31 décembre 1860

Une minute de lecture

Trop de bruits et de sons qui cavalcadent dans une danse effrénée d’une pièce à l’autre. Les volets qui claquent, les portes qui grincent, la nourriture qui frétille dans la marmite, les aboiements lointains d’un chien égaré… Tout un potage onomatopéique qui m’encercle et se rit de moi, de toute sa longue mâchoire aux dents cariées. Tu vas mourir, tu vas mourir !, me répète-t-on dans le noir. Mais tu n’auras plus jamais droit d’aspirer à une mort paisible. Tu t’es promis au suicide et tu devras t’y tenir, c’est la mort qui me l’a dit.

Quelqu’un a fait venir un médecin. Je ne sais pas trop qui… Il me dit des mots que je n’écoute ni ne comprends tout à fait. On me pose une compresse froide sur le front. Le tissu me gratte, me brûle. Je hurle à l’agonie. Des mains m’empoignent, me tirent, me maintiennent, mais je me débats comme un beau diable, hurlant encore et toujours plus fort. La journée s’écoule avec la lenteur d’une torture.

Les objets tournent et retournent autour de moi dans une tête qui ne tourne plus rond. Une chaise est posée là, il y a une ceinture aussi. Non, est-ce plutôt une corde ? Je ne sais plus trop. Qu’importe. La chaise tombe par terre, et un cri traverse la nuit.

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