Chapitre 42 

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Le coucher du soleil inondait la pièce d'une couleur orangée. Au fil des minutes, les ombres se mouvaient dans la chambre, bientôt, l’obscurité régnerait en maître. Le regard perdu sur les toits des bâtiments qu'il apercevait par la fenêtre, Ace caressait l'épaule de Tyler. Blotti contre lui, le blond avait enlacé ses jambes avec les siennes, sa tête reposait sur son cœur. Le corps chaud et nu de son amant contre lui, l'esprit encore plein des souvenirs de leur étreinte, Ace se sentait au paradis. Le silence était roi, à peine interrompu par la respiration régulière de son compagnon. Il n'aurait échangé sa place pour rien au monde. Ce n'était que lorsqu'il était dans les bras de Tyler qu'il se sentait véritablement apaisé. Soudain, ses pensées se taisaient, ses angoisses s'évanouissaient. Il aimait sa présence qui avait le don de faire de sa vie une rivière paisible. Quand il était avec lui, il se sentait à sa place.

Il sentit Tyler bouger contre lui, puis ses doigts glissèrent sur la fine toison brune de son torse. Il resserra son étreinte, de peur qu'il s'évapore. Il aurait voulu ne jamais devoir se séparer de lui.

— Tu sais, je vais rentrer chez mon père le week-end prochain.

— Ah oui ? C'est bien, tu pourras passer du temps avec ta famille.

Il hocha la tête même si Tyler ne pouvait pas le voir.

— Oui, surtout que ça sera mon anniversaire.

Le blond se redressa brusquement, manquant de lui donner un coup dans le menton.

— C'est pas vrai ? Dis-moi que tu ne me l'avais pas dit et que je n'ai juste pas oublié !

Ace s’esclaffa devant l'air hagard de son ami.

— Hmm...

- Ace ?!

— Non, je ne te l'avais pas dit, le rassura-t-il.

Le soulagement fut visible sur ses traits.

— Mais maintenant, je le sais.

Il se cala à nouveau contre lui.

— Tu vas faire une petite fête ? Est-ce que tu vas souffler tes bougies ? demanda le blond, curieux et un brin taquin.

Ace fit courir ses doigts de son épaule à la chevelure blonde. Il joua avec les mèches, les entortilla autour de son index avant de les relâcher.

— Ace ?

Ce n'est pas l'appel de son prénom qui affola les battements de son cœur. Non, c'était tout autre chose. C'étaient les paroles qu'il s'apprêtait à prononcer.

— À toi de me dire. J'aimerais que tu m'accompagnes, si tu le veux.

Tyler s'immobilisa. L'Espagnol continuait son jeu mais son attention était entièrement tournée vers son ami. Il attendait sa réponse, le cœur serré et le ventre noué. Son compagnon se redressa carrément cette fois-ci pour lui faire face. Il fronça les sourcils et l'examina, comme s'il doutait de son intention.

— Tu veux que je vienne avec toi chez ton père ? Tu veux que je rencontre ta famille ?

— Oui.

— Pour de vrai ? Je veux dire, officiellement ?

— Non, non, tu joueras le rôle l'épouvantail du jardin.

Sa blague n'eut aucun effet.

— Tu es sûr ? Je veux dire, évidemment que je veux t'accompagner. Mais tu ne peux pas dire que tu as toujours été secret sur ta vie et...

— Cariño. Si je te le propose, c'est que je le souhaite vraiment. Je veux que tu viennes, que tu rencontres mon père et ma sœur, que tu découvres l'endroit où j'ai grandi, le lycée que j'ai fréquenté, les endroits où je jouais. Tout.

Un sourire était né sur les lèvres du blond au fur et à mesure de ses paroles.

— D'accord, souffla-t-il. J'accepte de venir avec toi.

— Parfait.

Tyler serra les poings avant d'exploser et de se jeter sur lui. Il l'embrassa jusqu'à manquer d'air.

— J'y crois pas, je vais rencontrer ta famille ! Je dois faire quelque chose, comment je dois m'habiller, est-ce que tu penses que je vais plaire à ton père ? Il s'appelle comment déjà ? Et ta sœur ?

— Cassie et mon père, Felipe. Oui tu vas lui plaire, non tu ne dois rien faire et habille-toi comme tu veux, s'amusa Ace. On va y rester que deux jours, tu sais. J'ai déjà parlé de toi à mon père. D'ailleurs, c'est un peu grâce à lui, tout ça. C'est lui qui m'a convaincu de t'appeler la veille de Noël.

