K.O. au karaoké
On se fait un Kara ?, me proposa Chiara.
Elle savait que ma voix était un cas et que ma mémoire allait cahin-caha. Belle occase de se moquer de moi. Mais le Karaoké, c'est fait pour ça… Alors j’ai dit : “ Ok. Je te prends au mot… je te mets K.O.”
Debout, sur scène, le micro au bout des doigts, j’ai entonné mon premier solo. Puis les vocalises de Chiara suivirent... me mirent dans les cordes.
Au round d'après, je repris le dessus; ma sale manie de changer les mots : j’ai enchainé mes impros. Sans trémolos.
Ciao les bons vieux hits, places aux versions inédites. De Sopranul à Jean-Jacques Golmon, de Florent Panini à forMika… j’interprêtais tout à haute voix. Ça volait bas. Après tous ces shots, je commençais sérieusement à décrooner !
Les auditeurs tendaient l'oreille, les mélomanes se les bouchaient.
Fin de match. On battit le rappel pour que je revienne. Chiara leva les yeux au ciel.
J'avais trouvé ma voie, dans ce chaos, à côté, digne représentant d'une génération “j’sais pas chanter”.
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