Chapitre 23 : Et si … (Partie 6 : … on se rencontrait)

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Après avoir passé une grande partie de la nuit à faire la fête au club Eclipse Riverside, les filles émergeaient peu à peu. À la grande surprise de Céléna, le chauffeur de taxi sortit de la salle de bain, suivi de très près de sa cousine Lucinda. À leurs sourires de connivence, la douche avait dû être des plus agréables. Il l’embrassa une dernière fois et s'éclipsa. Lucinda attrapa la jeune femme par le bras, et lui raconta sans aucune gêne la fin de sa nuit. Décidément ses cousines étaient naturelles, elles vivaient la vie tout simplement, avec légèreté. Souvent elle les enviait, parfois elle devrait un peu plus se lâcher.

À quelques pas de là, sur le pratice Mike et Vilco frappaient des balles. Les deux golfeurs trop impatients de faire leurs premiers pas sur le parcours s'étaient levés à l'aube. Ils enchaînaient leurs coups, drive en main, ils essayaient chacun à leur tour de battre un record. Tous les deux, compétiteurs dans l'âme, se lançaient défi sur défi. Le dernier en cours était vraiment tordu : déposer la balle dans le panier accroché au flamand rose qui servait de décoration. Le jeune Écossais commença et en un seul coup réussit l’exploit sous le regard désabusé de son coéquipier et les applaudissement dès quelques spectateurs qui venaient observer les séances d’entraînement.

Dans l'appartement, les jeunes femmes installées en terrasse admiraient l'agitation de la ville. Elles dévoraient leur brunch, toutes les trois affamées après avoir passé leur soirée sur la piste de danse. Lucinda de temps en temps avait délaissé les bras de son beau brun. Éléa avait assuré le show en attrapant la barre et ne l'avait plus quittée jusqu'au moment où elles décidèrent de s'éclipser vers deux heures du matin. Le chemin du retour, bras dessus dessous, fut ponctué d'éclats de rire incontrôlables. Heureusement une fois de plus, Céléna avait été la plus raisonnable. Ce matin, les lunettes de soleil ne lui étaient pas nécessaires et elle appréciait la vue dégagée.

Au golf, chaque doublette venait de recevoir son programme pour les jours à venir. Les matchs débuteraient le vendredi dans l'après-midi, se poursuivraient le samedi pour une final le dimanche. Du coup, ils avaient quartier libre pour le reste de la journée. Vilco avait rendez-vous à midi et hors de question de le louper. Il proposa à Mike de se joindre à lui. Qui sait peut-être que ses amies seraient avec elle ? Celui-ci lui suggéra qu'il devrait s’y rendre tout seul, ce serait mieux. Le jeune sud-africain commença par se moquer de lui mais au fond il apprécia cette marque de courtoisie qui collait parfaitement à son partenaire de jeu.

Éléa monopolisait la salle de bain depuis une heure, elle souhaitait être à son avantage pour son rencart. Quand elle sortit, Céléna admira sa capacité à se métamorphoser d’oiseau de nuit en une poupée sage. Dans sa robe bleu nuit, avec ses cheveux blonds détachés et ses yeux verts elle allait faire des ravages. Elle savait se mettre en valeur et ne craignait pas le regard de que qui ce soit. Elle aimait même en jouer. Après avoir tourné trois fois sur elle-même, et essayé de convaincre sa cousine de venir avec elle, elle s'éclipsa. Les jeunes femmes devaient se retrouver en fin d'après-midi pour se préparer pour leur nouvelle soirée.

C’était bientôt l’heure. Vilco se devait de passer par la case douche avant de la rejoindre. Le bar où elle devait l'attendre comme ils en avaient convenu la veille se trouvait en terrasse. Avant qu’il ne disparaisse, les deux golfeurs en conclurent qu’ils se retrouveraient aux alentours de dix-neuf heures au club house. Les organisateurs du tournoi offraient un repas d’intronisation aux participants. Ils pourraient ainsi rencontrer leurs futurs adversaires. Toujours animés par ce plaisir de libérer leur coup sur le green, l'un et l'autre espéraient pouvoir ainsi valider leur carte sur l'européen tour. Vilco partit laissant derrière lui un Mike qui réalisait un eagle sur le trou numéro 18.

Éléa arriva avec un bon quart d'heure d'avance, trop impatiente de pouvoir revoir le beau gosse qu'elle avait croisé à l'aéroport. C'était tellement elle, impulsive et débordante de vie. Assise en terrasse, devant son mojito, elle patientait en jouant avec sa paille. Quand il apparut dans son short bleu nuit et sa chemise blanche, elle ne put le quitter des yeux, hypnotisée. Vilco la salua, et pour une fois aucun son ne sortit de sa bouche, il l'impressionnait. Dès que le jeune homme lui sourit, les battements de son cœur s'emballèrent. Enfin elle se lâcha et lui dit avec son aplomb retrouvé :

  • Tu crois au coup de foudre ?
  • Je ne sais pas trop, surprit par ce début de conversation.
  • Ma sœur me dit que ce n'est que du vent, une explosion des sens qui s'évapore aussi vite qu'elle est apparue.
  • Une théorie qui tient la route. Après chacun ressent les choses différemment, je pense que c'est plus compliqué que ça.
  • Oui tu as peut-être raison. Ma cousine elle ne pense que l'amour le vrai il ne s'explique pas, il se vit.
  • Je serai plus proche de cette philosophie. Et toi ?

Éléa se leva et posa ses lèvres sur celle du golfeur sans qu'il n'ait eu le temps de faire quoi que ce soit. Puis elle retourna s'assoir et lui répondit :

  • Eh bien, là je dirai juste que tu me fais beaucoup d'effet.

Vilco vint poser sa main sur la sienne et ils commencèrent leur repas dans une bulle qu'ils ne voulaient surtout pas faire exploser.

De leur côté, Lucinda et Céléna passèrent leur début d'après-midi à la plage. Les températures avoisinaient les vingt-cinq degré, idéales bronzage et lecture. L’une était plongée dans les revues de mode, cherchant sa prochaine tenue de gala et l’autre perdue dans un roman rêvant d’amour. Vers quinze heure, Lucinda reçut un message de son chéri qui lui signalait qu'il avait quartier libre pour le reste de la journée. Elle demanda à sa cousine si ça la dérangeait de rester toute seule. Au contraire, elle lui sourit et lui suggéra d’en profiter. Il les récupéra, et sur le chemin du retour il déposa Céléna devant le musée comme elle leur avait demandé.

Mike continua à travailler ses approches une heure après le départ de son coéquipier. Il faisait beau et il avait du mal à détacher son regard de ce site somptueux. Le golf agrémenté de petites iles. Ces pièges pourraient rapidement pénaliser les plus audacieux. Vilco lui envoya un message pour le prévenir qu'il le rejoindrait bien plus tard tout en lui précisant « écoute je ne sais pas pourquoi, mais aucune fille ne m’a fait autant d’effet ». Après un bref passage à sa chambre, Mike décida de partir visiter de la ville, il avait consulté les brochures qui trainaient dans sa chambre et une d’elle attira son attention : Cummer Muséum.

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