Kurai

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Mes parents divorcent. Il était temps. Je n'en pouvais plus de leurs disputes journalières à propos de tout et de n’importe quoi… Je trainais le plus longtemps possible hors de la maison pour y échapper. Je ne parlais plus à personne. Tellement que je me demande si je sais encore prononcer des mots.

Au lycée, tout le monde a fini par me foutre la paix, prof comme élève. Pas que je sois agressive non, simplement je me suis renfermée. Papa ne veut pas de moi. Tant mieux. Je n’en veux pas non plus. Il va falloir déménager. Génial.

Maman a trouvé un job de représentante d'œuvres d’art. Elle n’est jamais à la maison. Enfin, maison c’est beaucoup dire. Elle nous a trouvé un petit appartement en sous location dans une villa. Bon après tout, nous ne sommes que deux. Et j’ai un petit jardin. Deux mètres sur trois mais à moi.

Le couple qui nous loge est à la retraite, ils sont adorables. Mme Chapelier tente par tous les moyens de me redonner le sourire et la parole. Mais rien n’y fait : je reste figée dans une impassibilité mortelle.


J’ai pris l’habitude de flâner dans les rues, la tête baissée. Un matin, je me sens attirée par quelque chose, une aura tellement puissante que je ne peux que lever les yeux vers elle.

J'aperçois une jeune femme de dos. Ses long cheveux noirs à peine ondulés tombent en cascade jusqu’au bas de ses fesses. Ils balancent lentement au rythme de ses pas, révélant de temps en temps son dos d’une blancheur d'albâtre, recouvert d’un énorme tatouage d’ailes démoniaques. Ses vêtements sont noirs eux aussi : une longue jupe à plis et un body en dentelle à manches longues, découvrant ses épaules menues et formant un V dans le dos.

Elle ne semble pas marcher : elle flotte. Je ne sais pas si elle perçoit mes yeux sur elle mais elle se retourne et je n’ai alors qu’une seule pensée en découvrant son magnifique visage.

Sombre…

Ses grands yeux d’un noir profond, presque caché sous une longue frange, se plongent dans mes miens. Mon cœur a cessé de battre. En un instant, elle se retrouve devant moi, ses mains délicates vernies de noir, autour de mon visage. Sa longue jupe volète autour d’elle, comme animé d’une volonté propre. Sur ses lèvres, auréolées elles aussi de noir, se dessinent un délicat sourire.

  • Oui… Je suis sombre… Je m'appelle Kurai… Et toi mon petit ange blond aux yeux bleus?

Angélique.

  • Angélique… Tu dégages une si douce lumière… Tellement agréable… Si chaude… Ma petite Tenshi… Tu es à moi… Uniquement à moi… Non… Si tu t’approches… De trop près… Mon obscurité t’engloutira…

Elle s’est évaporée, en me laissant là… Pantoise. Je tombe à genoux. Je ne crois pas avoir dit mon prénom tout haut…

Si ?

La nuit est tombée. Je suis seule à nouveau. Je mange un reste de pâtes, accompagné d’une tonne de fromage. Je m’allonge dans mon lit et ferme les yeux. Le noir. Cela me fait penser à elle, à la belle Kurai… J’en frisonne… J’aimerai tellement la revoir… Kurai...

Ne m’appelle pas mon ange. Non… Pas comme ça… S’il te plaît...

J’ouvre les yeux. Pendant un instant j’ai bien cru qu’elle était dans la pièce avec moi. Je l’ai sentie. Je réessaie. Je ferme les yeux…

Kurai…

Non… Pas maintenant… Chut, endors-toi mon ange...

Je m’endors sous les ordres de ma belle Kurai…


Cela fait une semaine que je me balade à la recherche de ma belle sorcière. Je l’ai secrètement appelée ainsi. Parfois, j’ai l’impression que je l’ai rêvé, qu’elle n’existe pas. J’aurai pu le croire si je ne trouvais pas une rose noire chaque matin près de mon oreiller.

Allongée sur mon lit, je lis un passage d’un roman érotique. Cela me rend… toute chose… Je pose mon livre et commence à me caresser les seins. Je me pince les tétons et gémis.