— Merci, Felipe Cruz, merci de tout mon cœur ! s'écria le blond en joignant les mains.

— Pas sûr qu'il soit heureux que tu le remercie alors que t'es à poil.

Tyler lui tira la langue.

— Mais je te préviens, je jouerai le rôle du petit bourge con à la perfection. Mr. Parfait a une réputation à tenir !

— J'en doute pas, ricana Ace.

Il regarda son compagnon, excité comme jamais. Son enthousiasme lui faisait chaud au cœur. Comment pouvait-il imaginer qu'il en soit autrement ?

— Allez, bouge de là, j'ai une promesse à tenir moi. Prépare-toi pour le meilleur repas de ta vie.

— Après vous, señor.

Tyler s'écarta et le laissa remettre son caleçon. Il l'accompagna jusqu'à la cuisine, s'assit sur un tabouret et observa Ace s'affairer d'un regard amoureux.

De temps en temps, le brun passait à côté de lui et l'embrassait ou bien il lui faisait goûter ce qu'il préparait. Très vite, l'odeur agréable de la nourriture emplit l'air, Tyler n'était plus la seule raison à son appétit.

Il mit le couvert, dénicha même des vieilles bougies au fond d'un tiroir et les alluma sous le rire moqueur de son ami. Mais au fond de ses yeux brillaient cette lueur reconnaissable entre mille.

Il réussit même à mettre la main sur une bouteille de vin. Il bénit Andreï d'avoir fait la réserve d'alcool et se promit de lui montrer toute sa gratitude.

— Votre repas est servi, monsieur. Tortillas façon espagnole et leur lit de laitue.

— Avoue la vérité, maintenant : tu avais tout prévu.

Ace lui adressa un sourire mystérieux en s'asseyant à côté de lui.

— Presque tout.

Tyler secoua la tête, il aurait dû s'en douter.

— Alors il y a très peu de chances que je n'apprécie pas, souligna-t-il en prenant sa fourchette.

Il haussa les épaules.

— Peut-être. C'est une recette de ma mère. Elle la faisait toujours quand j'avais passé une mauvaise journée et que j'étais en colère. Ce qui arrivait souvent. C'est mon plat préféré.

Il osa affronter le regard de son ami.

— Elle devait être une merveilleuse mère.

— C'était la meilleure de toutes.

Le blond prit une bouchée. Ace ne le quittait pas des yeux, impatient de connaître son avis.

— Tu as hérité de ses talents culinaires. C'est excellent ! Je croyais que tu ne savais pas cuisiner.

Il lui sourit de gratitude. Ses paroles réchauffèrent son cœur, elles réussirent à camoufler le pincement de tristesse.

— Je le sais, mais j'évite. Ça me rappelle trop de souvenirs.

Tyler prit sa main dans la sienne. Le brun noua ses doigts avec les siens.

Ils passèrent le dîner à bavarder, de la fac principalement mais aussi de leurs amis. Tyler lui confia que Morgan envisageait d'emmener Abby au ski. Rien n'était plus romantique que de se trouver au milieu des montagnes enneigées, dans un chalet chauffé au feu de bois. Le blond était parti en vacances avec ses parents dans les Alpes françaises et il en gardait encore un très bon souvenir. Quand Ace lui confia n'avoir jamais skié de sa vie, il fut surpris et plissa les yeux. Ace l'arrêta tout de suite, il ne voulait pas y aller de sitôt. À la place, il lui raconta ses nombreuses vacances passées en Espagne, chez ses grands-parents maternels. Il y allait tous les étés, mais depuis la mort de sa mère, il n'y était pas retourné. Il était né aux Etats-Unis mais il s'était entiché de son pays d'origine. Il se rappelait des journées à flâner dans la maison, à rester à l'abri de la chaleur éreintante ou à plonger dans la mer. Le soir, quand la température descendait, ils sortaient tous ensemble en ville pour faire de longues promenades. Souvent, des cousins séjournaient avec eux, alors il ne s'ennuyait pas. Et il y avait Cassie.

Le dîner terminé, ils s'installèrent devant la télévision. Ace ouvrit grand les bras pour que Tyler puisse s'y blottir. Ils étaient restés en sous-vêtements et le contact de sa peau nue contre la sienne le fit frissonner. Il passa toute la soirée à caresser son ventre, le nez enfoui dans son cou à s’enivrer de son odeur. À la sienne se mêlait la senteur de son propre gel douche, des draps de son lit, il reconnut même son propre parfum. Tyler portait son odeur. Une myriade de papillons s'envola dans sa poitrine.

