Chapitre 28 : La Guerrière, le Stratège, la Dévoué et le Général.

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Niché au creux du tronc millénaire de l’arbre monde, se dressait la cité cachée d'Iedlag, siège du pouvoir politique du Premier Étage et demeure de la Maison Aryanna. La majesté de la pierre, épousant parfaitement les racines et branches noueuses, rappelait son âge vénérable. Bien avant la Conquête, elle était déjà la capitale d’un antique royaume dont l’origine se perdait dans la glorieuse histoire de la Première Humanité. Son fondateur était l’un de ces vieux dieux, établissant sa dynastie à l’endroit même où il abandonna l’Ascension. Des siècles plus tard, et malgré la dilution de cet ancien sang, le dernier des rois était toujours l’un de ses descendants, dont la force surnaturelle était suffisante pour lui assurer une implacable domination. Cependant, rien n’est jamais éternel, et un beau matin, la ruine s’invita dans les murs de la citadelle. En l’espace de sept jours s’effondrèrent mille ans d’histoire. Le responsable de ce bouleversement était le général d’un tout nouvel empire, né à la cime de la Tour, et qui dévora impitoyablement les autres états jusqu’à s’en trouver être l’unique restant.

Confortablement installé dans une chaise en hêtre, Sylvestras relança à nouveau le lecteur de l’appareil ayant capturé les événements de l’Épreuve. Le film qui défila, il le connaissait à la perfection après l’avoir visionné maintes et maintes fois. Ces images réveillaient en lui un sentiment profondément endormi, ébranlant durablement la plus solide de ses certitudes. Machinalement, il caressa du doigt le noble bois composant son bureau qui appartenait au précédent propriétaire. Celui-là même que le Roi Pur avait pourfendu, le soir du septième jour, au sommet de la plus haute tour de la citadelle. Ce jour là, en terrassant le dernier de ses ennemis, il s’était convaincu que l’éternité des Conquérants ne prendrait jamais fin. Que dorénavant, l’utopie du Roi parmi les Rois ne s’inscrirait pas dans le temps, mais serait le Temps. Pourtant, à l’apogée de sa confiance, le doute inconscient l’avait contraint à un acte contraire. Alors que partout ses armées se chargeaient d’effacer à tout jamais toute trace du royaume déchu, Sylvestras Aryanna, vainqueur incontesté et souverain désormais légitime du Premier Étage, choisissait d’en sauvegarder la plus éclatante de toutes. Pourquoi donc avoir fait un tel choix ? Cette question, immergée dans les strates les plus profondes de sa mémoire, avait brutalement émergé des abysses.

Depuis que le cataclysme venu de la Lune était descendu pour semer la mort et la désolation, les Conquérants avaient soudainement pris conscience de la fragilité de leur empire. Le plus ébranlé par cette réalité fut Sylvestras, le plus fidèle d'entre eux. Tout naturellement, il accepta donc de devenir le gardien des Portes, pour que jamais plus une ombre n’entache leur rêve. Pendant plus de mille années, il s’acquitta sérieusement de sa tâche, éliminant tout ce qu’il jugeait être une menace pour la stabilité et l’ordre. Puis, progressivement, l’ennui et la lassitude le gagnèrent à nouveau.

Mais voilà que l’histoire le rattrapait une seconde fois. Une nouvelle anomalie avait pénétré la Tour. Une souillure, aussi dangereuse que la Lune Pourpre, qui réveilla son instinct. En conséquence, il agit. Frontalement d’abord, en essayant de la débusquer par lui-même. Mais l’émissaire impériale, ignorant le péril à venir, l’empêcha d’aller au bout et le contraignit à réviser son approche pour se montrer plus pernicieux. Sylvestras donc excita la xénophobie latente des bourgeons immatures de la Tour, formant une troupe destinée à provoquer le désordre durant l’Épreuve. Celle-ci s’était finalement parfaitement acquittée de son rôle. Malgré le massacre de tous les membres la composant, le chaos qu’elle généra poussa l’Anomalie à se révéler.

