41. Dans les brumes de San Francisco
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Une fois, depuis les collines dominant la baie, Roy avait observé un fin voilier, au pouvoir de séduction presque aristocratique croiser un vapeur solide, râblé, plein de morgue et de défiance. Deux époques, deux appréhensions de la mer.
Quand il avait embarqué pour la première fois, l'ère des fiers trois-mâts touchait à sa fin et s'amorçait l'irrémédiable révolution des machines à vapeur. Plus puissantes, plus sûres, plus rapides.
Dans les fumées charbonneuses, il avait ressenti un vague pincement au cœur. Hier perdait de son élégance ; demain promettait l'efficacité. Roy n'éprouva ni amertume ni appétit. Aimer la mer, être puriste empêchait-il d'avancer avec son époque ?
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