À la fin du film, Tyler tourna la tête. Il quémanda silencieusement un baiser et Ace le lui offrit. Il lui donnerait tout ce qu'il pourrait.

Le blond en redemanda encore, avant de venir les chercher lui-même. Il se retrouva à califourchon sur ses genoux, les mains dans son cou. Il n'en fallut pas plus pour réveiller le désir latent chez l'Espagnol ; il suffisait d'un simple contact de sa part pour que son sexe réagisse au quart de tour. Il ne comprenait pas vraiment ce que ça voulait dire mais tout ce qu'il savait, c'est qu'il ne voulait pas que ça s'arrête.

Les doigts du blond se firent plus baladeurs et partirent à l'exploration sous son caleçon. Ace gémit entre ses lèvres lorsqu'ils se refermèrent sur son membre qui durcit complètement.

— Me vuelvues loco, Tyler.

— Lo sé, cariño.

Son estomac se tordit quand il l'entendit parler sa langue natale. Son accent maladroit le rendait encore plus adorable. Il plongea son regard dans le sien et se sentit basculer.

— Fais-moi l'amour, chuchota-t-il tout bas.

Tyler se redressa.

— Tu veux... ?

— Je veux que tu me fasses tout découvrir. Je veux le faire avec toi, et qu'avec toi. Je suis Tylersexuel, ajouta-t-il dans un sourire.

Il se sentait prêt à franchir le dernier cap. À lui offrir son intimité comme il ne l'avait jamais auparavant, à lui montrer qu'il lui appartenait comme lui, l'était. Il était prêt.

— Je ne vais pas te mentir Ace, la première fois sera douloureuse, elle l'est toujours forcément un peu à chaque fois.

— Je sais. Mais je sais aussi que tu feras en sorte de me procurer tellement de plaisir quand je l'aurais oublié et que j'en demanderai encore et encore.

Le blond gloussa.

— Tu as foi en moi.

— Évidemment.

Tyler lui sourit, ému, avant de l'embrasser.

— Viens.

Il se leva et lui prit la main. Ace se laissa guider jusqu'à sa chambre, la paume chaude de son amant dans la sienne.

L'Espagnol chassa la dernière barrière de vêtements qu'il l'entravait. Le blond l'imita et il ne put s'empêcher d'admirer son corps. Il aurait aimé graver à jamais dans sa mémoire, les traits fins de son visage, ses yeux bleus dans lesquels il aimait se noyer, son torse finement dessiné, la ligne de poils blonds quasiment invisibles en dessous de son nombril, la chute de ses reins, la courbe de ses fesses et celles de ses cuisses. Il était tout simplement magnifique. Il aurait aimé avoir les talents d'Andreï pour pouvoir immortaliser ce qui s'offrait à lui et pouvoir le vénérer encore et encore.

— Tu es tellement beau, souffla-t-il.

Il s'approcha, caressa du bout des doigts les pectoraux de son amant. Tyler frémit et ferma les yeux sous le contact.

— Arrête de dire ça, chuchota-t-il.

— Pourquoi ?

— Parce qu'à chaque fois que tu le dis, j'ai l'impression d'être dans un rêve et que je vais me réveiller d'un instant à l'autre. J'ai encore du mal à croire que tout ça soit réel, que j'ai la chance de t'avoir avec moi, que j'ai passé une merveilleuse journée avec toi et que je m'apprête à faire l'amour avec toi une seconde fois.

L'éclat de rire de l'Espagnol résonna dans la pièce.

— Tout est vrai, persuade-toi-en. Je suis bien là avec toi et le baiser que je vais t'offrir sera réel.

Il frôla ses lèvres une première fois, avant de laisser le blond cueillir son dû. Il le laissa forcer le barrage et chercher sa langue. Il le laissa poser ses mains sur son corps, le laissa prendre tout ce qu'il voulait. Il était à lui, tout à lui et rien qu'à lui.

Tyler le fit basculer sur le lit et se plaça entre ses jambes. Ace échappa un soupir quand la bouche humide de son amant se referma sur son sexe. Il fit courir ses doigts dans ses cheveux, donna quelques coups de reins pour enfouir plus profondément son membre dans sa gorge. Il rejeta la tête en arrière dans un râle quand il l'accueillit tout entier.

Le blond descendit plus bas et déposa un baiser sur les fesses de son amant. Ace retint sa respiration quand sa langue explora son corps. Il ferma les yeux, apprit à connaître les sensations nouvelles que son amant lui procurait. Un sourire béat naquit sur ses lèvres ; il ne s'en lassera jamais.

