Jaipur – 7.3

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Vasikari fit glisser la onzième Rudrākṣa du mālā,⁽¹⁾ et enchaîna des ॐ, alors que Gāyatrī, Anuṣṭup, Paṅkti, Uṣṇik, Bṛhatī, Triṣṭup et Jagatī menés par Aruṇa faisaient disparaître Sūrya ⁽²⁾ derrière l’horizon.

Karuppu ṭirākaṉ et Sudaroli avaient perçu de la reconnaissance dans la voix de leur mère pendant qu’elle chantait pour révérer Sūrya. Ce sentiment avait également imprégné chacune des syllabes du mahāmaṃtra qu’ils avaient récitées mentalement. Ils l’étreignirent avec amour et tendresse, puis se couchèrent, tandis qu’elle commença à danser pour Śiva.

***

Bien qu’elle ait dansé la moitié de la nuit, Vasikari se leva au point du jour. Elle réveilla Karuppu ṭirākaṉ et Sudaroli, afin qu’ils fissent leurs ablutions, et tous trois se rendirent chez la mahārājñī qui avait manifesté le désir de les accompagner au haras. Ravie de les accueillir, Dalaja les invita à honorer Savitṛ – dont la course se terminait au levant –, avec Bhadra et elle. Tous s’installèrent selon Vajrāsana, ⁽³⁾ puis scandèrent Gāyatrī mahāmaṃtra, en chœur :

ॐ भूर् भुवः स्वः

तत् सवितुर् वरेण्यं

भर्गो देवस्य धीमहि

धियो यो नः प्रचोदयात्

Vasikari fit glisser la première Rudrākṣa et prit la suivante entre le pouce et l’index.

oṃ bhūr bhuvaḥ svaḥ

tat savitur vareṇyaṃ

bhargo devasya dhīmahi

dhiyo yo naḥ pracodayāt

Bhadra fit glisser la quatrième graine de Bodhi et prit la suivante entre le pouce et l’index.

Om Bhur Buvaha Suvah

Thath Savithur Varenyam

Bhargo Devasya Dheemahi

Dhiyo Yonaha Prachodayath

Dalaja fit glisser la septième perle de bois de Tulasī du japa mālā et se tut, imitée par ses hôtes, car à l’est Sūrya brillait.

Comme il restait près d’une heure avant leur rendez-vous avec le mahārāja, la mahārājñī fit servir nāśtā ⁽⁴⁾.

« Mahārājñī, souhaitez-vous que je récite quelques ślokoṃ ? demanda Bhadra.

— Volontiers, Bhadra. Pourquoi ne pas nous conter la naissance d’Aruṇa ? Que nous avons pu admirer, il y a quelques instants. »

Tandis que Dalaja et ses invités se sustentèrent, Bhadra déclama :

« Śaunaka dit :

‹ Ô Sautī, raconte une fois de plus en détail cette légende du vertueux Āstīka, le poète inspiré, car nous avons de l’entendre le plus grand désir.

Ô aimable, tu parles doucement, avec un accent et une emphase appropriée à ton discours. Tu parles comme ton père.

Ton père était toujours prêt à nous plaire. Raconte-nous maintenant l’histoire telle que ton père l’avait racontée. ›

Sautī a dit :

‹ Ô toi qui es béni par la longévité, je vais raconter l’histoire d’Āstīka, telle que je l’ai entendue de mon père.

Ô Brāhmaṇa, à l’âge d’or, Prajāpati avait deux filles. Les sœurs étaient dotées d’une merveilleuse beauté. Nommées Kadrū et Vinatā, elles devinrent les épouses de Kaśyapa.

Joyeux, transporté au comble du plaisir, Kaśyapa, leur époux, égal à Prajāpati lui-même, accorda une grâce à ses deux femmes.

À la nouvelle que le patriarche a fait sortir de son énergie une grâce éminente, surnaturelle, ces nobles dames ressentent un plaisir au-dessus de la joie. Kadrū choisit d’avoir pour fils mille nāga, tous d’égale splendeur.

