Chapitre 37

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Les quelques pas pour traverser le jardin jusqu'à la porte d'entrée furent un calvaire pour les deux amis. Les effets de l'alcool martelaient leurs cerveaux, ils ne marchaient plus droit. Ils éclatèrent de rire quand Ace se prit les pieds dans une des pierres du chemin et faillit rencontrer le sol. Lorsqu'enfin Tyler réussit à déverrouiller la porte, la lumière artificielle les cueillit et brûla leurs yeux. Ace supplia de l'éteindre et ils gloussèrent une nouvelle fois.

— Je crois que t'es bon pour dormir ici, souffla Tyler, les yeux brillants.

— De toute façon, il est trop tard pour prendre un bus. Je suis sûr que tu l'as fait exprès.

— Peut-être. Je vais prendre une douche.

— Te casse pas la gueule dans les escaliers.

— Très drôle.

Mais il s'agrippa à la rambarde pour s'aider. Ace secoua la tête en souriant avant de se jeter sur le canapé et d'allumer la télé. Il laissa les images défiler sans vraiment y prêter attention.

Quand Tyler eut terminé, il prit sa place. Il laissa l'eau ruisselait sur sa peau, une main sur la paroi pour se maintenir debout. Soudain, il tourna le robinet et étouffa un cri quand la température glacée lui fouetta le visage. Il résista autant qu'il put.

L'eau froide lui fit du bien. Il retrouva une partie de ses idées, chassant celles qu'il avait eues au cours de la soirée. Il n’éprouvait aucune honte parce que c'était la vérité, mais il n'aurait peut-être pas dû le dire comme ça. Son embarras et sa carapace refit surface à mesure que l'alcool quittait son sang.

Il se sécha rapidement, passa les sous-vêtements propres que Tyler avait laissés pour lui sur le lit et descendit rejoindre son ami.

Il le trouva dans la cuisine, penché sur le plan de travail, faiblement éclairé par une lumière d'appoint.

— Que fais-tu ? demanda-t-il en s'installant sur un tabouret de l'îlot central.

— J'ai faim, je me fais un encas. Je suppose que je peux en faire un aussi pour toi ?

— Tu supposes bien.

Tyler gloussa.

— Si on m'avait dit un jour que je devrais nourrir un pareil mastodonte...

— Hé, ne te moque pas. Surtout qu'à cause de toi, je vais moins souvent à la salle.

Ace fit une petite moue.

— Je vais perdre du muscle.

— Comme si tu n'en avais pas assez !

Il continua de préparer leur repas frugal : des céréales et quelques cochonneries en plus. Ace se leva pour enlacer Tyler. Il sentit le blond se laisser aller contre son torse tandis qu'il remplissait le deuxième bol. Le brun déposa un doux baiser sur sa nuque et passa un bras autour de sa taille. Il continua son manège, remontra jusqu'au creux de son l'oreille. Son amant offrit son cou. Quand il arriva au col du t-shirt, il passa ses mains en-dessous et caressa son ventre tout en le tenant fermement contre lui.

— Tu es sûr que tu as si faim que ça ?

Ace ne cachait pas la bosse qui s'était formée sous son caleçon.

— J'ai toujours faim. Faim de toi.

Il sut que ses paroles eurent l'effet escompté quand il entendit le petit hoquet de Tyler. Il se retourna et l'embrassa avidement. Ace le souleva pour l'asseoir sur l'îlot. Le blond avait maintenant les mains aussi baladeuses que les siennes. Il laissa l'Espagnol lui enlever son t-shirt et baiser son torse.

Il dut repousser plusieurs fois le visage d'Ace qui cherchait goulûment ses lèvres pour parler :

— Montons.

Ace acquiesça aussitôt. Il prit dans ses bras son compagnon dans un grognement joueur. Surpris, Tyler referma les jambes sur ses hanches et s'agrippa à lui avant d’éclater de rire.

— Ne me lâche pas, le prévint-il d'une voix dure.

— Jamais.

Il le tint fermement contre lui tandis qu'il montait les marches de l'escalier.

Ace, les mains enfouies dans les cheveux de Tyler, dévorait ses lèvres, goûtait son odeur, sentait sa peau. Le blond était étonné du comportement fougueux de son ami mais il n'en était pas dérangé. Bien au contraire, il nourrissait le brasier qui grandissait en lui et abreuvait son cœur.

Ace se cambra quand son amant caressa ses hanches. Leurs sexes, déjà durs, se frôlèrent sous leurs vêtements et il gémit de frustration.

— Tout doux, mi amor, se moqua Tyler. Faisons durer le plaisir.

— Tu veux que je meure ? souffla Ace. Continue, s'il te plaît.

Il s'empressa de s'exécuter. Lorsqu'enfin le brun eut l'autorisation d'enlever les derniers barrages, c'était tout juste s'il ne les arracha pas. Avant même que Tyler n'eût le temps de faire quoi que ce soit, il se retrouva entre ses cuisses.

— Je te l'avais promis.

