Nous marchons à bon pas, sur les petits chemins peu utilisé. Au début, nous tenions la route mais au fils des heures, la cadence ralentissait. L’étroitesse des chemins parcourus et caillouteux, qui nous empêchait d’aller plus vite.

Murmure 2 :

« Le temps approche, la dhampire cherche à détruire ce monde pourri »

Encore, soupirais-je.

J’aurais pu avoir une magie stylée comme la magie élémentaire ou encore la magie de création au lieu de celle d’entendre les murmures. Je hais la magie avec laquelle je suis né, elle est sauvage, pas maîtrisée. Dans mon cerveau, un ouragan d’images : moi découvrant ma magie dans une réalité alternative.

Dans cette image, je me vois à l’âge de sept ans quand le vieux mage Aldris, dans sa main une sphère de mesure bleu, il s’approche de moi et me dit calmement :

« Laisse toi aller, Saifa »

Je suis inquiet et coincé.

Je ferme les yeux et respire lentement, mon mana crépite. La sphère devint couleur bleu turquoise. Aldris fut surpris, ses yeux s’écarquillèrent. Il bafouilla :

« Bleu turquoise, c’est qu’elle magie ? »

Des étincelles bleu glacés apparurent sur mes mains. Je pleurais car je ne savais pas me maîtriser comme la plupart des enfants qui découvrent leur pouvoir.

Il tente de me rassure et me dit : « Concentre toi, essaye quelque chose ! »

Mes mains dansèrent dans l’air et là je modélisais un pilier de glace…

Mais à la place de ce genre de magie, j’ai celle d’entendre les murmures et je me rappelle encore de la couleur qu’avait prise la sphère : mauve gris.

Le mage avait blêmit, il voulait me dénoncer, m’enfermer dans la Tour des Cendres, dans laquelle avait été enfermée ma mère, la reine Issa. Elle était aussi belle qu’une ombre, et qu’une Assane (peuple nomade du sud du continent). Enfermée car elle avait pour magie celle du Cri de Mort, si elle criait, tu mourrais dans les jours suivants et cela souvent dans d’atroces souffrances, mais non, il ne m’y avait pas envoyé sinon plus d’héritier vu que je suis fils unique.

Quelle plaie, j’aurais aimé avoir un frère rien que pour cela !

Javen se retourne inquiet et s’arrêta. Il souffla un court moment puis se gratta derrière la nuque au niveau de ses longs cheveux plaqués. Il fouilla dans sa sacoche et prit la carte pour se rassurer. Il suivit du doigt les chemins que nous avions pris. Je me glisse derrière lui doucement, mes doigts effleurent ses bras et je le mime.

Il sourit puis reprend son air sérieux.

La nuit s’approche, nous prenons camps ici. Je pars chasser le gibier pendant que lui, il se charge de faire notre tente de fortune. En chassant, j’entendis les feuilles de buissons bruisser, ce qui attisa ma curiosité. Je m’approche de la source du bruit, puis vit une femme. Elle est jolie mais je préfère les hommes, sa peau est couleur miel, ses yeux sont semblable à des péridots et sa chevelure est d’un noir profond. Elle lâcha un cri :

« Halte, qui êtes vous ?! »

Je déglutit pendant qu’elle dévisage puis elle baissa les armes. Elle avait l’air de comprendre que j’étais le prince Saifa, en fuite pour survivre. Je finis de chasser avec la femme, elle ne m’a pas dis son nom. J’attends qu’elle se présente.

Elle s’adoucit et dit : « Je m’appelle Saina, fille du peuple assanian »

On ramena le gibier au champs temporaire, elle m’aida à traîner un cerf ossenyan.