Chaque fois que le Roi Pur redécouvrait les traits fatigués du jeune garçon, son essence s’emplissait d’une espérance nouvelle teintée d’inquiétude. Il avait présenté cette preuve irréfutable à ses pairs au cours d’une réunion à distance, qui ne purent que reconnaître son existence. Cependant, tous n’étaient pas du même avis. Outre ceux partageant ses préoccupations, certains estimaient que cette graine de Magicien n’était pas une réelle menace et ne souhaitaient donc pas entraver son Ascension. Le Roi parmi les Rois, lui, ne reniait pas son caractère dangereux, mais voyait aussi dans cette existence une chance, une possibilité qu’il fallait saisir. Même cette conclusion laissait Sylvestras sceptique, il s’était soumis à la décision impériale.

Soudain, il se figea. Toutes les cellules de son corps s’étaient mises en alerte. Lui seul l’avait ressenti, mais une chose venait de pénétrer son Étage. Une ombre, dont la simple présence violait l’intégrité de la Tour. Elle s’était affranchie de sa règle la plus primaire, profitant d'une faille inexpliquée pour en forcer l'ouverture avec une éloquente brutalité.

BANG.

Le bruit lointain d’une explosion s’accompagna d’une onde de choc qui souffla la fenêtre de son bureau. Le sol se mit à trembler, fissurant les murs. Lorsque le calme revint, Sylvestras poussa la porte et sortit sans la moindre blessure. Des officiels paniqués se jetèrent à ses pieds, qu’il renvoya avec des ordres simples sans prendre la peine de les écouter. Il n’avait nul besoin d’un rapport, car rien de ce qui se passait dans son royaume ne lui échappait. Accompagné par ses plus proches conseillers, il pénétra dans un gigantesque centre de contrôle. Le silence se substitua à l’anarchie à l’instant, et c’est d’une démarche assurée, mais martiale que le Roi s’installa sur son trône. Il ignora les regards suppliants de ses subordonnés effrayés pour se concentrer sur l’écran des caméras qui couvraient l’ensemble de son territoire. Ses pupilles calmes s'arrêtèrent sur les images floues proches de Techillah, montrant un épais panache de fumée noire s'élevant dans le ciel, et auquel se mêlait une insidieuse ombre qui dévorait progressivement le soleil. À son contact, la végétation dépérissait, les fleurs se fanaient.

- Qu’est-ce donc que cela... murmura un général horrifié, éminent membre des Aryanna d’ordinaire plein de sang-froid.

Les premiers rapports commencèrent à affluer, confirmant la Mer étoilée comme épicentre de l’explosion. Selon les observations des troupes sur place, des formes auraient été aperçues dans les ténèbres rampantes. Soudain, un cri de terreur paralysa à nouveau l’activité dans la salle. La personne à l’origine pointait du doigt son moniteur, où l’on voyait des silhouettes humanoïdes émerger de la brume épaisse. Progressivement, les murmures effrayés gagnèrent en intensité en découvrant l’apparence décharnée de pantins aux corps ravagés et aux mouvements désarticulés. On en compta une dizaine, puis des centaines, jusqu’à ce que l’assemblée réalise que c’était là toute une armée, se remuant lentement et inexorablement en direction de Techillah. Elle était escortée par d’atroces créatures, à l’allure grotesquement monstrueuse, parodies de wyvernes et autres trolls à moitié morts. Les malheureux défenseurs qui ne choisirent pas la fuite furent fauchés comme des fétus de paille face à cette tempête. Les scènes de massacre firent frissonner même le plus vaillant des soldats, soufflant un véritable vent de panique dans la salle. Seul le souverain demeura inébranlable, le regard fixe. Ce n’était là qu’une façade, car dans son cœur grandissait la plus sombre de ses craintes. Celle que l’éternité prenait fin.

Non ! Qu’importe les périls, notre utopie est et restera !