Et Vinatā voulut enfanter seulement deux fils supérieurs aux enfants de Kadrū pour la force, supérieurs également pour le courage, la splendeur et la beauté du corps.

À Kadrū, son seigneur a donné cette aubaine sur une multitude de descendants. Et à Vinatā, cette double progéniture infiniment désirée : “Qu’il en soit ainsi !” dit alors le vénérable Kaśyapa.

Vinatā était heureuse de posséder l’objet de son vœu dans les mêmes termes, qu’elle en avait exprimé la demande. Les deux femmes voyaient ainsi leurs désirs comblés : Vinatā, parce qu’elle avait conçu deux fils d’une vigueur sans égale.

Kadrū parce qu’elle était enceinte de mille fils d’égale splendeur. “Vous avez, dit le grand ascète, à veiller sur vos fruits avec une grande attention !“

Ses deux épouses étaient ravies chacune de son lot, et Kaśyapa de s’enfoncer dans la forêt. ›

Sautī continua :

‹ Ô le plus grand des brāhmaṇa, après une longue période, Kadrū enfanta dix centaines d’œufs, et Vinatā seulement deux.

Leurs suivantes joyeuses déposèrent ces œufs en des bassins, sous lesquels on tint durant cinq cents années le feu continuellement allumé.

Puis, cette moitié d’un millier d’années écoulé [sic] , les fils de Kadrū éclorent [sic] ; mais les deux jumeaux de Vinatā ne sortirent pas encore de leurs coquilles.

Alors, jalouse, impatiente de se voir aussi des enfants, l’auguste pénitente Vinatā rompit un œuf et vit l’un de ses fils.

La moitié supérieure du corps était formée déjà, mais toute l’autre moitié était encore à naître ; et, saisi de colère, dit la tradition, il maudit sa mère :

“Parce que je dois à ton impatiente curiosité, mère, un corps de cette manière inachevé, tu seras esclave, durant cinq cents années, de la femme, avec qui tu es en rivalité ?

Mais le fils, qui te reste à naître, t’affranchiras [sic]  de cet esclavage. Si tu ne le fais pas, mère, cet enfant destiné à la gloire, informe ou difforme, comme moi, en cassant trop tôt son œuf.

Il te faut attendre au-delà de cinq cents autres années la naissance de ce fils avec constance et par le désir de lui faire obtenir une force incomparable.”

Cet enfant, qui maudit ainsi Vinatā, Brāhmaṇa, c’est Aruṇa, qui chemine sur la voûte des deux, où, tous les jours, on le voit s’avancer au temps de l’aurore.

Il est assis sur le char du Soleil, il exerce l’office de son cocher. Puis à l’expiration des cinq cents ans, faisant éclater l’autre œuf, sortit enfin lui-même Garuḍa, le dévorateur des nāga.

Ô tigre de la race de Bhṛgu, immédiatement après avoir vu la lumière, ce fils de Vinatā, ce monarque des oiseaux, affamé, s’élança dans les cieux, à la recherche de la nourriture qui lui avait été assignée par le Grand Ordonnateur de tous. ›

Ainsi se termine le quatrième adhyāya d’Āstīka upaparva, le seizième d’Ādi parva. » ⁽⁵⁾

« Merci d’avoir rassasié nos esprits. Vasikari, ses enfants et moi devons maintenant nous rendre au haras, pour y retrouver mon époux. Nourris ton corps, ensuite assure-toi que toutes mes consignes seront exécutées, puis vaque jusqu’à mon retour », dit la mahārājñī à Bhadra.

Lorsqu’ils arrivèrent au paddock, ils virent Vijaya accoudé sur la lisse, en grande discussion avec le kamāṃḍara ⁽⁶⁾ du haras, lequel lui désignait successivement les chevaux que les palefreniers menaient à la longe dans un pré, clôt, attenant.

