detention

il y a bien longtemps maintenant, que la porte a été fermée derrière moi.

J’entends encore le bruit métallique de la clef dans le verrou qui m’a fait comprendre que je ne pouvais plus sortir de mon plein gré. La liberté de mes déplacements a été bouleversée . Ceux ci sont maintenant contrôlé par l administration.

Je ne me souvient plus très bien des circonstances qui m’ont amené ici, mais au fil du temps, je me suis accommode de l étroitesse et du confort spartiate de ma cellule.

Ici pas de place pour le superflu. Tout le monde arrive avec le même paquetage dans lequel se trouve : le couchage(2 draps et une couverture), le nécessaire de toilette, la vaisselle, et de quoi écrire car ici toutes les demandes se font par écrit. Cela temporise les choses, et souvent il est nécessaire de faire plusieurs courrier pour voir aboutir une sollicitation. Il faut du temps et ici on a tout notre temps, contrairement au personnel qui se plaint toujours d être débordé mais qui passe son temps à boire des cafés et à refaire le monde.

Dans la cellule, La lumière est produite par un plafonnier qui m éclaire juste ce qu’il faut pour que je puisse écrire quelques mots le soir avant d aller me coucher.

Tout les jours, le même rituel, la première ronde des surveillants le matin est à 7h00, ils me demandent de bouger pour vérifier si je ne suis pas mort et ensuite ils continuent à la cellule voisine. Parfois, suivant le tempérament des personnels, ceux ci sont brusques ou d autres au contraire plus discret voire timide. Cela dépend de nombreux facteurs dont l ancienneté et la personnalité.

Ensuite, je prends mon petit déjeuner composé du pain de la veille, un peu dur mais, il sera trempé dans un bol de lait avec de la Ricoree.

Je me dépêche car bientôt le surveillant viendra me chercher pour aller à la douche. Je prépare mon seau avec ma serviette, mon gel et mes tongs pour ne pas attraper de champignons.

J’ entend soudain le bruit de la clef dans la serrure, je me tient prêt pour aider le surveillant qui doit entasser un maximum de personnes dans la salle de douche avant la mise en place des promenades.

Les horaires sont précis,et il n y a pas de temps à perdre alors que tout le monde ici attends justement que le temps s écoule.

il fait une chaleur étouffante dans ce lieu, où tout le monde se presse pour se laver ou pour échanger un peu de tabac, de médocs ou encore un peu de sexe.

Je sait qu il ne faut pas trop s approcher des autres, rester dans son coin, faire ce qu on a à faire : se laver et ensuite taper à la porte pour que l agent viennent ouvrir. Souvent, il y a des bagarres car même si on y voit pas grand chose avec la fumée, un regard un peu appuyé et c est l affrontement inévitable dans ce placard à embrouille. Quand enfin la porte s ouvre, il ne faut pas répondre aux attaques de certains surveillants qui usent de leur pouvoir afin de s assurer des revenus supplémentaires Grace à des rapports d incidents bidons. Je répond : oui chef !!! Au surveillant qui me demande si je me suis bien fait encule dans la salle de douche.

De nouveau, dans ma cellule, Je me prépare pour la promenade, ce matin c est le premier tour à 8h15. Il fait encore noir alors les surveillants attendent un peu, c est un peu de temps en moins sur la cour. J ai prévu de faire mon sport, j ai mis ma tenue, mes baskets et ma serviette me servira pour effectuer les pompes.

Soudain, on entend le surveillant dans le couloir qui crie : «  mettez le drapeau pour la promenade ».

Je glisse un bon de cantine dans le creux de la porte pour signaler mon désir de sortir.

A nouveau la porte s ouvre, le surveillant dit : « allez grouille toi sale merde, on est en retard ! » je ne réponds rien mais je suis indigne d être traité comme un chien. »

Dans le couloir se tassent, les nombreux détenus de l aile, candidat à la promenade. Leurs conversations créent un chahut qui énervent les surveillants.