Avec des gestes emplis de majesté, il se redressa. Subjugué par son aura surnaturelle, les plaintes cessèrent, et le silence de l’attente les remplacèrent. Il tendit le bras et d’une voix claire, dicta ses ordres.

- Luvierula, contact les garnisons de Oliur et de Yurilo. Qu’elles se rassemblent à l’embouchure du Lyer sous ta bannière. Lorsque les premières vagues ennemies atteindront les remparts de Techillah, tu les prendras en tenaille. Marlwe, rallie la bourgade d’Ir pour y établir une base avancée. Tu harcèleras l’ennemi jour et nuit, et si jamais il s’engageait pleinement sur Techillah, tu le contourneras pour l’enfermer. Silynderi, je te laisse la moitié de ta légion pour préparer la capitale à un long siège. L’autre ira grossir notre force principale, dont je prendrais la tête. Elandya me secondera avec ses Sylvestres.

Il marqua un temps d’arrêt, scrutant le visage de ses sujets. L’espoir n’était pas tout à fait mort.

- Aujourd’hui comme demain, notre bannière continuera de fièrement flotter au vent. Nous allons combattre et vaincre, car la victoire est gravée dans notre essence, conclut-il.

Les généraux s’inclinèrent respectueusement avant de s’éclipser pour accomplir leurs ordres. Une effervescence nouvelle régnait désormais dans le poste de contrôle. Supplantant la peur, une fièvre guerrière s’était emparée d'eux, entraînant une mobilisation totale. Le pas léger, Sylvestras sorti de la salle pour rejoindre ses quartiers. Dans l’immense suite royale où s’épanouissait la végétation de l’arbre monde, il s’arrêta devant la pièce maîtresse de la décoration trônant au centre du salon principal. C’était une splendide armure, composé d’un métal inconnu à l’Extérieur et dont chaque maillage brillait d’un éclat sélène. Des millénaires durant, elle avait dormi ici, sans que la moindre trace de rouille n'entache sa beauté immaculée. Lorsque la Lune Pourpre avait semé désolation et désespoir, obéissant à l’ordre du Roi parmi les Rois, Sylvestras ne l’avait pas revêtu. Aujourd’hui cependant, il n’allait certainement pas se soustraire à son devoir. Solennellement, il s’arrêta ensuite devant le comptoir où reposaient les plus précieux trésors de sa Maison. Il effleura la fine corde d’un arc, dernier et unique cadeau de sa mère qui régnait autrefois sur les forêts de la Terre. À son contact, l’arme se changea en un anneau d’if, qui s’enroula autour de son index. Puis, il saisit la garde d’une lance de frêne, ayant jadis appartenu à un centaure, et dont la jumelle fut la propriété de l’un des plus illustres héros de l’humanité. Ses deux artefacts avaient le potentiel d’anéantir un monde. Pour autant, il se préparait à en sauver un.

En sortant de la pièce, plusieurs officiers porteurs de nouvelles fraîches lui sautèrent dessus. La situation était mauvaise, pour ne pas dire critique. Les premières défenses avaient été balayées. Pire, certains témoignages glaçants rapportaient que ceux tombés au combat marchaient à présent au côté de l’ennemi. La panique gagnait les rangs, et à ce rythme, Techillah pourrait sombrer avant l’arrivée des renforts. Or, si la cité du Commencement succombait à ces monstrueuses vagues, alors tout le reste de l’Étage suivrait.

Mais il ne pouvait pas montrer la moindre faiblesse maintenant. Être Roi n’était pas un simple titre. Ceux honorés d'un tel prestige représentaient le cœur de la société, le pilier inébranlable sur lequel tout repose. Impassible, il gravit les marches menant à la Tour la plus excentrée. En arrivant à son sommet, l’arc reprit sa forme originelle. Il se saisit d’une flèche de chêne, et visa en direction du ciel. Au moment où il relâcha la pression, l'onde de choc généré fit chanceler les observateurs. Quelques secondes s’écoulèrent dans un silence presque parfait, quand soudain une explosion cataclysmique surgit dans le lointain, dont la lumière spectaculaire éclipsa momentanément celle du soleil.

