Chapitre 3 : Le lion est mort ce soir

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A 11h30 je suis sur la place d’Erlon sous les arcades. J’observe à 50 mètres de là les va-et-vients au bar restaurant le Lion. Un mec qui se la pète genre baron de la drogue, me dit : " Et sale bâtard tu bosses pour qui, qu’est-ce tu fous sur mon territoire ? " . Comme je suis accroupi à côté de mon vélo, je me lève. Quand l’autre mange-merde se rend compte que je mesure un mètre quatre vingt quinze, il devient poli. « euh... excusez-moi du dérangement m'sieur, c’est une erreur ! ». Je le chope à la gorge d’une main et je le soulève de trente centimètres en lui disant : "c’est quoi cette histoire de territoire, j’ai pas compris ! ". Le gars il gigote comme un poulet qu’on mène à l’abattoir : "m'sieur, c’est rien je vous le jure sur la tête de ma mère, lâchez-moi je peux plus respirer ... ".

Ah putain... les mecs qui jurent sur la tête de leur mère je ne peux pas les blairer. D’entrée de jeu tu sais qu’ils mentent, et blasphémer ainsi sur leur propre mère, ça me rend dingue. Du coup je lui balance un direct dans l’estomac. Le burger qu’il s’était enfilé trente minutes avant remonte et finit sur la chaussée. Je reconnais le double cheese de chez Macdo : les deux steaks, le cheddar fondu, le ketchup ... sauf que ça pue la bile de ce merdeux. Pas convaincu par sa réponse, je lui colle le visage sur le macadam dans son vomis. J’applique la semelle vibram de ma chaussure caterpillar sur sa joue et j’y mets tout mon poids. Je vois ses yeux injectés de sang qui commencent à sortir de leur orbite et avant qu’ils ne roulent parterre je relâche la pression et je lui demande gentiment : " C’est quoi ton business j’ai pas compris ?". Il se montre coopératif : " Je viens en aide aux migrants en leur offrant un job de livreur Uber Eats. Comme ils n’ont pas de papiers je crée leur compte et grâce à moi ils peuvent travailler et gagner dignement de l’argent ". C’est le mot dignement qui m’a énervé. Je lui ai cassé le nez d’un coup de boule bien placé en lui disant : "va et ne pêche plus homme de peu de foi !". Il est parti cahin-caha.

Des fils de putes ont créé Uber Eats en réinventant l’esclavage moderne, des fils de chiens ont mis en place une sous-traitance pour exploiter la misère humaine. Je fais une prière pour que tous ces enculés finissent dans le feu de la géhenne, quand soudain, je constate qu’il est minuit. Je vois sortir un type du bar "le Lion" encadré par deux malabars qui doivent traîner jour et nuit dans les salles de muscu tellement ils sont baraqués. Et je m’y connais ! Je m’approche. La tête du boss ne m’est pas inconnue mais je ne sais plus qui c’est. Arrivé à sa hauteur je dis : « L’histoire se termine ici pour toi ». Le malabar à sa gauche réagit au quart de tour et envoie un crochet vers ma tronche. J’esquive son poing qui fini dans le visage de son patron. Pas de cul. Je lui balance un coup de pied dans les côtes en me félicitant d’avoir mis les caterpillar bouts métal. Deux de ses côtes pètent et sortent de sa chemise : fracture ouverte. L’autre malabar sur la droite a sorti son flingue mais je suis plus rapide. Je vide le chargeur de mon colt dans son coeur. Le sang qui gicle fait une joli fresque sur le mur. On dirait du James Pollock. A ce moment je reconnais le boss. C’est un Russe qui faisait la une de tous les journaux pour trafic humain, prostitution de mineures...C’est BORISLAV ! Il essaie de me planter un couteau dans le bide. Je lui attrape le poignet, je le retourne à 90 degrés vers l’arrière. Ça craque comme une biscotte, et je l’égorge avec son propre couteau. Ça pisse le sang façon geyser d’arrosage, ce qui m’énerve un peu parce que le sang ça tâche et mon polo adidas est tout neuf. Le premier malabar s’est relevé. Il se jette sur moi en criant : " je vais te niquer "  la bouche grande ouverte. Je m’écarte juste ce qu’il faut, je lui mets un coup violent derrière la nuque et sa gueule vient s’empaler sur le gidon de mon vélo, au point que le frein Shimano transperce sa tête et ressort à l’arrière de son crâne en faisant un putain de gros CRAC. C’est costaud Shimano, je suis pas déçu de mon investissement. Je dois quand même retirer la tête de cet empaffé car j’ai encore besoin de mon vélo. Et re CRAC dans l’autre sens. Un morceau de cervelle reste accroché au guidon. C’est franchement dégueu. Je vois sur le Russe un tatouage qui dépasse de sa veste. Je l’enlève et je déchire sa chemise. Sous la chemise il a un gilet pare-balles. Je comprends la signification de la dernière partie de la mission "... ramène sa peau qui le protège des armes des hommes... ".

Je prends le gilet et sur sa poitrine je découvre un tatouage de lion avec l’inscription Némée.

Je récupère toutes les armes, je les mets dans le sac Uber avec le gilet. Je repars à vélo. Je jette un oeil à ma montre connectée Suunto. Mon poul est à 66. Tranquille. Je pédale jusqu’à la coulée verte le long du canal. Je balance dans la flotte les armes. Je rentre chez moi en récitant :

Gloria in excelsis Deo
Et in terra  pax hominibus  bonae voluntatis
Laudamus Te
Benedicimus Te
Adoramus Te
Gorificamus Te
Gratias agimus tibi propter magnam gloriam tuam

(Gloire à Dieu dans le Ciel

et Paix sur la terre aux hommes qui L'aiment
Nous Te louons
Nous Te bénissons
Nous T'adorons
Nous Te glorifions
Nous Te rendons grâce pour Ton immense Gloire)

Je prends une bonne douche. Je fais cuire des pâtes Barilla. Je mets un peu de parmesan. Je fais griller une escalope de poulet bio Loué. J’avale un yaourt au lait de chèvre Soignon. Je bois deux litres d’Evian.

Je me couche à 2h du mat. Fais chier ! Je vais pas faire mes 6h30 de sommeil. Je fais ma prière et je m’endors comme un bébé.

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