Ce fut avec les yeux pétillants de malice qu'il le prit en bouche. Le blond renversa aussitôt la tête, vaincu. Cette fois-ci, il n'y avait pas plus de tâtonnement, Ace savait parfaitement ce qu'il faisait. Et il le faisait bien. Il sentit les mains de son ami jouer avec ses cheveux et se laissa totalement faire quand il imposa la cadence. Ce soir, il était à lui. Cette simple pensée décupla son plaisir et il dût se contrôler pour lutter contre les vagues de plaisir qui manquaient de le submerger.

Après un dernier baiser sur le gland, Ace se releva et emprisonna les lèvres de son amant. Soudain, il bougea son bassin et son sexe glissa contre les fesses de Tyler qui referma inconsciemment ses cuisses sur ses hanches. Il fit quelques petits mouvements pour faire jouer son sexe contre son orifice, auxquels le blond répondait par un soupir. Tyler finit par ouvrir les yeux. Ace comprit l'interrogation dans les deux miroirs d'eau qui le fixaient. Mais son ami dû la formuler, pour en être certain.

— Tu en as envie ?

Un silence s'installa entre eux. Ace caressait ses jambes, le regard dans le vague.

— Je ne sais pas, finit-il par chuchoter.

— On n'est pas obligés. Je ne veux pas que tu te forces pour moi.

Il se mordilla la lèvre, écartelé entre l'envie et l'appréhension. C'était un domaine nouveau qu'il ne connaissait pas, et il n'y était pas préparé. Il ne savait pas comment s'y prendre, il ne voulait pas donner une mauvaise première impression à son ami. Il n'avait peut-être aucune idée des sensations qu'on y ressentait en temps normal, mais il comprenait sans grande difficulté que ça pouvait devenir douloureux.

— J'ai envie... mais j'ai peur, avoua-t-il.

Aussitôt, Tyler se dégagea et l'attira à lui. Ils s'enlacèrent et Ace enfouit son visage dans le torse de son amant. Il retrouva l'odeur de sa peau, qui savait si bien l'apaiser, bien qu'elle soit plus salée.

— Je sais que ça peut être terrifiant, la première fois. Surtout avec un homme. Parce que ce n'est pas instinctif, qu'il faut s'y préparer à chaque fois et qu'il y a un certain coups de main à avoir. Mais franchement, ce n'est pas si différent de ce que tu connais déjà.

— Tu sais, je me suis renseigné sur Internet.

Ace ne put soutenir son regard.

— Je n'ai pas pu m'en empêcher. Je ne sais pas comment il faut faire et il n'y a personne avec qui je peux en discuter, sauf toi. J'ai peur de te faire du mal.

— Je n'aurais jamais imaginé que tu irais chercher ce genre de choses. Surtout que tu peux avoir toute la théorie que tu souhaites, la pratique n'est jamais deux fois identiques.

Il osa le regarder.

— Si tu veux, je vais te guider. Tu sais déjà comment ça marche.

— D'accord.

Tyler l'embrassa.

— Mais d'abord, je dois m'occuper de redresser le chapiteau.

Le brun éclata de rire devant l'expression employée. Il le laissa se glisser entre ses jambes et s'apprêta à savourer les instants qui suivront.

Tyler se transforma en véritable maître. Ace ne pensait qu'au plaisir de son amant. Alors il descendit jusqu'à ses fesses et doucement, il fit jouer sa langue. Guidé par le corps de Tyler autant que par ses envies, il la remplaça par ses doigts. Le blond le laissa explorer son corps.

Ace ne s'éloigna de son amant que pour aller chercher un préservatif. Mais il était trop nerveux et commença à s'acharner sur le sachet qui ne s'ouvrait pas. Tyler le lui enleva gentiment des doigts et le fit à sa place.

— Détends-toi, souffla-t-il en l'embrassant. On ne cherche pas la meilleure partie de baise du monde. Tout ce que je veux, c'est être avec toi.

Il le laissa faire, son cœur battait la chamade. Quand il se positionna au-dessus de lui, il s'accrocha à son regard et ne le lâcha plus.

— Quand tu veux.

Alors il le pénétra doucement, attentif à ce qui se jouait sur son visage. Le blond se contentait de souffler tandis qu'Ace allait plus profondément en lui. Le brun frémit de plaisir quand il sentit les chairs de son amant avaler entièrement son sexe, sentit sa chaleur se refermer sur lui. Il se fit violence pour ne pas bouger tant qu'il ne lui avait pas donné le signal, il mourrait d'envie d'explorer son corps, de le posséder.

Quand Tyler rouvrit les yeux et lui sourit, il l'embrassa et commença des petits va-et-vient. Le blond gémit, sentant le sexe de l'Espagnol se frayait un chemin en lui. De plus en plus à l'aise, Ace augmenta la cadence, fermant les yeux pour se délecter du plaisir qu'il ressentait. Tyler lui appartenait totalement. Il s'était donné à lui.

