Ricochets - 1 - Niall

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User de magie provoque

à la surface de son continuum,

une encyclie, parfois des ricochets.

À l’aide d’un oreiller, je fus contraint de mettre fin aux terreurs de mon inquisiteur et ami, qui hurlait des insanités à qui voulait l’entendre. Puis je fis venir un autre de mes gardes afin – avec celui que le mire avait chargé de veiller sur la porte de l’infirmerie – de transporter le corps, ficelé sur une civière, sur mon navire.

Là, je les conviais ainsi que le mire à prendre un verre dans ma cabine. Le regard de ce dernier exprimait clairement qu’il savait, je l’encourageais d’un sourire.

Jamais il n’aurait osé protester. La ciguë est un choix qui évite bien des tourments, aussi but-il comme les autres. Ma légitime colère n’était pas apaisée. Je me saisis du poignard qui traînait sur mon bureau, et le plongeait dans le cœur de l’un des soldats. Je l’arrachais en tournant d’un quart de tour, puis m’en servis pour trancher la gorge de l’archiatre et en larder de coups le corps du second garde où je l’abandonnais, avant de passer Martô par le fil de mon épée. Soulagé, je montais sur le pont houspiller l’équipage jusqu’à l’heure du coucher.

Ce matin, un détachement alastynois se présenta à la coupée, le capitaine qui le commandait fut autorisé à monter à bord. Je l’invitais à me rejoindre sur la dunette.

Il m’informa que j’étais prié à me rendre au palais, le roi ayant une importante communication à faire. Il précisa que tous les membres de la délégation devaient s’y rendre et que les marins devaient, eux, se présenter à la capitainerie.

Il répondit à mes véhémentes protestations que cette mesure concernait toutes les délégations, qu’il avait ordre de faire visiter chaque vaisseau par ses hommes ; que si je le désirais, les marins pouvaient aller à la capitainerie en deux groupes successifs, que cet arrangement ne concernait qu’eux et impliquait deux inspections du bateau !

En narrant à l’officier qu’en pleine crise de démence Martô s’était emparé du poignard d’un garde, qu’il l’avait assassiné ainsi que le mire et un second soldat qui essayaient de le maîtriser, que je dus moi-même mettre fin à ses jours lorsqu’il se jeta sur moi pour me trucider, je compris que c’était Dieu qui m’avait inspiré la veille.

Lorsque je vis le froncement de sourcils du capitaine, je m’empressais d’ajouter :

« Si ce garde portait un poignard, c’est qu’affecté à la surveillance du navire, il n’avait jamais mis pied à terre. C’est d’ailleurs parce qu’à son exception, nous étions désarmés que le forcené pût faire un tel carnage avant que je parvienne à récupérer, dans mon coffre, l’épée qui me permit de défendre ma vie ».

C’est rasséréné que le capitaine me présenta ses condoléances.

Je me rendis au palais, accompagné par l’officier et suivi d’une partie de son détachement et de mes sujets.

J’étais à peine arrivé dans le hall que j’aperçus la baronne Martô qui, entourée de mécréants, faisait preuve d’une indécente joie de vivre. J’envoyais deux gardes la quérir, et me rendis dans notre espace d’accueil où l’on me l’amena.

« Baronne, j’ai le regret de vous annoncer la mort de votre frère. La folie l’a emporté, lui annonçais-je ex abrupto afin de la faire redescendre du nuage sur lequel elle semblait planer.

— Ah ! laissa-t-elle échapper.

— Réveillez-vous, baronne ! Je vous veux à mes côtés lorsqu’en votre nom, je réclamerai que justice nous soit rendue pour la mort de votre bien-aimé frère. Le loup et son comparse doivent être châtiés !

— Mais, despote, Chandra nous av…

— Si ! Ils sont coupables, je ne veux plus vous entendre que pour approuver mes revendications. C’est bien compris, baronne !

— …
— D’ailleurs où sont-ils ? Je ne vois ni l’un ni l’autre ! »

***

Je sors de notre espace réservé, cherche du regard dans la populace assemblée.

« Si, voici le complice, cet étranger dépravé. Le loup ne doit pas être loin.

— LE ROI, clame le héraut ».

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