Puis, Tyler se redressa et lui caressa la joue.

— Est-ce que tu le veux toujours ?

Ace hocha la tête. Les mots n'arrivaient pas à franchir ses lèvres. Il le voulait, chaque instant un peu plus. Mais il ne pouvait pas s'empêcher d'appréhender.

Tyler l'embrassa, d'un baiser doux, d'un baiser mou, d'un baiser qui reflétait toute l'importance qu'il lui donnait. En même temps, il caressa ses fesses, joua avec ses doigts.

Ace se perdit dans ses bras, il oublia son cœur qui battait fort dans sa poitrine. Il aurait aimé que le temps se suspende indéfiniment.

Quand ils se séparèrent, il était à bout de souffle. Il se noya dans le regard azur de son compagnon, mais cette fois-ci, ce n'était pas la sensation d'une chute vertigineuse. Non, c'était celle d'une baignade dans une mer calme, d'un endroit de paix.

Il sentit le doigt de son amant et se mordit les lèvres sous l'afflux de nouvelles sensations qui ravagèrent son cerveau. Elles n'étaient pas dérangeantes, simplement surprenantes. Il gémit faiblement, se tortilla sans savoir s'il souhaitait que Tyler arrête ou non. Tout compte fait, il n'en avait pas envie. Il voulait qu'il continue, qu'il ne s'arrête jamais.

Le blond colla son front au sien et leurs souffles se mêlèrent. Ils partagèrent le même air, le même corps. De sa main libre, il lui caressa la joue, les lèvres, le torse. Ace s’abreuvait de son contact.

— Je pense que c'est bon, murmura-t-il.

Il se sentit vide quand Tyler quitta le lit. Un courant d'air frais le cueillit et le fit frissonner. Il regarda son amant enfiler un préservatif sur son sexe tendu et mettre du lubrifiant.

— Tu es prêt ?

— Oui.

Il affronta le regard du blond. Tyler le recouvra de son corps et de sa chaleur. Doucement, il le pénétra. Ace grimaça immédiatement et ferma les yeux. Il serra les draps dans ses poings, luttant contre les vagues de douleur naissantes. Il souffla comme lui conseilla Tyler, qui, immobile, attendait ses directives. Il tentait de détourner son attention par des baisers et des caresses, lui parlait d'une voix douce à son oreille.

Quand il fut totalement en lui, il ne bougea plus.

— Ça y est, cariño, c'est fini.

Ace sourit devant le surnom.

— Tu as un très mauvais accent.

— N'exagère pas ! rouspéta le blond. Et au pire, ça en rajoute à mon charme.

Ace gloussa.

— Ça fait un mal de chien, quand même, chuchota-t-il quand il redevint sérieux.

— Je sais. Mais c'est terminé, maintenant. Peut-être que tu es un peu douillet, aussi.

Il lui lança un regard noir. Tyler répondit par un grand sourire et bougea son bassin. Aussitôt, les yeux d'Ace s'écarquillèrent et il hoqueta.

— Recommence.

Tyler obéit. Une onde de plaisir le secoua tout entier. Il ne s'attendait pas du tout à ça. Il le ressentait dans chaque fibre de son cops. Tyler continua et augmenta la cadence. Ace ne put s'empêcher de gémir. Il referma immédiatement la bouche. Le blond l'embrassa.

— Je veux t'entendre. S'il te plaît.

L'Espagnol referma les bras autour de sa nuque. Il l'accompagna dans son mouvement et oh, seigneur ! il sentait le sexe de son amant se frayer à travers ses chairs. À chaque coup de rein, son corps tressautait et il frissonnait violemment.

— Encore, ne t'arrête pas.

— Jamais.

La sensation était indescriptible. Il emprisonna Tyler entre ses cuisses, l'obligeant à aller plus profondément en lui. Il n'arrivait pas à le croire, Tyler lui faisait l'amour. Il le sentait en lui et toute autour de lui, c'était comme s'il emplissait tout la pièce, comme si son monde s'était réduit à sa présence. Son cœur explosa de bonheur. Il se sentait vivant dans ses bras.

