R.A.S.
J’ai envie de me dire adieu.
Me saisir du gros sac à dos vide qui prends la poussière et les araignées,
En haut de l’armoire branlante.
Le remplir de morceaux épars
De ce qu’il me reste en souvenir,
Imprimer cette lettre ;
Ne plus revenir avant de m’être comprise.
Ce pourrait être le geste symbolique, sortir de ma cage entrouverte
M’élancer du haut de l’arbre
Et oublier
Qui était avec moi dans ce nid sombre et esseulé.
Les souvenirs s’effacent
Leurs contours se trouble,
Prennent une apparence irréelle
Et morbide
Je sais que j’ai mal
Je l’ai déjà dit
Expliqué mainte fois
Se justifier ne semble plus avoir d’importance, je n’entends plus réponses qui me sont données.
Ecrire a fonctionné
Sensations d’avoir avalée un bon repas
Lorsque durant des heures
La faim me consumait.
Je crains de vivre, j’ai peur d’avoir peur
En chaque aube qui s’immisce derrière mes paupières
J’aperçois la nuit qui déjà,
Engloutit la moitié de mon monde.
La honte ne crèvera plus mon œil brûlant
Car d’autre, déjà, ont parlé.
Couchée sur le papier, à présent je tente
De penser moi-même,
Mes plaies qui aujourd’hui suintes sans discontinuer.
Rappel de tous les matins
A ma volonté évaporée.
Je me souviens encore
De dessins
& cauchemars qui s’y dissimulent
Que pourtant,
Nulle ne percevait.
La dague.
L’alien.
Le nénuphar infini.
Flottant, radeau fragile
Sur une mare boueuse
Insondable, épaisse.
La dague que s’enfonçait lui-même l’alien.
Le geste sûr,
Visage paisible.
Dans les mains du marcheur
Deux gouttes
Une larme ?
Du sang ?
Sécrétions humaines arborée tel des dons divins
Longtemps le soir, lorsque le sommeil me fuyait, j’imaginait mes parents morts.
Cette pensée, me faisait fondre en larmes.
Non pas que cela m’eût effrayée.
Je me demandais plutôt
Pourquoi à mon esprit, jaillissait de tels idées ;
Pourquoi, monstre de moi,
Pareil scénario me soulageait ?
Un jour, revenant d’escapade
Ils nous apprirent qu’ils eussent failli mourir brûler.
En mon fort intérieur
Je trouvais cela dommage.
S’aurait pu être l’occasion
Que l’on considère enfin ma douleur.
Ainsi
S’est déroulé mon enfance
Comme lorsque, sans manteau
On traverse une ville l’hiver.
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