7 ter - Rio

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Chambre 412


  Une fois calmées et après une seconde bouteille de champagne (1), les relations entre elles prirent un cours plus approprié à mes attentes. Selon son excellente habitude, Lucia nous entraîna sous la douche, toujours trop exiguë pour trois. Mais les belles n’étant ni bien grosses ni effarouchées par cette promiscuité, en profitèrent pour empoigner ce qui pointait vers elles, éclatant de rire devant la simultanéité de leur geste. Puis les deux coquines se disputèrent le droit d'exercer leur talent de musicienne sur la clarinette mise à leur disposition. Aurore profitant de sa taille (un bon mètre quatre-vingt alors que Lucia ne devait pas faire plus d’un mètre soixante-huit), appuya sur l’épaule de sa voisine l’invitant à s’accroupir pour lui placer cette flute à un trou devant une bouche qu’elle ouvrait... sans pour autant dire quoi que ce soit. Elle s’agenouilla à ses côtés et, avec ce look vaguement teuton avec sa grande taille, ses cheveux blonds et ses yeux bleus, elle en profita pour saisir l’Alsace et la Lorraine et pétrir gentiment ces bienheureuses l’une après l’autre tandis que Lucia parvenait à obtenir quelques gémissements en s’activant sur l’instrument.

  Je leur demandais quand même d'y aller piano ce qui, je le reconnais, peut paraître surprenant s'agissant d'une clarinette ! Comme elles n'en tinrent aucun compte, n'étant pas si souvent à pareille fête, j'eus peur tout à coup, d'un débordement d'enthousiasme de la part de cet instrument somme toute assez fragile. Incident qui pourrait annihiler l'exécution du concerto qu'il s'apprêtait à jouer avec les deux autres artistes. Je n’allais pas les laisser prendre la situation en main (2), et du coup, prestement, je le leur subtilisais. Je ne connaissais Aurore que par ses écrits, mais ayant "pratiqué" Lucia, j’avais quelques idées sur la suite à donner à notre jeu, comme elle l’avait appelé. Je les relevai, embrassant tout ce qui se présentait devant ma bouche avide, les yeux de l’une, les lèvres de l’autre, le cou, les épaules, les seins, puis nous sortîmes de l’étroite cabine pour nous sécher, en les entraînant dans la chambre, avant de les propulser sur un lit qui en avait vu d’autres. S'installant dessus, elles en profitèrent pour faire plus ample connaissance, tandis qu'assis dans un fauteuil, je sirotais un dernier verre en les regardant.

  Après avoir assisté au spectacle affriolant des deux belles accordant leurs instruments afin d'en jouer de concert, revigoré, je chargeais, sabre, ou plutôt baguette, au clair afin de mettre un peu d'ordre dans cette frénésie dantesque qui se déroulait sous mes yeux. Finalement, il fallait bien un chef d'orchestre, et sa baguette, pour emmener ce concerto jusqu'à la note finale reprise en chœur par tous les protagonistes.

  Épuisé, vidé au sens propre comme au figuré, je restai étendu sur le dos, serré entre Lucia, les jambes entremêlées à ma cuisse droite et Anthocharis enserrant ma jambe gauche entre les siennes. Mes deux bras étant glissé sous leur taille, elles appuyaient chacune un sein sur ma poitrine, leurs lèvres butinant mes oreilles et mon cou, leurs mains se disputant à nouveau l'instrument de leur désir pour tenter de ranimer le mien... insatiables pensai-je, sans doute à haute voix car elles éclatèrent soudain de rire...

— Donald, j'ai lu des promesses dans tes yeux, il va falloir les tenir maintenant ! S'exclama AC. en me chevauchant soudainement.

— Oui, nous trois, maintenant, c'est à la vie à la petite mort ! renchérit Lucia en s'agenouillant au dessus de mon visage me dévoilant ainsi une vue imprenable sur son mont de Vénus. Tout en s'abouchant avec sa nouvelle copine (3) qui s'activait déjà, pratiquant un massage tonifiant de ses grandes lèvres sur ma virilité de moins en moins en berne, la rousse fit de même en déposant son gros bourgeon sur ma bouche qui le suçota sans plus discuter.

