Chapitre 7 : Une nuit mouvementée (Partie 2 : pause tendresse).

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– Que fais-tu là mon cœur, tu ne dors pas ? demanda-t-il en la voyant arriver avec son encas. C’est un peu tôt pour le petit déjeuner, dit Harold en souriant.

– Je n’avais pas attaché mes volets, le vent les a fait claquer, ça m’a réveillée.

– Oui l’orage se rapproche.

Céléna posa le tout sur la desserte, qui se trouvait à côté du canapé. Tout en servant une tasse de thé, elle lui dit :

– Papa, je voulais encore une fois te remercier pour cette merveilleuse soirée. Avec maman une fois de plus vous avez assuré. Tout était parfait.

– C’est normal, nous sommes tellement fiers de ce que tu as accomplis.

– C’était gentil de la part du directeur de s’excuser, d’ailleurs je me demandais si tu n’y étais pas pour quelque chose ?

– J’ai eu l’occasion de discuter avec lui dans l’après-midi. Au départ je voulais lui dire ma façon de penser. Je n’en n’ai pas eu le temps, puisqu’il s’est confondu en excuses, et il était vraiment désolé de tout ce qui s’était passé.

– Ça m’a tellement soulagé. J’avais quelques appréhensions, quand Rory m’a dit qu’il n’était pas venu seul. Je craignais que Martin l'ait convaincu de l’accompagner.

– Non apparemment le jeune homme a été convoqué par le conseil d’administration, et ils lui ont demandé de prendre ses distances avec toi s’il ne voulait pas être exclu de l’école. Son père a fait beaucoup de bruit en apprenant la nouvelle. Il les a même menacés de retirer la dotation qu’il leur donnait chaque année. Monsieur Garnier qui était aussi présent ce jour-là, lui a fait comprendre que s’il faisait cela, c’est lui qui augmenterait sa part. Vexé, il a fait marche arrière.

– J’ai du mal à le croire, pour l’avoir croisé une fois, le père et le fils semblent être fait du même bois.

– Ne t’inquiète plus. Maintenant tu es rentrée, et lui est resté en France. Tu vas pouvoir passer à autre chose.

– Dis-moi papa, je peux te poser une question plus personnelle.

– Bien sûr que oui, j’essaierai d’y répondre au mieux.

– Comment sait-on que c’est la bonne personne, celle avec laquelle on veut partager sa vie ?

Harold ne s’était pas vraiment attendu à ça, bien qu’avec ce qu’elle avait vécu, il ne trouva pas la question déplacée.

– Quand j’ai vu ta maman pour la première fois, cela m’est apparu comme une évidence.

Comme répondant à l’écho de ses mots, le grondement du tonnerre se fit entendre plus proche.

– Je disais donc, nous étions tous les deux à Saint Andrews. Ton grand-père m’avait envoyé en mission, et au cours de celle-ci j’avais reçu une invitation pour assister au tournoi de golf. Ta maman était là, ravissante, entourée de tout un tas de galants. Quand elle entrait dans une pièce, elle faisait tourner les têtes, un peu comme toi. Nous avions un ami commun, il m’avait déjà parlé plusieurs fois d’elle, alors il a décidé de nous présenter l’un à l’autre ce soir-là. Et là, quand ses yeux se sont posés sur moi, je me suis perdu dans son regard. J’ai bafouillé comme un adolescent, ne trouvant rien à lui dire. Tu parles d’une entrée en matière. Et elle m’a souri et tu connais la suite.

Depuis toute petite, Céléna voyait les regards qu’ils échangeaient, les gestes tendres, les baisers qu’ils partageaient à n’importe quel instant de la journée, et ce soir encore quand ils avaient dansé ou joué du piano à quatre mains. Elle aussi voudrait connaitre ce bonheur.

– Tu sais, notre amour est un bien précieux et tu es en le plus beau cadeau que nous avons pu offrir à l’autre.

Céléna embrassa son père. Cette pause tendresse fut brutalement interrompue.

À ce moment-là, un éclair zébra le ciel, une lumière aveuglante éclaira la pièce et dans la seconde qui suivit un grondement se fit entendre. Harold su immédiatement ce qui s’était passé et il se précipita, suivit de Céléna. Un sapin avait été percuté de plein fouet, coupé en deux et le pire restait à venir. L’arbre s’enflamma, et le feu se propagea au suivant, l’incendie prenait rapidement de l’ampleur.

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