Voyant arriver Dalaja, Vasikari et ses enfants, le mahārāja s’excusa auprès de son interlocuteur et fit quelques pas pour les accueillir.

« Soyez les bienvenues », salua-t-il la devadāsī et les adolescents, après avoir déposé un baiser sur les lèvres de sa bien-aimée.

« Savez-vous monter ? s’enquit-il auprès de Sudaroli et Karuppu ṭirākaṉ.

— Oui, Savāī. Śiva considère qu’ils doivent y être formés, ce sont de bons cavaliers, mais ils n’ont jamais monté d’aussi belles bêtes, intervint Vasikari.

— Nous élevons, essentiellement, des Māravāḍạī qui descendent d’étalons et de poulinières offerts à mes aïeux par nos voisins, les maîtres de Jodhapura, rājapūta Rāṭhauḍạ rājavaṃśa. Nous produisons, également, des Kāṭhiyāvāḍạī issus de ceux que nous avons reçus en tribut de rājapūta Cuḍāsamā rājavaṃśa qui règne sur le Kāṭhiyāvāḍạ depuis Jūnāgaḍhạ ⁽⁷⁾. Permettez, devadāsī, que j’offre une monture à chacun de vos enfants », Vijaya s’adressait à elle, reconnaissant ainsi son autorité sur les adolescents.

Quand Vasikari se tourna vers eux, elle lut dans leurs yeux une telle envie, un tel espoir, mais aussi l’acceptation de sa décision, quelle qu’elle soit. Son cœur de mère l’incita à consentir à la proposition du mahārāja.

« J’ai fait sélectionner des pur-sang de trois et quatre ans, aptes à parcourir de longues distances et dressés pour le combat. Ils n’ont pas de cavaliers attitrés », précisa celui-ci. Puis d’un geste, il lança la présentation des chevaux.

Des palefreniers menaient, un par un, les animaux dans le paddock, le kamāṃḍara donnait la généalogie des bêtes, informait Karuppu ṭirākaṉ et Sudaroli des qualités et particularités de chacune.

Un tintamarre retentit du côté des écuries, tous se tournèrent dans cette direction. Ils virent en sortir Vari qui tenait son cheval par les rênes, il était suivi par deux attelages – conduits par des vaiśyoṃ ⁽⁸⁾ de la maisonnée de la mahārājñī –, une jument était attachée à l’arrière de l’un d’eux.

Mais ni les hennissements ni les bruits de coups violents ne venaient de ce groupe.

« Mais qu’est-ce que c’est que ce charivari ? s’exclama le mahārāja.

— C’est Gaḍạgaḍạāhaṭa qui est en train de détruire sa stalle, Savāī, expliqua Vari qui arrivait. Kamāṃḍara, les palefreniers ne parviennent pas à le calmer.

— Il a vu tous les autres chevaux de son écurie aller au pré, il ne comprend pas pourquoi il reste enfermé, excusez-moi Savāī, mais je dois m’en occuper, avant qu’il n’arrive un accident », déclara ce dernier en partant.

Après avoir quêté du regard l’autorisation de sa mère et l’avoir obtenue, Karuppu ṭirākaṉ s’adressa à Vijaya :

« Puis-je vous demander, Savāī, pourquoi ce Gaḍạgaḍạāhaṭa est resté seul ?

— Comment t’expliquer, mon enfant ? D’abord, sache que les chevaux de trois et quatre ans qui n’ont pas encore été affectés à un savāra, sont rassemblés dans le même bâtiment, ils ont été mis au pré pour que ta sœur et toi puissiez en choisir chacun un. Ensuite c’est un peu plus compliqué, je ne sais par quel bout commencer. Tu es intelligent, tu as remarqué combien ma chère Dalaja craint que je ne vous veuille du mal. Gaḍạgaḍạāhaṭa est un entier très fougueux, mais surtout, sans vouloir t’offenser, il est noir ! Or un Māravāḍạī noir porte malheur ! Je ne veux pas que ta dādī pense que je souhaite attirer l’adversité sur vous. »

Dalaja leva les yeux au ciel.

