaine suivante, Nolwan retrouva ses amis au lycée mais aucun ne fit allusion à ce qui s'était passé précédemment. Tout ce qui importait était retrouver leur vie d'avant. D'ailleurs Nolwan avait appris à ne plus dormir en cours. L'heure de colle qu'il s'était prise dés la première semaine lui avait valu deux semaines de corvées. Il n'avait pas tellement envie de réitérer les mêmes erreurs.

Cependant les cours d'histoires étaient la principale cause de ses coups de fatigue. Écouter le professeur parler pendant des heures d'évènements passés était d'un ennui. Cependant, alors qu'il se laissait lentement plonger dans ses rêves, on frappa à la porte.

- Entrez ! S'écria Mr. Doyle, le professeur d'histoire qui portait toujours un costume.

C'était la CPE du lycée qui entra dans la classe, une femme aux cheveux blonde formant un chignon, l'air sévère comme à son habitude. Aussitôt tous les élèves se levèrent par politesse.

- J'aurai besoin de Nolwan, dit-elle d'un ton stricte.

- Et pourquoi donc ? Voulut savoir le professeur.

- Le proviseur souhaite le voir !

Nolwan commença donc à ramasser ses affaires sur sa table et à les mettre dans son sac.

- Allez, dépêchez-vous ! La pressa la CPE avec agacement.

Nolwan prit donc ses affaires et sortit de la classe en sa compagnie. Lorsqu'ils montèrent les escaliers, la CPE ne lui adressa pas la parole. Au fond Nolwan était partagé entre joie, car il allait échapper au cour d'histoire, et angoisse car si le proviseur tenait à le voir au point d'interrompre un cour, ce n'était sûrement pas pour des compliments.

- On y est ! La prévint la CPE lorsqu'ils arrivèrent devant une porte sur laquelle était inscrit « Proviseur Horton ».

Elle frappa à la porte.

- Oui, entrez ! Résonna la voix grave du proviseur.

La CPE ouvrit la porte pour laisser rentrer Nolwan qui sentait la pression monter en lui. Contrairement à la CPE, le proviseur avait un air plutôt détendu. Sa grosse moustache s'étendant au-dessus de sa bouche, il n'avait quasiment plus de cheveux bien que ceux qui lui restent avaient une couleur nuancée, entre gris et noir.

- Ah ! Te voilà Nolwan ! Fit-il en faisant un geste à la CPE pour lui indiquer qu'elle pouvait sortir.

Nolwan, sac sur l'épaule, restait prostré devant lui, tendu comme une arbalète, le teint livide.

- Je t'en pris, assieds toi. Lui autorisa le proviseur avec un grand sourire censé le mettre à l'aise.

- Pourquoi souhaitiez-vous me voir ? Demanda Nolwan en s'asseyant sur la chaise qui se trouvait face au bureau du proviseur. Je n'ai rien fait de mal ? Poursuivit-il en d'un ton paniqué.

- Non, non, non ! Le rassura le proviseur Horton. Si je tenais à te voir c'était pour prendre de tes nouvelles.

Nolwan paraissait soulagé mais étonné à la fois.

- Prendre de mes nouvelles ? Mais pourquoi donc ?

- Cela fait maintenant plus d'un mois que tu es parmi nous alors je voulais savoir si tout se passait bien. Hum ?

- Tout va pour le mieux ! Répondit Nolwan d'une traite.

Le proviseur croisa ses doigts :

- J'ai entendu dire que tu t'étais déjà fait remarquer et même collé parce que tu dormais en cours. Lui dit le proviseur d'un ton grave.

Aïe, aïe, aïe ! Pensa Nolwan. Nous y voilà, ça ne pouvait pas être aussi simple. Il allait avoir droit à un sacré savon. Peut-être même serait-il renvoyé du lycée ? Que penserai sa sœur ? Et son père lorsqu'il reviendra ? Rien que d'y penser Nolwan en devenait bleu.

- Eh bien... Euh... Je... Bégaya t-il d'angoisse.

Soudain le proviseur se mit à rire en voyant la tête effrayée de Nolwan qui en resta perplexe.

- Mais non, je vous taquine, rigola le proviseur. Je n'ai pas l'intention de vous blâmer ne vous en faites pas !

Nolwan eut à peine le tant de soupirer que le proviseur avait déjà adopter un air plus sérieux.

- Peut-être les cours vous ennuie t-ils ? Demanda t-il soudainement.

- Non pas du tout, se défendit Nolwan. C'est juste que j'ai... Besoin de beaucoup de sommeil ! Oui voilà, c'est ça.

- Tu ne dois pas te sentir oppressé, le rassura le directeur qui remarqua l'air gêné de Nolwan. Tout ce qui se dit ici ne sortira pas de cette pièce, soyez-en sûr. Et maintenant parlez moi de votre intégration ! Tout se passe bien en classe ou à l'extérieur ? J'ai remarqué que vous vous étiez déjà fait des amis.

- Oui, tout se passe bien. Répondit Nolwan.

- Et au niveau des notes, tout se passe aussi bien ? Insista le proviseur.

- A merveille ! Répondit une nouvelle fois Nolwan d'un ton exaspéré.

Il commençait visiblement à regretter le cours d'histoire. Quand soudain...

- Et votre sœur ? Comment va t-elle ? Demanda le proviseur, d'un air intéressé.

Si Nolwan fut outré par cette question qui sortait tout à fait du cadre professionnel, il ne le montra guère.

- Pourquoi cette question ? Demanda t-il en essayant de paraître le plus naturel possible.

- Oh, je ne fais que m'intéresser à votre intégration dans cette ville. Vous et votre famille. St-Albert est une grande ville, je veux simplement m'assurer que vous ne vous y perdiez pas. Je crois d'ailleurs savoir que votre sœur travaille dans un magasin. Comment s'appelle t-il déjà ?

Nolwan se figea sur l'instant. Comment pouvait-il le savoir ? Était-il espionné à son insu ? L'air détendu du proviseur n'était pas pour arrangé les choses. Tandis que Nolwan ouvrait la bouche pour manifester son mécontentement, la CPE entra précipitamment dans le bureau.

- Un homme souhaite vous voir, Mr. Le proviseur ! Le prévint-elle.

Un homme plutôt grand aux cheveux blancs apparu derrière la CPE. Après avoir échangé un regard avec lui, le proviseur se leva :

- Je m'en occupe tout de suite ! S'exclama t-il.

L'air toujours aussi méfiant, Nolwan se leva également.

- Eh bien je crois que nous en avons fini, jeune homme ! Lui dit le proviseur. Ce fut un plaisir. !

Le proviseur lui tendit la main. Nolwan la regarda un temps, toujours intrigué par rapport au fait qu'il en sache plus sur sa vie qu'il ne le devrait. Finalement, le rendez-vous se conclut par une poignée de main.

- Au revoir, Mr. Le proviseur. Dit Nolwan en se dirigeant vers la porte sous le regard ravi du proviseur.

Lorsqu'il sortit du bureau, le regard de Nolwan croisa celui de l'homme dont ses yeux étaient presque aussi aussi blancs que ses cheveux, et dont l'air renfrogné renvoyait à quelqu'un de particulièrement désagréable. Un regard qui fit froid dans le dos à Nolwan. Mais il finit par s'en aller tandis que le proviseur accueillait l'homme avec un sourire.

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