Les enfants me disent "maîtresse, vous êtes TROP belle" et je ne les laisse pas faire. Mais toujours je commence par les remercier de leur tendre remarque. Je leur explique que si moi je suis trop belle, ça veut dire que eux pensent qu'ils ne le sont pas. Ça ne peut pas faire un compliment un "trop" dans une phrase. J'en veux à ces effets de mode qui remplissent la bouche des enfants d'expressions toutes faites qui n'ont aucun sens, en tout cas, pas celui qu'ils veulent donner à leurs phrases.

Je leur explique que si le cacao est trop chaud, on se brûle la langue, si l'eau de la piscine est trop froide, on n'aime pas s'y baigner. Alors je ne peux pas être TROP belle.

Je fais la chasse à certains mots qui enferment les enfants dans une pauveté de lexique navrante. Chaque langue nous rend riche de tous les mots qui nous permettent de nous exprimer : couleurs, nuances, émotions, verbe d'action. Chaque chose a un nom et nous sommes riches de toute cette palette de mots.

Tous les matins, je lis cinq ou six calembours et autres jeux de mots à mes élèves : objectif : comprendre pourquoi ça nous fait rire... On joue sur les sonorités, les prononciations, les homonymes.... Ils deviennent de plus en plus doués et en comprennent de plus en plus. Et on rigole six minutes par jour, ça fait du bien. Et quand on essaie de les transcrire, on bosse l'orthographe et la grammaire.