Au urgence
Je suis le Dr. Martin, et ce soir aux urgences, l'atmosphère est chargée d'une tension palpable. Les lumières fluorescentes bourdonnent doucement, et l'odeur caractéristique de l'antiseptique remplit l'air. Alors que je commence mon quart de travail, une infirmière se précipite vers moi, ses yeux remplis d'urgence.
"Docteur, nous avons un homme de 45 ans qui vient d'arriver. Il se plaint d'une douleur thoracique intense et d'un essoufflement. Il est pâle et en sueur."
Mon cœur s'accélère, pas seulement à cause de l'urgence, mais aussi parce que je reconnais la voix de l'infirmière : c'est celle de Clara, une collègue avec qui j'ai partagé plus que des quarts de travail ces derniers mois. Nous échangeons un regard rapide, un mélange de professionnalisme et de complicité.
Je me dirige rapidement vers la salle de traitement où le patient, Monsieur Lefèvre, est allongé sur un lit, l'air anxieux et inconfortable. Clara me suit de près, prête à assister.
"Bonjour, je suis le Dr. Martin. Je vais prendre soin de vous. Pouvez-vous me dire ce qui se passe ?" dis-je en posant une main rassurante sur son épaule.
"J'ai une douleur dans la poitrine qui irradie vers mon bras gauche, et j'ai du mal à respirer," répond-il, la voix tremblante.
Je commence par vérifier ses signes vitaux, chaque mouvement est précis et calculé. Clara me tend le stéthoscope, nos doigts s'effleurant brièvement, un contact qui me rappelle les moments volés dans la salle de pause.
"Préparez un ECG immédiatement," dis-je à Clara, qui hoche la tête et se précipite pour mettre en place l'équipement.
Les minutes qui suivent sont un tourbillon d'activité. Je donne de l'oxygène au patient, prescris de l'aspirine et demande de la nitroglycérine. Clara travaille avec une efficacité qui me laisse admiratif, chaque geste est une danse bien chorégraphiée.
"Docteur, l'ECG est prêt," annonce Clara, et je me penche pour examiner les résultats. Les lignes sur le papier me confirment ce que je craignais : un infarctus du myocarde.
"Nous devons le préparer pour une intervention en salle de cathétérisme," dis-je, et Clara acquiesce, déjà en train de préparer les médicaments nécessaires.
Dans le chaos de la situation, nous échangeons un sourire rapide, un moment de complicité qui nous rappelle que malgré l'urgence, nous sommes une équipe. Et dans cette équipe, il y a quelque chose de plus que du professionnalisme, quelque chose qui nous pousse à nous surpasser.
Grâce à notre travail coordonné, nous stabilisons Monsieur Lefèvre. Alors que nous le préparons pour l'intervention, je prends un moment pour rassurer sa famille, leur expliquant chaque étape avec calme et assurance.
Clara et moi échangeons un dernier regard, un mélange de fierté et de soulagement. Dans cette nuit chargée, nous avons non seulement sauvé une vie, mais aussi renforcé un lien qui, je l'espère, continuera de grandir bien au-delà des murs de l'hôpital.
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