« Il n’y a pas d’offense, Savāī, mais puis-je le voir ? Am’mā, je crois qu’il ressent notre identité de couleur, qu’il m’appelle. »

Celle-ci dévisagea son fils, ne sachant que répondre.

Le mahārāja resta coi.

Sudaroli sourit à son frère.

« Vari, va dire au kamāṃḍara de nous l’amener ! » ordonna la mahārājñī.

Vijaya confirma d’un hochement.

Vari enfourcha sa monture et partit au petit trot vers l’écurie.

Il revint à la même allure, à son côté Gaḍạgaḍạāhaṭa tirait sur sa longe, le kamāṃḍara, qui suivait à pied, les surveillait l’air inquiet.

« Lâchez-le, cria Karuppu ṭirākaṉ.

— Ṭirākaṉ ! ⁽⁹⁾ s’exclama Vasikari.

— Fais ce qu’il dit, ordonna Vijaya simultanément.

— Ne fai… » le kamāṃḍara s’interrompit, quand Vari lâcha la longe.

Le mâle se rua sur eux en cinq foulées, il s’arrêta devant Karuppu ṭirākaṉ, puis le poussa doucement du bout du nez. Lequel lui flatta l’encolure et déclara :

« Je choisis Gaḍạgaḍạāhaṭa, Savāī, en vérité c’est lui qui m’a choisi ! »

Le kamāṃḍara ne fut pas le moins surpris.

Le mahārāja sidéré mit quelques secondes avant de répondre :

« Un animal qui porte malheur ne peut être un présent. Non, ne proteste pas, Gaḍạgaḍạāhaṭa partira avec toi, mais tu ne peux refuser que je récompense ta bravoure, tu dois en choisir un deuxième. Kamāṃḍara reprend la présentation. »

La première à arrêter son choix fut Sudaroli, séduite par une resplendissante Māravāḍạī palomino du nom de Vijayinī. À l’énoncé du nom de son père, la mahārājñī tint à préciser :

« Mahābala est également le géniteur de Caitālī, la jument de ton pitā ⁽¹⁰⁾. »

Karuppu ṭirākaṉ choisit pareillement une jument, mais une magnifique Kāṭhiyāvāḍạī, isabelle pie tobiano, avec crinière et queue noires, nommée Rādhikā.

Dalaja fit ses adieux à ses hôtes, elle tenta de retenir Vasikari, mais celle-ci avait hâte de rentrer au Tañcaip peruvuṭaiyār kōyil ⁽¹¹⁾ danser pour Śiva-Rudra ⁽¹²⁾. Bien sûr, il avait des centaines d’autres devadāsiyāṃ qui dansaient pour lui dans ce kōyil, mais elle argua qu’elle était la seule à qui il parlait – comme il avait parlé à Rājarāja Cōḻaṉ ⁽¹³⁾ la veille de l’inauguration du kōyil pour lui dire « Mon roi, je suis heureux de trouver refuge dans le periya kōyil grâce à la vieille dame Alagui. » –, laissant la mahārājñī sans recours.

Elle informa Vasikari qu’elle mettait à son service un attelage chargé de provisions et de matériel de bivouac, deux de ses gens ainsi qu’une allocation suffisante pour subvenir à leurs besoins et à ceux des animaux de trait, y compris pour le retour des vaiśyoṃ à Jaipur ; qu’il était inutile de discuter, que sa décision était irrévocable. Elle avait pris des dispositions identiques en faveur de ses pōtā-pōtī, qu’elle ferait, de plus, escorter par Vari, lequel pourra prolonger sa mission aussi longtemps qu’il le jugera nécessaire.

