190. Rio de Oro
Le tapón del Darién se dressait face à nous, semblable à une irrésolue vague émeraude.
Et, à la veille de nous enfoncer dans ses profondeurs oppressantes, j'éprouvais une terreur sans nom. J'étais néanmoins résolu, après les étranges rumeurs qui m'étaient parvenues sur un homme au visage noir et à l'impeccable costume de lin blanc qui rôdait près de la lisière de la jungle, à percer le mystère de la disparition d'Allenby survenue un an plus tôt.
Velasco, l'individu que j'avais engagé, le seul à avoir accepté de m'accompagner, me rejoignit au bout de la piste. Dans un mauvais anglais, il me dit :
" Demain, Mr. Fiedler, nous suivrons le Rio de Oro. Le voyage sera ardu, vous devriez vous reposer. Quant à ces histoires...
- Je dois aller jusqu'au bout, Señor Velasco.
- C'est l'enfer qui nous attend là-dedans. Autant vous prévenir tout de suite, je doute que nous retrouvions ne serait-ce qu'une trace de votre ami. Mais tant que vous me payez.
- N'ayez aucune crainte à ce sujet. Remplissez votre contrat et votre retraite sera assurée. "
Quand il s'éloigna, je me demandais quelle confiance je pouvais accorder à un guide capable au mépris de tous les dangers de rejoindre par les terres la Colombie.

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