transcription mentale d’un débrief de groupe pas du tout organisé

C’est parti d’un truc débile.
Un message de Naé pendant qu’on était toutes les trois en train de boire un bubble tea un peu trop sucré.
Mon tel a vibré, j’ai souri (oui, genre instinctivement), et là…
Chloé a levé un sourcil.
Lina a penché la tête genre “intéressant”.
Et j’ai su.
Elles savaient.
Elles n'ont pas crié.
Elles n'ont pas rigolé (tout de suite).
Elles m’ont juste regardée avec cette bienveillance ultra violente — tu sais, celle qui te fait te sentir vue au point que t’as envie de disparaître.
“Meuf, t’es grillée.”
“C’est pas grave, hein. C’est même mignon. Mais là, tu te racontes des histoires.”
Et j’ai voulu dire “non”.
J’ai voulu rire.
J’ai voulu changer de sujet.
Mais j’ai rien dit.
Parce que j’ai compris que ouais, peut-être que je suis en train de tomber.
Et que je suis pas prête.
Et que, bizarrement, ça me fait pas peur.
Juste un peu honte.
Un peu chaud.
Un peu fragile.
Mais aussi, pour la première fois depuis longtemps…
un peu vivante.