Après force embrassades, après avoir baisé le front de ses enfants et les mains de la mahārājñī, respectueusement salué le mahārāja, remercié le savāra de veiller sur les adolescents, Vasikari prit la route sud vers Sāṁcī puis Thanjavur. Suivie de peu par Sudaroli, Karuppu ṭirākaṉ et Vari qui, après avoir présenté leurs respects à Dalaja et Vijaya, empruntèrent la route de l'ouest vers Āgrā et Banārasa ⁽¹⁴⁾.

Laissant le Kamāṃḍara à ses occupations, le śāhī yugala ⁽¹⁵⁾ regagna le palais, bras dessus, bras dessous.

« Finalement, je les aime bien ces jeunes gens, concéda Vijaya.

— J’espère qu’ils nous ramèneront Candra, avoua sa bien-aimée.

— Ils réussiront ! À leur retour, te plairait-il que nous organisions un anuloma vivāha ⁽¹⁶⁾ ? Si Candra est d’accord, bien sûr, demanda le mahārāja.

— Mais Vasikari porte un thâli à l’effigie de Śiva ! répliqua Dalaja.

— C’est pas ça qui lui tiendra chaud dans son lit ! » conclut son bien-aimé.

¤¤¤

Notes :

1) Maṃtra मन्त्र ➢ prière, incantation, hymne védique (masculin).

·  Mahāmaṃtra महामंत्र ➢ grand mantra.

·  Mālā माला ➢ collier, chapelet.

·  Japa mālā जप माला ➢ Rosaire, collier pour répétition de prières. Les plus longs – 108 perles – sont un signe de piété, car ils permettent de japa un Maṃtra 108 fois consécutives.

·  Rudrākṣa रुद्राक्ष ➢ graine d’Elaeocarpus angustifolius, cerisier bleu. Perles de mālā favorites des śaiva शैव ➢ ceux qui considèrent Śiva comme divinité d’élection.

·  Bodhi बोधि ➢ figuier des pagodes, ou Pipal, ficus religiosa. Arbre géant de l’espèce banian. C’est sous l’un de ces arbres que Siddhartha a atteint le Sambodhi (la connaissance) et devint un bouddha, l’arbre Pipal a été appelé arbre Bodhi. Leurs graines sont les Perles de mālā favorites des bouddhistes.

·  Tulasī तुलसी ➢ Tulsi, variété de basilic. Les perles de mālā faites de son bois sont les favorites des vaiṣṇava loga वैष्णव लोग ➢ les vishnouites (ceux qui vénèrent le Seigneur Viṣṇu).

·  Gāyatrī mahāmaṃtra गायत्री महामंत्र est une combinaison du mantra “oṃ bhūr bhuvaḥ svaḥ” du Yajurveda यजुर्वेद et de Gāyatrī maṃtra गायत्री मन्त्र verset 3.62.10 de Ṛgveda ऋग्वेद.

Dans 99 % des cas, la dénomination « Gayatri mantra » désigne le Gāyatrī mahāmaṃtra.

2) L’astre solaire se nomme Sūrya सूर्य du lever au coucher et Savitṛ सवितृ du coucher au lever. Ils sont les deux faces du même deva (plus qu’une épithète), ou deux divinités différentes selon les textes.

Sūrya traverse le ciel sur un char tiré par sept chevaux, dont le cocher est Aruṇa अरुण demi-dieu personnifiant l’Aurore.

Une roue du char se nomme saṃvatsara संवत्सर (année) elle a douze zones, les mois.

Les chevaux représentent les sept jours de la semaine et les sept couleurs de l’arc-en-ciel.

Ils sont nommés d’après les sept principaux chaṃda छंद (mètres de prosodie sanskrite). L’orthographe usuelle des noms des chaṃda est parfois légèrement différente.

