Les aventures du dragon - 7 - भेड़िया

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Excuse-moi, je suis pressé, je fais juste, un bref petit détour pour te rapporter ce que Chandra vient de m’apprendre, à son retour de chez la comtesse Niamh. Tu ne peux concevoir comme c’est épuisant de sauter d’une tanière à l’autre sans prendre le temps de se rendre dans le château d’au moins l’une des contrées visitées  ⁽¹⁾.

Mais oui, bien sûr, ta tête est ma villégiature préférée.

Sinon, je ne serais pas là, à papoter avec toi, alors que simultanément, avec ma meute et Chandra, nous traversons Alexandia. En lénifier la population demande quasiment toute mon attention.

Tout va très bien, Chandra a parfaitement rempli son rôle et je ne sais t’exprimer la satisfaction que me procure l’annonce de la grossesse de Maebd. J’ai réussi à déjouer deux malédictions :

– La première condamnait les membres de la lignée de Sköll à ne concevoir qu’un descendant. Avec Neige et l’enfant à venir de Maebd, j’en aurai deux.

– Bien que tous portent les gènes de Loki, la seconde imposait que tous dussent avoir une apparence lupine. Celui à naître aura forme humaine.

Bon, comme on le chante chez toi : « Pourtant, il faut, il faut que l’on vous dise, on déplore un tout petit rien… »

Ne rêve pas, je ne vais pas te vouvoyer, et ne t’imagine pas que je puis être ton valet fidèle. Trêve de plaisanteries, Maebd m’attend au port.

Le tout petit rien en question, c’est une fausse nouvelle. Niall crie sur tous les toits que ses troupes détiennent Chandra – lequel marche à mon côté – et qu’il va le faire exécuter pour ses noces.

Franchement, avant toutes autres considérations, il faut vraiment être dérangé pour se dire : « Tiens ! Et si l’on écorchait quelqu’un, sous les yeux de tous mes convives, pendant le banquet qui suivra mon mariage. » Dans sa cervelle, ce ne doit être que volcans en éruption, tremblements de terre permanents, atmosphère saturée de soufre et vapeurs méphitiques.

La question est : qui peut bien être le prisonnier du despote ? Le nāga dont j’ai découvert la présence chez Mélusine, dans ta mémoire.

Dis-moi, qui pourrait confondre une telle créature avec Chandra ? Les messages le qualifient de démon, ce qui m’empêche d’exclure cette hypothèse, bien que chez ces gens, ce mot soit utilisé pour désigner toute personne qu’ils détestent.

Les Angles sont-ils capables de vaincre un être de cette nature ? Il est fait mention de rets, est-ce envisageable avec des filets très solides ?

La solution est-elle quelque part dans ta mémoire ?

Comment ? Un fils ? Tu en as la certitude ?

Ça alors, tu te ris de moi ! Tu m’as dissimulé ce que l’autre ⁽²⁾ t’avait révélé, me laissant spéculer sur la possibilité d’une éventuelle capture de l’anguipède, même si tu savais que le postulat de base était erroné.

La journée est trop belle pour que je t’en veuille, en outre la connaissance de cette information a une grande valeur pour moi. Mais tu as le goût du risque.

Comment aurais-je pu deviner qu’il s’agissait d’un fils de Chandra, alors que lui-même en ignorait l’existence ? Que fait-il en ce monde ? Le nāga et maintenant lui, ça commence à faire beaucoup ! Essaierait-on de contrarier mes projets ?

Quelle pourrait être la réaction de Chandra s’il apprenait que le condamné est son enfant ? On le saura bien assez tôt, il est inutile qu’il s’angoisse prématurément.

En fin de compte, l’identité du détenu ne change rien !

La Bandrui, ma chère Maebd, a offert à Chandra de mettre un navire à notre disposition pour nous permettre de rallier les environs d’Erestia le plus rapidement possible. Elle ne peut en faire plus, il n’est évidemment pas envisageable que Shanyl participe à l’enlèvement de la promise au despote.

Tout à fait entre nous, cela doit rester secret : je commence à douter qu’il soit indispensable de récupérer la briolette, puisque les conséquences, générées par la rupture du lien magique, que je présentais, se sont déjà produites. Chandra y tient, je lui dois bien ça. Mais il est hors de question d’exfiltrer la baronne Martô. Quand la chance est avec toi, il ne faut surtout pas la contrarier. Si Aubierge mettait au monde un garçon, il serait le futur despote. Que demander de plus ?

Quant à sauver la vie du fils de Chandra, nous tenterons tout ce que nous pourrons, si nous arrivons à temps. Si nous réussissons, je lui révélerais leur lien filial.

Nous arrivons au port, j’aperçois le sourire de Maebd, elle va me grattouiller entre les oreilles, hummm !

¤¤¤

Notes de l'autre :

1) cf. chapitre : La divergence – 4. Dans lequel भेड़िया assimile les cerveaux à des contrées.
– Il se choisit une tanière dans tous ceux dans lesquels il pénètre, pour la première fois, afin de pouvoir y revenir sans passer par les yeux du légitime propriétaire dudit cerveau.
– La mémoire y est représentée par un château.

2) cf. chapitre : Explication de texte. Dans lequel भेड़िया m’étiquette ainsi et accessoirement me qualifie de goujat et de pisse-copie.

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