- Cela devrait suffire à les ralentir. Mon vaisseau est-il prêt à décoller ?

Subjugués par la toute-puissance du souverain, les hommes se contentèrent d’acquiescer.

- Bien. Que tous prennent connaissance de l’information. Sylvestras Aryanna, le Roi Pur, s’en va chasser l’envahisseur.

Ces paroles libèrent les soldats de l’immobilisme, et ils s’éparpillèrent en courant pour porter la nouvelle. Au moment où le transport s’élevait dans le ciel, plus personne n’ignorait que l’un des légendaires Conquérants, l’un des Dieux de la Tour, était descendu de son trône pour guerroyer.

Marlwe n’était pas le meilleur tacticien des quatre grands généraux de la Maison Aryanna. Il n’était pas non plus le plus craint des combattants ni le plus fidèle à son seigneur. Bien qu’exceptionnelles pour le commun des mortels, ses capacités globales n’avaient rien de spécial en comparaison des autres Aînés. Mais il avait conscience de tout cela. De ses propres limites. Et c’était précisément pour cette lucidité, ce pragmatisme, que Marlwe méritait sa position. C’était également pour ça qu’il faisait route vers Iedlag, avec ce qui restait de sa légion, quand tous avaient péri.

La guerre était perdue.

En seulement quelques heures, leurs armées avaient été balayées. Elandya, la fille chérie du Roi Pur, la plus remarquable des Aînés des Aryanna, crainte dans toute la Tour pour son immense force, célébrée pour avoir dompté l’une des neuf bêtes sacrées, le loup Fenrir ; cette Elandya, qui était le plus précieux joyau de la Maison, fut la première à tomber. Elle combattait au côté de Sylvestras lui-même, qui déchaînait la puissance cataclysmique de ses artefacts sur la Chose tapie dans les ombres. La perte de la Rose Pourpre fut un choc, mais la présence du Roi Pur empêcha la débâcle et remobilisa les soldats. Même lorsque les ténèbres l'eurent soustrait à la vue de tous, l’éclat glorieux de son aura continua de percer le sombre voile. On entendait toute la colère furieuse du dieu, qui luttait avec une férocité inégale, et son armée s’en trouva d’autant plus galvanisé. Mais au terme d'un ultime sursaut, la lumière disparue soudainement. Puis, tel un organisme évacuant un corps étranger, l’épaisse fumée expulsa dans les airs une ombre qui s’écrasa au pied des remparts de la cité du Commencement. Quand les premiers témoins inspectèrent le lieu de l’impact, l’horreur les terrassa. La carcasse mutilée du majestueux Sylvestras contemplait d’un regard sans vie le ciel orageux, dans un silence de cathédrale.

Ce fut la débâcle. Conscient de l'inévitable chute du Premier Étage, Marlwe hésita sur la marche à suivre. Il ne souhaitait pas périr au côté de son seigneur, mais ses options de fuite étaient tout simplement inexistantes. Finalement, alors qu'il se préparait à trépasser, l’arme à la main, la légion de Luvierula débarqua de nulle part et mit momentanément l’ennemi en déroute. Mais cette maigre victoire n’était pas porteuse de la moindre espérance, car déjà revenait la tumultueuse tempête, et rien ne pouvait dorénavant entraver sa progression destructrice.

- Rassemble tes hommes et partez, l’incita Luvierula. Rejoins la capitale, et avec Silynderi, fuyez jusqu’au bout du monde. L’Étage est perdu, le royaume condamné, mais peut-être pouvez-vous sauvegarder les dernières braises des Aryanna.

Sur ces mots, le plus grand stratège de la Maison des Aryanna retourna au front, et malgré des moyens limités, gagna admirablement au prix de sa vie et celle de ses troupes suffisamment de temps pour que Marlwe atteigne Iedlag. Cependant, l’accueil ne fut pas celui qu'il avait espéré.