 Gāyatrī गायत्री ...             3 fois 8 syllabes

 Anuṣṭup अनुष्टुप् ➢ Anuṣṭubh अनुष्टुभ् ⃰  4 fois 8 syllabes

 Paṅkti पङ्क्ति ..              5 fois 8 syllabes

 Uṣṇik उष्णिक् ➢ Uṣṇih उष्णिह् ..     2 fois 8 et 1 fois 12 syllabes

 Bṛhatī बृहती ....             2 fois 8, 1 fois 12 puis 1 fois 8 syllabes

 Triṣṭup त्रिष्टुप् ➢ Triṣṭubh त्रिष्टुभ्         4 fois 11 syllabes

 Jagatī जगती ....               4 fois 12 syllabes

⁎ c’est la mesure du śloka, le vers épique par excellence.

3) Vajrāsana वज्रासन ➢ posture du diamant ou de la foudre.

4) Nāśtā नाश्ता ➢ le petit déjeuner.

5) le 4e adhyāya अध्याय ➢ chapitre d’Āstīka upaparva उपपर्व (ou upa-parva उप-पर्व) ➢ la partie d’Āstīka (textuellement : sous livre, ou sous tome), le seizième d’Ādi parva (ādi आदि début premier initial, parva पर्व livre tome).
Private joke : J’ai choisi cet adhyāya pour Gaëlle N. Harper, qui dans le chapitre “Ricochets – 5 - चंद्र” a plaint Gāndhārī pour ses deux ans de grossesse

·  Śaunaka शौनक ➢ célèbre grammairien sanskrit à qui Sautī conta l’épopée du Mahābhārata lors d’un conclave de sages dirigé dans la forêt nommée Naimiṣāraṇya नैमिषारण्य.

·  Sautī सौती Ugrashrava उग्रश्रवस् ➢ surnommé Sautī, était un spécialiste des Purānas. Il est le narrateur du Mahābhārata.

Lequel – comme “les mille et une nuits” – est un récit-cadre qui contient entre autres : la narration par le sage Vaishampāyana de l’histoire des rois Bhārata भारत, au roi Kuru कुरु Janamejaya जनमेजय ; lequel contient à son tour la narration par Saṃjaya संजय de la guerre de Kurukṣetra कुरुक्षेत्र, au roi Kuru Dhṛtarāṣṭra धृतराष्ट्र.

·  Āstīka आस्तीक ➢ “le Pieux”. Ṛṣi ऋषि ➢ sage, fils de Jaratkāru et de Manasā ; jeune il interrompit le sacrifice de serpents de Janamejaya, mettant fin à la malédiction de Kadrū, et ainsi sauva Takṣaka.

·  Brāhmaṇa ब्राह्मण ➢ brahmane, personne de la première classe védique.

·  Prajāpati प्रजापति ➢ épithète de la moitié mâle de Brahmā, il créa l’Univers en proférant “bhūr bhuvar svaḥ”.

·  Kadrū कद्रू.

·  Vinatā विनता.

·  Kaśyapa कश्यप ➢ premier des sept patriarches védiques issus de l’esprit de Brahmā pour enfanter le monde, c’est un géniteur universel prolifique. Il est père :

   o Des devatāoṃ देव ➢ “dieux” et de Vāmana वामन ➢ «le Nain» (5e avatar de Viṣṇu), par son épouse Aditi अदिति.

   o Des daitya दैत्य ➢ “démons”, littéralement fils de Diti दिति [leur mère], variété d’ asuroṃ असुर néfastes.

   o Des dānava दानव ➢ ondins, variété d’ asuroṃ aquatique. Littéralement fils de Danu दनु [leur mère]. 

   o D’Aruṇa अरुण et de Garuḍa गरुड, par son épouse Vinatā विनता.

   o Des nāga नाग ➢ dragons et/ou serpents, par son épouse Kadrū कद्रू.

   o Des vents et de Rohiṇī रोहिणी, par son épouse Surabhī सुरभी.

   o Des gandharvā गन्धर्वा ➢ génies centaures, et yakṣa यक्ष ➢ gnomes, troll, par son épouse Munī मुनई. 

   o Des animaux sauvages, par son épouse Krodhā क्रोधा.