On est compté comme du bétail et ensuite le surveillant de l unité signale le chiffre à son collègue. Avancez ! La porte automatique claque son ouverture. Et nous avançons tous ensemble, jusque la prochaine grille. Je sors ma carte de ma poche pour la donner au surveillant promenade et accéder à la cour. Je rejoint les autres détenus présent qui marchent en rond dans le sens des aiguilles d une montre. Tout en échangeant, les jambes se mettent en mouvement afin de réveiller le corps contenu trop longtemps dans si peu d espace. Nous parlons de nos histoires heureuses ou malheureuses de nos vies cabossés par des choix pas toujours judicieux. Beaucoup ont choisi la facilité ou la débrouille car ils avaient peu de bagage scolaire alors pour survivre dans ce monde, ils ont pris ce qu ils avaient besoin sans le demander. pour se nourrir ou pour être quelqu’un de riche sans travailler. Mais bien mal acquis mène tout droit en prison. Ensuite, il y a la toxicomanie et les cas psys, on les reconnais à leur pâleur pour les premiers et les seconds à leurs comportements déviants.

Une troisième catégorie reconnaissable, ce sont les nouveaux arrivants primaire, c est à dire que c est leur première incarcération. Ils ont l air terrorisé et ils restent prêt de la porte afin de pouvoir donner l alerte au surveillant si jamais ils se faisaient agresse. Sur la cour, il y a des caméras, mais de toute façon en cas de règlement de compte, la technique est bien rodée : la victime est encerclée ainsi l agresseur peut agir sans être vu! Et la cela peut faire très mal avant que les surveillants interviennent.

Bien souvent, ils ne voient rien ou trop tard, ceux ci sont le plus souvent entrain de bavarder, à siroter leur café à Longueur de journée. Et lorsque leur attention est porte vers nous, ils ont peur d intervenir car cela peut tourner à la prise d otage. Alors ils évitent.

Ce matin la comme les autres matin, tout s est passé très vite, à peine sorti, quelques tours de marche, mes séries de pompes et déjà l annonce de la réintégration dans le haut parleur : fin de promenade, aile ouest en premier.

À la remontée, nous passons sous un portique de détection, il ne faut pas sonner car sinon c est la fouille. Et cela énerve les surveillants, cela leur donne du travail supplémentaire du coup, ils se vengent en nous humiliant à nous laisser nu, en regardant l intérieur de nos fesses, tout cela car certains planquent de la drogue dans leur anus.

Me revoilà en cellule, j allume la télévision machinalement, elle crée un brouhaha qui me tient compagnie. La fenêtre ouverte laisse passer les cris des détenus voisins qui réclament en hurlant du café, du sucre, du tabac où n importe quoi.

J essaye de ne pas prêter attention même si parfois, il me faut leur répondre pour éviter les problèmes.

Je me replonge dans mon courrier que j ai réceptionné la veille. Assis sur ma chaise, j ouvre l enveloppe et des les premiers mots, les souvenirs de ma vie passée ressurgissent.

Il s agit de ma femme, elle m indique qu elle est désolée de ce qu elle m à fait mais qu elle n avait pas eu le choix. Ces derniers mois, nos rapports étaient très chaotiques, elle a prétendu que ma dépendance a l alcool m avait fait perdre la raison et que les violences commises à son encontre étaient inacceptable. Je ne comprends pas pourquoi, elle finit toujours par régler nos conflits conjugaux à l aide des institutions. Toujours est il c est que la juge en a eu marre et m à délivré un mandat de dépôt. D une validité de 4 mois, le temps de faire la lumière sur cette affaire et ensuite programmer une audience au tribunal correctionnel.

Cette aventure un peu spéciale a un avantage, c est qu ici il n y’a pas d alcool. En principe, car ici tout est possible en matière de marché noir mais cela reste compliqué et surtout risqué.

Par contre, il existe un lieu qui délivre tout un tas de psychotrope, il s agit du service médical. Tout le monde aime aller faire un tour par la. Déjà car, c est un endroit où il y a des infirmières. Cela fait du bien de parler et de voir des femmes. Elles nous écoutent et s’occupent bien de nous. Elles ont obligation de nous soigner alors dès que l on a le moindre petit bobo physique ou psychologique, on vient faire un tour par la bas.

C est dur la prison alors pour que l on passe un agréable séjour sans contrariété. Des petits bonbons bleus sont distribué puis échanges contre du tabac. C est pas bien d en prendre parce qu après on est un peu lent, on a tendance à dormir beaucoup et puis parfois on salive comme un cocker.

J ai arrêté tout cela car je ne veux pas être traité de toxico. Et puis je veux avoir les idées claires pour me défendre devant la juge au tribunal......to be continued

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