Douceur/Dulcina

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J’étais au lycée, enfin l’équivalent du lycée en France. C’était un institut catholique et j’étais interne. Je devais avoir 16 ans ou 17 ans. J’étais timide, et farouche, en plus mon éducation faisait que je ne connaissais rien à la sexualité, on n’en parlait pas chez moi. Il n’y avait que des filles dans ce lycée, et quand je rentrais chez moi, les seuls hommes que je côtoyais étaient mon père, et mon frère plus jeune que moi. Mes parents ne parlaient jamais des relations entre homme et femme. Même amoureuses. Parfois à Noel je les ai vus se donner un baiser sur la bouche, mais c’est la seule marque d’affection ostensible qu’il m’a été donné de voir.

J’étais donc vraiment innocente. En plus j’étais menue avec des petits seins, et les hommes dans la rue ne faisaient pas attention à moi. Je te le dis car aujourd’hui je me rends compte que ce n’est plus pareil, je n’ai pas plus de seins, mais je sais quand un homme mate mon cul en se retournant sur mon passage… Et toi tu fais pareil avec les autres femmes, je t’ai vu.

Il y avait cette fille plus âgée d’un an comme elle avait redoublé. Je la trouvais dévergondée. Elle s’appelait Dulcina. Ça veut dire Douce en brésilien. On racontait qu’elle avait des petits copains. Je l’imaginais embrasser des garçons sur la bouche, mais j’étais loin de concevoir autre chose. Ni tous les émois que cela pouvait déclencher, j’étais une oie blanche, évidemment, ne te moque pas de moi s’il te plait.

Nous dormions dans de grands dortoirs collectifs, mais il y avait des séparations à mi-hauteur et cela faisait comme des chambres de 6 lits. Un soir, je me trouvais donc assise sur mon lit. Les autres filles étaient parties à la douche collective et j’étais en culotte en train de déboutonner mon chemisier pour les rejoindre. Quand Dulcina est apparue devant moi, le visage en larmes. Je me suis levée instinctivement et l’ai prise dans mes bras. Elle a continué de pleurer contre mon épaule, je sentais ses larmes mouiller ma chemise.

Elle a fini par se calmer, et m’a dit : tu es gentille toi, merci, Mélina.

- Tu connais mon prénom ?

- Bien sûr je t’observe depuis un moment. En plus d’être gentille, tu es belle.

- Moi ?...

- Oui, toi, et tu ne le sais pas encore, mais les garçons seront bientôt fous de toi.

- Hihihi…

- Ne rigole pas c’est vrai, regardes tes joues, tes lèvres.

Elle me toucha le visage, mes lèvres. Descendit sur mes épaules, en égrenant les qualités de chacune des parties de mon corps : désolé, je t’ai mouillé, mais ta peau est si douce là. Sa main se glissa dans l’échancrure de mon chemisier à moitié ouvert. « Et tes petits seins sont si mignons. » Elle caressa mes tétons qui pointèrent aussitôt. Ça m’était déjà arrivé mais je n’avais jamais associé cela à cette sensation de bien-être. Et là je me laissais faire, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Je trouvais cela agréable. Je ne faisais pas un geste. Même quand elle posa ses lèvres sur les miennes pour m’embrasser. J’ouvrais la bouche, légèrement surprise tout de même. Elle lécha mes lèvres et je ne trouvai pas cela dégoutant, bien au contraire, je sentis un tourbillon dans mon ventre. Je me sentis chaude et quand sa main caressa le petit duvet de mon ventre pour atteindre ma culotte. Je sentis que quelque chose suintait entre mes jambes. Je réussis à dire : « Attends je crois que j’ai fait pipi dans ma culotte »

- Mais non, tu es humide parce que tu aimes mes baisers. C’est normal, ne t’inquiètes pas, moi aussi, je suis humide, toutes les femmes réagissent ainsi.

Elle attrapa délicatement ma main et la posa sur sa propre culotte que je sentis complètement trempée. Je laissai ma main là sans la bouger.

Elle reprit ses baisers et je sentis sa main glisser sous ma culotte. Quand elle caressa mon clito, je ne savais même pas ce que c’était, je me sentis fondre. A la fois ramollie et si vivante. J’étais un iceberg détaché de la banquise et je dérivais lentement dans un océan chaud. Je fondais et c’était si délicieux.

Quand j’entendis les bavardages des autres filles qui sortaient de la douche, je me réveillai et sortis de mon rêve. Dulcina, se redressa aussi et nous nous éloignèrent l’une de l’autre en nous dirigeant vers le couloir de la douche. Faisant l’air de rien. Les autres nous bousculèrent sans faire attention à nous. Dulcina partit vers sa propre chambrée et j’allai à la douche, encore rêveuse. N’ayant pas encore compris ce qui m’était arrivée.

Une semaine plus tard, Dulcina était virée de l’école sans que j’ai pu la croiser ni lui reparler. C’est elle qui a éveillé ma sensualité, et avec qui j’ai eu mon premier baiser et mon premier vrai émoi. Je ne l’ai jamais revu, mais je n’ai jamais revécu la douceur de cet instant avec elle. Dulcina, son nom est vraiment associé à la douceur de ce moment si particulier…

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