Chapitre 7 : Une nuit mouvementée (Partie 4 : bien mal engagé).

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À ce moment-là, au loin sur la route, des gyrophares, des sirènes vinrent s’ajouter aux éclairs toujours bien présents. Les pompiers arrivaient enfin ! Ce n’était peut-être pas trop tard pour sauver la distillerie. Il le fallait.

Harold avait du mal à parler, sa gorge était irritée par les fumées, il n’arriva pas à prononcer le moindre mot. Céléna n’hésita pas et se lança:

– Capitaine, il faut à tout prix que vous protégiez la distillerie. Pour les silos, c’est déjà trop tard. Le dernier vient de s’effondrer devant nous. Mais avant tout, pourriez-vous vous assurez que mon père va bien ?

– Oui mademoiselle, j’appelle ma collègue Anna.

– Anna est là ! l’interrompit Céléna. Vous devriez la prévenir que son père Rory est l’autre côté avec Grégor. Ils s’emploient à arroser les façades et l’allée pour éviter que le feu n’avance trop rapidement. Je suis très inquiète pour eux, ils sont peut-être en danger !

Anna était le médecin urgentiste de la compagnie. Elle ne fut pas surprise d’apprendre que son père se trouvait au cœur de l’action. Elle avait dix ans quand elle était arrivée dans cette propriété avec ses parents, très rapidement elle s’était liée d’amitié avec Harold. Ils avaient grandi et joué ensemble. Elle savait ce que la distillerie représentait pour les deux hommes.

– Harold, comment tu vas ?

– Anna, ausculte-le s’il te plait. Il est tombé en voulant me protéger, et il a perdu connaissance.

– Bien Harold, suis-moi, je t’emmène jusqu’au camion. Céléna accompagne moi. Pour l’instant, je ne pense pas que vous puissiez en faire plus. Vous voulez que je prévienne Isabel ? Elle doit être inquiète ?

– Dis-lui juste que tout va bien, ne lui dis rien de mon petit accident.

Sans lui laisser le temps de donner son avis, Harold fut accompagné à quelques pas de là dans le camion. Il ne résista pas, voulant avant tout rassurer sa fille. Il avait été impressionné, Céléna avait fait preuve de tant de sang froid en prenant les choses en main. Face à l’ampleur du désastre, elle continuait à se tenir là, debout, prête à affronter le pire.

– Rassure-toi, Céléna, ce n’est rien. Il a la tête dure. Harold, attention ça va un peu piquer, je dois te faire quelques points de suture. Je te proposerais bien un darm de whisky comme remontant, mais je n’ai rien sous la main. Tu ne saurais pas où je pourrais en trouver par hasard ?

– Tu penses que l’heure est à la plaisanterie ? lui dit Harold avec douceur.

– T’en fais pas mes collègues ont pris les choses en main, fais leur confiance.

– Dans ces cas-là, je vous ferai livrer une caisse à la caserne dès que tout sera terminé.

Céléna s’était assise face à eux, pour récupérer un peu, ses mains se mirent à trembler. Anna attrapa la couverture qui était à côté d’elle et la lui envoya pour qu’elle puisse se réchauffer.

– Tout va bien Céléna ? lui demanda Anna.

– Un peu fatiguée…

Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’elles entendirent des voix hurler au dehors.

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