- Je n'abandonnerais pas mon poste, décida la vieille générale en réponse aux explications de son cadet. Ma sœur fut la première Aînée, et je fus la seconde. Je servais déjà le Roi Pur lors de la Conquête. Maintenant que mon maître est mort, il ne me reste plus qu’à le rejoindre.

- Luvierula s’est sacrifié pour que survivent les derniers Aryanna. Vous devriez…

- Qu’importe ce que souhaitait ce renard, il n’était pas mon seigneur, ni maintenant, ni jamais. J’appartiens au vieux monde, il m'est naturel de disparaître avec lui. Néanmoins, l’histoire des Aryanna ne prendra pas fin avec moi, ajouta-t-elle.

Elle tapota l’épaule de Marlwe avant de se retourner pour distribuer ses ordres. Impuissant, le général regarda la silhouette de cette légende s'éloigner, dont la jeunesse éternelle s’en trouvait sublimé par ses derniers instants. Il sentit alors tout le poids de sa terrifiante responsabilité. Ce qui restait de sa Maison, et qui n’accompagnait pas Silynderi sur la berge du fleuve des Enfers, embarqua dans un vaisseau en direction de l’horizon, à l’extrême limite du Premier Étage. Marlwe n’était pas le plus fort, le plus intelligent ou le plus fidèle des serviteurs de Sylvestras. Il était un peu tout cela, et c’est pour cette raison qu’au crépuscule de la Maison Aryanna, il devint son plus illustre général.

Dans les ruines encore fumantes d'Iedlag, progressant au milieu des corps sans vie des défenseurs, la monstruosité au cœur de l’obscurité scrutait les rues désertes à la recherche de quelque chose. Cela faisait des millénaires depuis son arrivée sur ce monde, et depuis sa première tentative avec le détenteur originel de la Première Magie, qu’il ne s’était pas ainsi révélé. Même lorsque son frère, la Lune Pourpre, était descendu pour défier ouvertement le traître qui les avait privés de la Racine, lui était resté caché, attendant son heure. Sa longue patience avait failli être récompensée, et il avait été tout proche de se saisir du garçon et de son Miracle. Mais une poignée de misérable s’était dressée face à lui, et finalement le vainqueur de cette chasse avait été l’un de ses plus anciens ennemis, le calculateur Quatrième Magicien.

Dix années durant, traqua-t-il la Première Magie, en vain. Jamais n’eut-il la moindre piste de sa cachette. Mais un beau jour, alors que son propre désespoir le consumait, il perçut une très faible lueur par delà les mondes. C’était une flamme si minuscule, si frêle, que seul un être de son acabit pouvait la débusquer. Il n’hésita pas. Forcer les portes de la Tour n'était pas chose aisée, mais il put s'immiscer dans l'interstice créé par son antique rival.

Des mois durant, lui et son armée errèrent dans l’espace entre la Terre et la Tour. Quand il foula finalement du pied le Premier Étage, ce fut pour y libérer les enfers. En quelques heures, ses légions déferlèrent avec la force d’un torrent, balayant toute opposition. Rien ne résista, pas même le Roi Pur combattant avec la fureur de l’ours et le courage du lion, et qui, après avoir détruit certaines de ses plus remarquables marionnettes, finit par périr de sa propre main. Maintenant, tout n’était plus que désolation et toute vie, animale ou végétale, trépasserait inéluctablement sur sa route.

Sous sa forme humanoïde, la sombre capuche surplombant les abysses de son existence se leva vers le ciel déchiré d’éclair. Il en avait la certitude désormais. Le garçon était passé ici. Il ressentait clairement les traces diffuses de son miracle, et surtout sa lointaine présence, dans les strates supérieures. Dans le silence froid de la mort, ses pantins se rassemblèrent sous l’impulsion de sa volonté destructrice et marchèrent en direction d’un immense portail.

Cette fois-ci, il n’échouerait pas à l’assimiler, lui et son pouvoir. Ce faisant, il pourra enfin faire payer à Azbralek pour sa trahison envers les Premiers-Nés, et ainsi les libérer de leur éternelle rancune.

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