J’viens d’un temps où le rap, c’était brut, engagé,
Des paroles comme des armes, des poings bien serrés,
Paas là pour plaire, mais pour crier nos vérités,
C’était plus qu’un son, c’était l’âme du quartier.

Aujourd’hui tout le monde s’improvise MC, parle de gamos,
D’oseille, de cliques, de bails sans qu’ça ait un vrai sens,
Un refrain bien catchy, un air qui s’colle aux peaux,
Et hop, en playlist, qu’importe si c’est creux ou faux.

Vous parlez d’auto-thune, d’sons sans fond et d’clips bourrés d’pub,
Mais oubliez qu’sur YouTube, y’a des artistes sans l’bluff, sans l’flou,
Des rappeurs conscients qui mettent l’cœur et la rage,
Pour qu’leurs mots éclairent les jeunes, pas juste remplir les pages.

Avant, c’était une voix pour défendre nos maux,
Pour parler aux ghettos, l’espoir pour des mondes nouveaux.
Maintenant, c’est des rimes de drogue, d’armes et d’illégal,
Et si t’écoutes bien, la plupart traitent les femmes en mal.

Comme dit un certain, maintenant « tout l’monde pense pouvoir rapper,
Parle de gun, de drogue, d’tasses, tout ça pour briller,
avec un flow saccadé, et une voix intimidante,
un texte post-lobotomie, le rap game une grande imprimante. »

On dirait que chaque rappeur est un peu la copie d’un autre,
Une énième version d’ceux qui s’prennent pour des apôtres.
Mais parfois, j’vois encore des flammes qui éclairent,
Des artistes sans format, qui gardent l’vrai caractère.

Et j’me perds là-dedans, entre anciens et nouveaux,
Le rap c’était des luttes, maintenant c’est des shows.
Mais qui suis-je pour dire où est la vraie route ?
Le rap grandit, change, même si ça m’donne des doutes.

Parfois, ouais, les paroles sonnent comme du fast-food,
Mais d’autres fois, y’a des lyrics qui frappent et qui bousculent,
Car si l’rap est devenu un business bien huilé,
Il a toujours cette flamme, prête à nous révolter.

J’peux pas nier qu’y’a du génie dans les voix d’la nouvelle ère,
Ils fusionnent les genres, réinventent les atmosphères.
Des mélodies chantées, des raps autotunés,
Ils cassent des codes, sans peur d’être détestés.

Ce que j’aime, c’est la diversité qu’ça offre,
Le choix de s’laisser bercer ou d’suivre ceux qui coffrent,
Le rap n’a pas perdu son âme, il est juste multiple,
Entre lyrics profonds et bails plus futiles.

Mais j’peux pas fermer les yeux sur les clones qui s’imitent,
Les punchlines sur les « guns » et sur les « liasses infinies ».
À croire qu’le rap game est une boucle sans fin,
Où chacun copie l’autre sans trouver son chemin.

Le message s’perd parfois dans la recherche du bling,
Dans ces clips blindés d’pub où l’rap devient un king.
Le sens s’efface derrière l’image, la pose,
On oublie l’âme d’ce genre, l’rôle qu’il propose.

Et pourtant, y’a toujours des vrais qui donnent d’la force,
Qui rappent avec l’sang, sans triche et sans écorce.
Ils n’ont pas d’gros moyens, mais leurs mots claquent dur,
Ils parlent pour l’peuple, sans mentir, sans rupture.

Sur YouTube ou cachés, loin d’la lumière des stars,
Ces artistes, eux, gardent l’esprit des vrais remparts.
Ils n’parlent pas que d’eux, mais d’nos vies et d’nos peines,
Ils prennent le rap au sérieux, le rendent humain.

Alors, peut-être qu’j’suis nostalgique, mais j’crois qu’c’est bien,
Que l’rap évolue, s’perde et revienne, un éternel chemin.
Car tant qu’les mots vibrent, qu’les voix s’lèvent pour crier,
Le hip-hop sera là, puissant et imprégné.

Y’aura toujours des clones, et des génies discrets,
Des flows post-lobotomie et d’autres plus discrets.
Mais tant qu’ça nous touche, tant qu’ça fait résonner,
Le rap vivra, dans l’fond comme dans les cœurs des passionnés.