Partie 8
Est-ce que ma gentillesse me perdra ?
C'est une question, dite existentielle, pour moi. Cette soi-disant qualité s'est déjà retourné contre moi : manipulation, harcèlement et je passe.
Si seulement les gens pouvaient arrêter de penser aussi qu'une personne gentille (cela vaut surtout quand une fille par exemple est gentille avec la gente masculine) a forcément des intentions derrière ses gestes, services, faveurs. Parfois, et j'insiste sur le parfois, l'éducation et le caractère de la personne veut juste qu'elle soit gentille, généreuse, une bonne personne en somme.
Alors pourquoi cet acharnement nocif et quasi systématique ?
Je pense connaître une partie de la réponse qui se résume en deux mots, très souvent indissociables, que je nommerais Mme Jalousie et Mme Envie. Ces deux émotions qui font très souvent ressortir, par leur mélange, le pire de notre personne car rappelons ce que disait Roland Barthes dans Fragment d'un discours amoureux :
"Comme jaloux, je souffre quatre fois : parce que je suis jaloux, parce que je me reproche de l'être, parce que je crains que ma jalousie ne blesse l'autre, parce que je me laisse assujettir à une banalité : je souffre d'être exclu, d'être agressif, d'être fou et d'être commun."
Cette émotion est aussi ,souvent, due à un complexe d'infériorité que malheureusement la société accentue fortement avec « l'exposition de la femme et de l'homme parfait ».
Je trouve cela dommage car nos différences sont nos trésors et nous devons en être fière, ne pas les cachées. Je ne suis, certes, pas la mieux placée pour parler de l'acceptation de soi car, il n'y que deux ans de cela,pour exemple, je me lissais les cheveux tous les jours, je souffrais et souffre encore d'un gros complexe d'infériorité.
Me cacher derrière des écrits est une échappatoire, peut-être une thérapie.
Après ce cours laps de temps de dérive, revenons au sujet de la gentillesse par extension la générosité, pour moi, tout le monde naît innocent mais c'est lors de notre éducation que cette innocence se décline en des caractères plus ou moins variés et appréciés. Simone de Beauvoir disait « on ne naît pas femme on le devient » dans sa partie sur La Femme Indépendante de son œuvre Deuxième Sexe ; ici, le même principe est appliqué : on ne naît pas gentil, on le devient. C'est donc un choix, on choisit de se mettre en quelque sorte à porté des personnes pour les aider car cela peut nous faire plaisir, être gratifiant si on nous demande notre aide mais la gentillesse est très souvent à sens unique d'où l'expression « ma gentillesse me perdra » à cause de ce don de soi, volontaire certes, mais dont beaucoup de personnes mal-intentionnées abusent fortement au détriment de ces personnes gentilles et parfois naïves(car la gentillesse n'est par forcément signe de naïveté) .
Je dis choix mais le cadre familial est sociale influence énormément nos choix, notre « libre arbitre » n'est pas si libre que cela.
Je trouve, comme c'est dit plus haut, que la société d'aujourd'hui facilite les mauvaises influences. On se moque d'événements graves, tout est sujet à la dérision. Je sais que « on peut rire de tout mais pas avec tout le monde » certes, mais les « blagues » de certaines personnes sont mauvaises, malsaines, cruelles même. On se moque de notions fondamentales comme le respect, la reconnaissance et un sentiment de supériorité s'est installé chez les jeunes générations (dont je fais partie).
Alors oui, je pense que les personnes gentilles sont vouées à perdre dans cette société cruelle et moqueuse.
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