269. L'homme à contre-courant
Comme un poisson qui remonte une rivière, il avait joué des coudes et des épaules pour échapper au flot de costumes gris et de feutres à bords larges du même gris cité.
Lui, fuyant, furtif et fugitif, préférait les couleurs vives, comme pour se démarquer de cette masse uniforme, déprimée. Un sourire malin fleurit sur son visage alors qu'il s'éloignait de la gueule noire où s'engouffraient ces hommes pour se rendre à leurs bureaux, à leurs métiers insignifiants.
Il détestait leurs esprits étriqués pourtant prompts à juger, à critiquer. Il haïssait leur couardise quotidienne, leur propension à brader leurs rêves. Lui se sentait libre.
Ce mercredi-là, à 7h29, leur monde s'ébranla dans la fumée et les cris sauvages. Lui riait aux éclats de la blague qu'il venait de leur jouer. L'explosion fut ressentie dans tout le quartier.
Sous son masque joyeux se cachait un cœur terriblement ténébreux.
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