Kurai…

Ma main descend plus au sud, jusqu’à la ceinture de ma culotte... Je glisse un doigt entre mes lèvres déjà gonflées de désir et caresse mon clito.

Kurai…

Tenshi-kun… Ne m’appelle pas… Non… Je ne pourrais pas… résister...

Je sursaute… c’était bien la voix de ma sorcière… Si c’est le seul moyen de l’avoir près de moi… Je continue… Mon index tourne impétueusement autour de mon clitoris qui se gonfle et gonfle encore. Je ferme les yeux, appréciant mes propres caresses.

Kurai… Kurai...

Soudain, je la sens. Elle est là. Son aura m’enveloppe comme une douce couverture… J’ouvre les paupières pour voir une fumée noire bleutée se former autour de moi et prendre la forme de Kurai. Tout d’abord ses grands yeux noirs puis sa bouche pulpeuse, ses long cheveux fins… Elle se matérialise au-dessus de moi, vêtue uniquement de son body en dentelle.

Ses cheveux lâchés me tombent sur le visage. Sa main attrape la mienne et elle lèche mes doigts suintant de mon jus. Sa bouche s’empare de la mienne dans un baiser fougueux et mon corps se cambre sous elle. Ses doigts reprennent le chemin que les miens avaient laissé. Ses caresses sont exquises et je me laisse aller à ses mains expertes.

Kurai titille mon clito du pouce tandis qu’elle enfonce deux doigts en moi. Elle appuie un endroit quelque part au fond de mon vagin et je vois des étincelles… Elle a trouvé mon point G, point qu’aucun des garçons avec qui j’ai couché n’a jamais ne serait-ce qu'effleurer. Elle fait taire mes cris de sa bouche voluptueuse et continue de me baiser avec ses doigts. J’explose autour d’eux. Cet orgasme est puissant, il m’a soulevé tel un raz de marée.

Kurai est là. Elle me regarde avec une gourmandise non feinte et me sourit. Son sourire est étrange... Je ne veux pas la laisser partir mais déjà elle s’évapore sous mes yeux.

Non ! Reste…

Je ne peux pas…

Kurai… Laisse-moi au moins te rendre la pareille… Tu repartiras ensuite…

Une lueur de passion s’est allumée dans ses yeux… Elle a cessé de disparaître. Je m’allonge sur elle et commence par embrasser de sa clavicule à son oreille. Ses gémissements sont un vrai ravissement pour moi. Mes mains caressent sa poitrine généreuse avant d’aller titiller son sexe. Elle est déjà chaude et humide. Je défais les boutons de son body pour y avoir un meilleur accès. Allongée sur mon lit, ses jambes blanches écartées m’offrant son sexe sans aucun complexe, le spectacle est affriolant. Ses grands yeux noirs me supplient.

Je commence par glisser un doigt en elle… mmh c’est si bon… puis deux. Elle se cambre. Je fais des va et vient lent tout en jouant avec son clitoris. Elle ne cesse de gémir et me supplie de continuer. Je ne résiste pas et enfouis mon visage entre ses cuisses. Elle crie de surprise. Je passe ma langue entre ses lèvres gonflées : elle a un goût sucré. Je continue à la baiser avec mes doigts tout en léchant son clitoris gonflé de désir. Je l’entends qui halète de plus en plus fort… La voilà qui jouit dans ma  bouche : je ne perds pas une miette de son jus, il est tellement bon…

  • Mon obscurité t’a atteint mon ange…

Je ne comprends pas… Je me tourne vers le miroir : mes cheveux autrefois blond sont noirs de jais et mes yeux bleus se sont aussi assombris. Je devenais Kurai. Je me tourne alors vers mon amante. Elle me sourit malicieusement. Sa bouche est anormalement grande mais elle ne me fait pas peur...

  • Tu es à moi à présent mon ange. A moi.
  • À toi, ma sorcière.

Ce fut mes premiers mots depuis une éternité. Et les derniers que je prononçais avant que la jolie bouche de Kurai ne s’ouvre en grand et n’engloutisse l’ange que j’ai été, corps et âme.

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