Les bras de chaque côté de sa tête, Tyler ne cessait de l'admirer. Maintenant, il se donnait un malin plaisir et l'effort se lisait sur son visage ; la transpiration faisait luire son front et donnait à sa peau un goût salé. Il se redressa et Ace se sentit complètement mis à nu. Il frémit sous son regard inquisiteur mais ne ressentit aucune honte à se trouver aussi vulnérable. Il était à lui, et lui montrait qu'il le possédait entièrement. Il n'arrivait plus à penser correctement, ne contrôlait même plus son corps ; aucune honte ne l'envahissait, il ne voyait que Tyler au-dessus de lui, ses yeux bleus et son sexe qui se mouvait en lui, qui le possédait entièrement.

Le blond se pencha, leurs nez se touchaient presque.

— Tu dis que je suis magnifique, mais si seulement tu pouvais te voir comme je te vois maintenant, souffla Tyler.

Le cœur d'Ace rata un battement. Il avala une grande goulée d'air. Comment pouvait-il lui dire une chose pareille alors qu'il était déjà au bord de l'implosion ?

—J'ai tellement de chance.

— Arrête de dire des bêtises et baise-moi, marmonna Ace, en le provoquant du regard.

Mais le feu qui brûlait ses joues n'était pas dû à leurs ébats. Il saisit le visage de son amant entre ses mains et l'embrassa tendrement.

Ils atteignirent l'orgasme dans les bras l'un de l'autre.

Quand Tyler se retira, Ace l'attira à lui. Il étouffa un soupir de bonheur quand le blond le couvrit de sa chaleur. Leurs corps étaient moites, il mourrait de chaud mais rien n'aurait pu le faire partir.

— C'était incroyable. Merci.

Un éclat de rire secoua le corps de son amant.

— À votre service. Je recommence quand tu veux.

— Ah oui ?

— Mais pas tout de suite. Laisse-moi juste le temps de reprendre mon souffle.

Ace joua avec ses doigts sur sa peau tandis que le blond se blottit un peu plus contre lui. Ils restèrent de longues minutes dans le silence, appréciant simplement la présence de l'autre.

— Alors c'est ça que tu ressens quand tu es à ma place ?

Il sentit Tyler hocher la tête.

— Je crois que maintenant que je connais les sensations, je ne pourrai plus m'en passer, avoua-t-il dans un sourire.

— Ah oui ? Moi aussi, j'ai adoré être ta place, être le maître de son désir...

Il croisa son regard et y lut la plaisanterie à peine voilée. Il grogna.

— N'y prends pas trop de plaisir non plus !

Seul le rire du blondinet lui répondit.

— Ça te dérange si on va se coucher ? chuchota Tyler quand il se fut calmé.

— Absolument pas. Du moment que tu es avec moi.

— J'espérais bien que tu ne me jettes pas à la porte, cette fois-ci.

Ace agrippa son cœur avec les deux mains et se laissa basculer en arrière, la tête sur le côté.

— Je crois que j'ai été mortellement touché.

— Tu t'en remettras, rétorqua son ami en lui tapotant l'épaule.

Il rabattit la couverture sur eux et cala sa tête contre le torse du brun. Ace referma ses bras. C'étaient ses moments préférés, quand Tyler s'endormait recroquevillé contre lui. À cet instant, il se sentait comme l'homme le plus fort du monde. Il adorait admirer son visage qui se détendait au fur et à mesure qu'il sombrait dans le silence, voir sa bouche s'entrouvrir et sentir sa respiration lente chatouiller sa peau. Il paraissait alors si vulnérable, si fragile. Une envie irrépressible de le protéger naissait dans son ventre. C'était aussi dans ces moments qu'il culpabilisait d'avoir pu lui infliger autant de mal. Il ne saurait jamais à quel point cela avait affecté son ami, mais s'il se trouvait toujours à ses côtés, c'est qu'il avait pu passer outre. Il se rassurait comme il le pouvait.

La voix ensommeillée du blondinet l'appela.

— Ace ?

— Oui ?

— Merci. Ça a été la plus belle journée de ma vie.

Son cœur fondit de bonheur. Une boule naquit dans sa gorge, en même temps que la fierté lui gonflait la poitrine. Comment pouvait-il être encore auprès de lui ? Pourquoi s'accrochait-il autant alors qu'il aurait pu choisir son dévolu sur quelqu'un d'autre, n'importe qui valait plus la peine que lui.

— C'est à moi de te remercier, Tyler. Merci d'avoir été là, merci d'être à mes côtés, malgré tout ce qu'il s'est passé.

— Je t'ai pardonné, tu sais. Et je te pardonnerai toujours.

Quelques secondes plus tard, il s'endormit. Il ne put voir la perle salée rouler sur la joue de son compagnon.

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