25 Juillet 2024
J'aurais aimé ne jamais connaître ce sentiment. La gorge qui se serre, le souffle qui s'accélère, les pensées qui s'emballent, la réalité qui glisse entre mes doigts... et cette voix, toujours cette voix, dans ma tête.Ce petit lutin qu'on appelle la dépression. Mais ce n'est pas lui qui m'embête aujourd'hui. Seulement, j'aimais bien cette première phrase.
Je ne sais plus qui je suis.
Mes doigts pianotent sur le clavier sans savoir ce qu'ils cherchent à raconter, à la recherche d'une histoire qui ne viendra peut-être jamais. Ils se raccrochent à celle que j'étais pour ne pas sombrer. Comme si mettre des idées sur papier était la seule chose que je suis capable de faire. Comme si pianoter dans le vide valait mieux que de laisser cette page blanche. Pourtant c'est bien aussi une page blanche, c'est comme un champ recouvert par la neige fraiche, avant que les enfants ne soient venus laisser leurs traces après s'être épuisés à se lancer des projectiles glacés ou avoir sculptés quelques monticules diformes qui sont censés ressembler à un bonhomme.
Aujourd'hui j'ai la tête vide. Je suis fatiguée, un peu. Je suis lassée par les douleurs dans mon ventre, mon dos et mon bassin. Il fait beau mais je n'arrive pas à sortir en profiter. Chaque mouvement est une torture. Et ça fait des heures que je regarde cette page blanche et que j'essaye d'écrire mais rien ne sort... alors ça me déprime un peu.
"Rien ne sort" c'est bien le cas de le dire. J'espérais accoucher aujourd'hui. Alors ok le soleil n'a pas encore passé l'horizon mais je commence à désespérer légèrement. Peut-être demain. C'est ce que je me dis tous les jours.
Je passe mon temps à dormir ou à avoir envie de dormir. C'est peut-être pour ça que je ne sais plus vraiment qui je suis, que je ne sais plus qui je veux être ni ce que je veux faire.
Si j'avais une baguette magique, qu'est-ce que je changerais dans ma vie ?
C'est une question que m'a posée ma psy il y a quelques mois. Et c'est assez intéressant...
Aujourd'hui, entre autre, j'aimerais trouver une histoire à raconter. Car plus que la raconter du bout des doigts, je la vis. Dans ma tête, certes, mais je la vis quand même. Ces aventures me transportent, ces héros m'accompagnent, leurs émotions sont mes émotions, leur force est ma force. Je vis à travers eux, dans un monde qui n'existe pas, et eux s'encrent à travers moi dans notre réalité.
Ils sont nombreux à cohabiter dans mon esprit, dans des univers divers et variés. Pourtant ce soir aucun ne semble décidé à franchir le pas et à venir laisser sa trace dans notre dimension.
Ce n'est pas leur faute, c'est la mienne. Je ne peux pas leur donner vie comme ça en un claquement de doigts. J'ai besoin d'être en harmonie avec eux au moment de les coucher sur papier afin de pouvoir leur rendre hommage le plus justement possible. Et ce soir je n'ai pas trouvé le compagnon idéal.
J'imagine que mon oreiller sera plus inspiré que moi : c'est toujours quand je le rejoins que les idées fusent dans tous les sens, il doit bien y avoir une raison.
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