·  Aruṇa अरुण ➢ voir 2 ci-dessus.

·  Garuḍa गरुड ➢ “Soleil qui dévore”, aigle mythique.

·  bhṛgu भृगु ➢ géniteur né de la poitrine de Brahmā, patron des astrologues, souvent critique envers la Trimūrti.

6) kamāṃḍara कमांडर ➢ commandant.

7) Les chevaux, leurs origines et leurs noms :

·  Māravāḍạī मारवाड़ी ➢ Marwari, race équine.

·  Rājapūta rāṭhauḍạ rājavaṃśa राजपूत राठौड़ राजवंश ➢ la dynastie rajput Rathore.

·  Jodhapura जोधपुर ➢ Jodhpur, capitale du Māravāḍạ मारवाड़ ➢ Marwar.

·  Kāṭhiyāvāḍạī काठियावाड़ी ➢ Kathiawari, race équine. Du gujarati Kāṭhīyāvāḍī કાઠીયાવાડી.

·  Rājapūta cuḍāsamā rājavaṃśa राजपूत चुडासमा राजवंश ➢ la dynastie rajput Chudasama.

·  Jūnāgaḍhạ जूनागढ़ ➢ Junagadh capitale du Kāṭhiyāvāḍạ काठियावाड़ ➢ Kâthiâwar.

·  Gaḍạgaḍạāhaṭa गड़गड़ाहट ➢ “Tonnerre”. Garagarâhata dans le monde de Shay.

·  Vijayinī विजयिनी ➢ “Victorieuse”. Vijaya dans le monde de Shay.

·  Mahābala महाबल ➢ “Très fort”.

·  Caitālī चैताली ➢ “Pleine de vigueur”. Chaitali dans le monde de Shay.

·  Rādhikā राधिका (diminutif de rādhā राधा) ➢ “Celle qui plaît”, “Réussite”. Radhika dans le monde de Shay.

8) Vaiśyoṃ वैश्यों, singulier vaiśya वैश्य ➢ Vaishya, caste des artisans, commerçants, hommes d'affaires, agriculteurs et bergers. Classe de laquelle sont issus les serviteurs des tâches nobles.

9) Karuppu ṭirākaṉ கருப்பு டிராகன் ➢ Dragon noir. Ṭirākaṉ டிராகன் ➢ Dragon (tamoul).

10) Pitā पिता ➢ père.

11) Tañcaip peruvuṭaiyār kōyil தஞ்சைப் பெருவுடையார் கோயில் ➢ le temple de Brihadesvara.

Tañcaip தஞ்சைப் ➢ Tanjore, Thanjavur (tamoul).

peruvuṭaiyār பெருவுடையார் ➢ Le Seigneur qui possède tout, épithète de Śiva (tamoul).

Kōyil கோயில் ➢ temple (tamoul).

Periya kōyil பெரிய கோயில் ➢ grand temple (tamoul).

12) Rudra रुद्र ➢ “Tourmenteur” (qui fait pleurer), ou “Furieux”. Prototype védique de Śiva.

13) Rājarāja Cōḻaṉ ராஜராஜ சோழன் Rajaraja Chola, bâtisseur du temple de Brihadesvara (tamoul).

Vous trouverez la relation de l'anecdote ? la légende ? évoquée, ici :

https://www.reunionnaisdumonde.com/magazine/articles-membres/le-temple-brihadishwara-de-thanjavur/

14) Banārasa बनारस ➢ Bénarès

15) Śāhī yugala शाही युगल ➢ royal couple.

16) Anuloma vivāha अनुलोम विवाह textuellement “mariage de haut en bas”. Union hypergame entre un homme de haute naissance et une femme d’un rang de naissance inférieur au sien. Pratique – autorisée par le Manusmṛiti (la loi de manu) – assez courante à l’époque rajput.

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