Il crut que son cœur allait exploser de bonheur quand il rouvrit les yeux et aperçut le visage rougi de son amant. Des cheveux blonds étaient plaqués sur son front humide de sueur. Il étouffait ses gémissements, les dents enfoncés dans sa lèvre.

— Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-il quand Ace s'immobilisa.

— Tu es beau.

Tyler détourna le regard, soudain embarrassé.

— Facile de dire ça quand tu es littéralement en moi.

— Mais c'est la vérité ! répliqua-t-il. Tu es magnifique.

Cette fois-ci, un sourire ravagea le visage de son amant.

— Toi aussi.

Il l'embrassa. Ace glissa une main entre eux et joua avec son sexe. Son amant gémit plus fort, et se tortilla sur les draps. Il agrippa son dos et plongea son regard océan dans le sien. Les deux hommes exprimaient ouvertement leur désir, sans gêne ni pudeur. Leurs bassins ondulaient en harmonie, comme s'ils jouaient la partition d'une musique qu'ils connaissaient par cœur.

Sous une impulsion, il se retira et le força à se retourner. Ilen se glissa entre les jambes du blond, allongé sur le ventre. Leur étreinte changea de nature ; de tendre, elle devint bestiale. Ace emprisonna son amant entre son torse musclé et le matelas. Il passa son bras autour de son cou, glissa ses doigts dans sa bouche. Complètement à sa merci, Tyler ne pouvait que gémir sous les assauts violents de l'Espagnol. Le sentiment de pouvoir qu'il détenait l'enivrait.

Tyler finit par échanger à nouveau leur place. Il le repoussa et Ace s'affala sur le lit. Aussitôt, il grimpa sur lui et s'empala sur son membre. Le brun laissa échapper un juron. Il l'admira sans vergogne, promena ses mains sur ses hanches, son torse, joua avec ses tétons et sa bouche, caressa ses jambes, s’enivra de son corps. Il choya tout ce que la faible luminosité lui laisser voir.

Ace sentit la jouissance arriver et tenta de la réfréner.

— Tyler, je vais...

Perfide, le blond remua ses fesses.

— Vas-y.

Il succomba au ton autoritaire. Il agrippa ses hanches et contraignit Tyler à son rythme. Le blond atteint l'orgasme entre les doigts d'Ace, qui l'embrassa pour étouffer ses râles de plaisir lorsqu'il jouit à son tour.

Ace attira son amant, et referma ses bras. Son corps tremblait à cause de l'effort fourni et des ondes de plaisir qui le secouaient. Il enfouit son visage dans la nuque de son ami, savourant l'odeur de sa peau devenue acide à cause de la transpiration.

— C'était incroyable.

— Je suis d'accord. Putain, tu t'es hyper bien débrouillé pour une première fois.

— Tu dis ça pour me faire plaisir, rétorqua-t-il en se redressant pour l'observer.

— Pas du tout, je le pense vraiment.

Il l'embrassa, aux anges. Il ne pouvait pas être aussi heureux qu'à cet instant, entre les bras de Tyler qui lui caressait les cheveux, son corps chaud collé au sien et le cœur qui battait à l'unisson avec le sien. Il se sentait sur un petit nuage, le cerveau saturé d'hormones.

Il finit par jeter le préservatif et effaça toute trace de leurs méfaits. Toujours nu comme un ver, il alla chercher les gourmandises que Tyler avait préparé. Le blond se délecta de la vue qu'il lui offrit lorsqu'il revint. Se précipitant sous la couverture, le brun posa la tête sur son torse. Son ami piocha dans le bol et les nourrit tous les deux.

— Tu t'en es sorti comme un chef.

— J'avais peur de ne pas te donner suffisamment de plaisir, comparé à ce que moi je recevais.

Le torse du blondinet vibra.

— Vu l'état dans lequel j'étais, je peux t'assurer que le plaisir était total.

— C'est comment ? finit par demander Ace.

— Comment quoi ?

Il marqua un temps.

— De... d'être à ta place ?

— Je ne sais pas, je ne pourrais pas te décrire cette sensation. C'est quelque chose de différent de ce que toi, tu ressens. Tu sens tout le truc traverser ton corps, tu comprends ?

— Hmhm.

— Tu.. hésita Tyler. Tu voudrais essayer ?

Ace haussa les épaules. Honnêtement, après avoir vu Tyler prendre autant de plaisir, il l'envisageait. Cela devait être jouissif s'il se fiait aux signaux qu'il lui avait montrés. Mais il n'était pas encore à l'aise avec ce côté, de paraître aussi vulnérable devant l'autre.

Les deux garçons se turent à nouveau, chacun profitait de la présence de l'autre. Ace, collé contre le corps de son compagnon, se sentait apaisé. Ils finirent les deux bols en quelques minutes. Alors, Ace se pelotonna contre Tyler qui referma ses bras autour de lui pour le maintenir dans sa chaleur réconfortante.

Le sommeil les cueillit ainsi, dans les bras l'un de l'autre.

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