Apprendre à être seule sans se sentir vide.
Il est 8h. Je sors faire un footing.
Je ne me suis jamais sentie aussi bien qu’à ce moment précis.
Entendre les oiseaux chanter, les voitures passer au loin, sentir le vent frôler ma peau... c’est comme si, enfin, je respirais vraiment.
Je cours sans but précis.
Juste pour moi.
Pas pour m’échapper, pas pour impressionner, pas pour paraître.
Pour une fois, je suis seule, et ça ne fait pas mal.
Je sens mon cœur battre, mes jambes avancer, l’air m’envahir les poumons.
J’existe.
Ce matin-là, j’ai compris que la solitude pouvait aussi être un refuge.
Pas une punition, pas un vide…
Un endroit à moi, où je peux m’écouter sans me juger.
J’ai longtemps cru que pour me sentir vivante, j’avais besoin d’être entourée.
Mais là, dans cette rue encore à moitié endormie, je découvre une autre vérité :
Être seule n’est pas forcément être vide.
Parfois, c’est là qu’on se remplit.
J'arrive au bord d'un petit parc. Les bancs sont encore vides, les feuilles dansent lentement dans le vent du matin. Je m'arrête. Je m'assois. Et pour la première fois depuis longtemps... je ne ressens pas ce vide.
Il y a une différence entre solitude choisie et solitude subie.
Et aujourd'hui, c'est moi qui ai choisi ce moment pour moi.
Avant, je cherchais à remplir mes journées de monde, de bruits, de messages, de notifications, juste pour ne pas entendre ce silence. Maintenant, je commence à l'apprivoiser.
Il ne fait plus peur.
C'est dans ces instants simples que je redécouvre ce qui me fait du bien. Écrire sans pression. Lire sans devoir. Écouter une chanson sans penser à rien d'autre qu'aux paroles.
Je reprends le temps de me reconnecter à ce que j'aime, à ce que je suis.
Petit à petit, je découvre que me connaître, c'est aussi apprendre à me suffire.
Ce n'est pas un rejet du monde. C'est un retour à moi.
Parfois je médite, parfois je marche sans but, parfois je me parle à voix haute. Je tiens un carnet dans lequel je dépose mes émotions, sans filtres. C'est devenu mon espace, mon souffle, ma sécurité.
Et tu sais quoi ?
Ce n'est pas de l'égoïsme.
C'est de la guérison.
Parce que plus je me connais, plus je peux aimer sans me perdre, aider sans me vider, donner sans me nier.
Ce matin-là, seule au bord de ce banc, j'ai compris une chose essentielle :
Être seule ne me vide plus.
C'est ce qui me remplit.
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