  C'était reparti pour un tour !


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Chambres 421 et 423


  Pendant ce temps, Tara et Tristan s'apercevaient que leurs chambres étaient contiguës et possédaient une porte de communication intérieure. Elle sourit déverrouilla son côté et frappa trois coups. Comme rien ne se passait au bout d'une minute, elle frappa de nouveau et entendit alors le verrou se débloquer et la porte s'ouvrit. Elle prit un air un peu revêche pour lui demander :

— C'est toi qui a réservé deux chambres côte à côte ?

— Pas du tout, voyons ! J'ai juste réservé deux chambres sans autre précision.

— Alors ils ont bien fait ! — dit-elle en éclatant de rire devant sa mine contrite et s'approchant de lui, dit l'air moqueur :

— tu aurais pu faire l'économie d'une chambre je pense — et l'attirant vers elle, l'embrassa.

  Finalement, son fantasme attendrait un peu, dans l'immédiat, une première prise de contact plus classique ferait l'affaire de la belle.

  Après les caresses brûlantes, l'effervescence amoureuse et les prouesses sexuelles, satisfaits, les deux artistes se contemplèrent, Tara appuyée sur son coude caressait la poitrine de son nouvel amant.

— Je vois que tu as un triangle tatoué sur ton biceps gauche et une croix ansée sur le cœur, ça signifie quoi ?

— C'est une vieille histoire de jeunesse — répondit Tristan — pas vraiment intéressante mais toi par contre je remarque un petit tatouage avec de jolies lettres tarabiscotée (3), sous ton sein gauche. Je lis "I believe" ! À quoi donc crois-tu ?

— Hi, hi, hi ! ce n'est pas une croyance — dit-elle en éclatant de rire — c'est juste le titre de ma chanson préférée de Bon Jovi, mon groupe favori. Je les suis depuis toujours, j'adore leurs chansons, leur musique, leur gentillesse, tout quoi ! Mais raconte-moi les tiens, je veux tout savoir de ta jeunesse.

— Le triangle c'est juste un symbole d'un groupe de trois copains que nous avions formé à quatorze ans, tu sais des bêtises de gosses, à la vie à la mort, on était toujours ensemble et puis les deux autres ont changé de lycée, on s'est moins fréquenté, du coup les liens se sont distendus et la vie de chacun d'entre nous à bifurqué vers un autre chemin, d'autres copains et puis les filles....

— Et cette croix ansée ?

— Ça s'appelle l'Ânkh, ☥ un symbole égyptien qui signifie la vie, c'est mon premier amour à seize ans, qui portait cette petite croix en or autour du cou. Elle la tenait de son grand-père qui avait vécu longtemps en Égypte, elle disait que c'était la clé qui ouvrait les portes du cœur, alors, elle et moi, nous sommes fait tatouer ce petit symbole sur nos poitines, là où se trouve le cœur, afin qu'ils restent toujours à l'unisson. Encore des trucs de gosses , tu vois !

— Qu'est-elle devenue ?

— Nous voulions nous marier, ses parents ont déménagé à l'autre bout de la France, elle a dû les accompagner. Je ne l'ai jamais revue. J'ai appris qu'elle était morte d'un cancer il y a quelques années.

—Je suis désolée de t'avoir posé toutes ces questions, je vois bien que cela fait remonter des souvenirs pénibles !

— Ne t'en fais donc pas ! C'était il y a longtemps, c'est juste un souvenir ancré dans un petit recoin de ma mémoire. Parlons de choses plus gaies, Allons voir nos amis, ils nous attendent peut-être au bar !

— Le crois-tu vraiment ? Moi, j'en doute fort, hi, hi ! Mais s'ils n'y sont pas j'aimerais aller me balader, pas toi ?

— D'accord, je me douche et on y va — dit-il sur un dernier tendre baiser.

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