Chapitre 1

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Ce matin-là, alors que je pratiquais mon sport, mes yeux fouillaient la salle à la recherche de distraction. C'est alors que je la vis, cette jolie rousse à l'autre bout, attirant tous les regards. Mon radar de playboy ne pouvait pas la louper. Elle avait ce charme naturel, un mélange de vulnérabilité et de séduction, qui m'intriguait immédiatement. Il était évident qu'elle serait ma prochaine conquête.

— Besoin d'un coup de main avec ça ? lançai-je avec un sourire charmeur en la voyant lutter avec une barre de poids.

Elle leva les yeux vers moi, surprise mais visiblement intéressée.

— Tu as raison, admit-elle en souriant à son tour, m'offrant ainsi une porte ouverte vers son monde.

Je lui offris mon aide pour soulever la barre, tout en laissant mes pensées divaguer vers les possibilités qui s'ouvraient à moi.

— Tu devrais peut-être éviter de porter des charges trop lourdes, tu pourrais te blesser. Ou au moins avoir un binôme pour rattraper la barre si besoin.

— Je pensais pouvoir réussir à la lever seule. Mais je retiendrai la leçon, ne plus lever plus si je n’ai pas mon binôme avec moi.

— Où est ton binôme ? Logiquement, elle devrait rester avec toi tout au long de la séance.

— Malade, elle n’est pas venue.

— Oh.

— Merci en tout cas pour ton aide….

— Thomas, compris-je devant sa phrase en suspens.

— Emma.

Nous continuâmes de discuter un peu, pendant que je l’aidais à s’entraîner. C’est une passionnée de fitness, comme moi, mais cela ne m'intéressait que dans la mesure où cela pouvait mener à quelque chose de plus intime entre nous. Dommage que son binôme soit malade, ça aurait pu être amusant à trois.

— Bon, je pense que ça suffit pour aujourd’hui, finit par déclarer Emma. Je vais aller prendre une douche.

— Besoin d’aide ?

— Non merci, rigola-t-elle.

Nous nous dirigions vers les douches chacun de notre côté. Je me dépêchai afin de l’attendre devant l’entrée. J’aimerais lui proposer d'aller prendre un verre, sachant très bien que cela pourrait être le début d'une aventure excitante.

— Tu m’as attendu ? lança une voix, Emma.

— Bien sûr, je voulais te proposer d’aller boire un verre avec moi. Afin d’apprendre à se connaître un peu mieux.

Elle accepta avec enthousiasme, et bientôt nous étions attablés dans un café voisin. Les heures passèrent rapidement alors que nous riions et échangions des banalités, mais je sentais déjà monter en moi cette impatience de passer à l'étape suivante.

À un moment donné, nos mains se touchèrent accidentellement sur la table, et je ressentis une décharge électrique parcourir tout mon corps.C’était le moment où le jeu prenait une tournure plus sérieuse, où je savais que j'avais déjà gagné.

Bien que je fusse content de savoir que j’allais obtenir ce que je voulais, je regrettais qu’il n’y eût pas eu un peu plus d’adrénaline.

Nos boissons finies, je lui proposai de prolonger la soirée dans un hôtel de luxe non loin de là. C’était hors de question de la ramener chez moi. Son sourire espiègle en disait long sur ses intentions, et je savais que j'avais réussi à l'emmener là où je voulais.

Dans la chambre, nos baisers étaient passionnés, j’embrassais son cou pendant que, petit à petit, nos vêtements rejoignaient le sol, nos désirs s'enflammaient davantage à chaque contact, dévorant toute inhibition. Je sentais la tension monter, l'excitation palpable dans l'air. Mais au fond de moi, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une pointe d'ennui. Emma était belle, certes, mais il lui manquait ce petit quelque chose qui aurait pu piquer davantage mon intérêt.

Lorsque nous eûmes terminé, Emma sembla s'attendre à une étreinte tendre, à un moment de proximité après nos ébats. Mais pour moi, ce n'était pas le cas. Je me sentais déjà las de cette situation. Je savais que je n'avais obtenu que ce que je voulais : une nuit de plaisir sans attaches. Elle n’était qu’une simple distraction. Un moyen d’assouvir mon besoin du moment. Je n'avais aucunement l'intention de prolonger cette relation au-delà de cette nuit. J’ai déjà une petite amie, pas besoin d’une deuxième.

Je me levai du lit sans un mot, laissant Emma nue dans les draps froissés. Son regard me suivait avec une lueur d'incertitude, mais je n'y prêtais guère attention. Pour moi, elle n'était qu'une conquête de plus à ajouter à ma liste déjà bien fournie.

— Tu ne reviens pas te coucher ? demanda-t-elle d'une voix douce, ses yeux cherchant les miens avec une lueur d'espoir.

Je la regardai avec un sourire en coin, sachant que cette fois-ci, je devais être plus direct.

— Désolé, ma belle, j'ai des obligations, dis-je avant de m'éclipser dans la salle de bain pour me préparer à rejoindre mon prochain rendez-vous.

Elle me regarda avec incompréhension, mais je m'en moquais et je partis dans la salle de bain, afin de me rendre présentable pour le dîner avec mon père et ses invités. Je pris simplement une rapide douche et me rhabillai. Lorsque je rentrai dans la chambre, Emma était toujours nue dans le lit.

— Tu veux au moins mon numéro ? On pourrait se revoir et recommencer ? demanda-t-elle.

Je détestais quand les filles avec qui je couchais insistaient comme ça. Elles devraient savoir que si j'avais eu envie de faire la discussion, je l'aurais fait.

— C'était juste pour s'amuser, passe à autre chose. La chambre est payée jusqu’à demain matin. Profites-en.

Je n’ai pas attendu la fin de sa phrase et j’ai claqué la porte. Le couloir de l'hôtel était comme un défilé de regards féminins, toutes attirées par ma présence ou mon charme, peu importe. Je ne leur accordais pas même un regard, sachant que je les avais déjà toutes à mes pieds, prêtes à satisfaire le moindre de mes désirs.

Mais bon, je ne pouvais pas leur en vouloir. À vingt-huit ans, les yeux noirs, la mâchoire sculptée, les lèvres charnues, je n'avais pas envie de paraître narcissique, mais je comprenais pourquoi elles craquaient toutes sur moi.

Il aurait été difficile de croire que je ne pouvais pas embrasser une carrière de mannequin. Après tout, avec la fortune de ma famille, j'aurais pu facilement faire mes débuts dans ce domaine si j'avais voulu. En tant que futur héritier du conglomérat Castez, une entreprise prospère établie par mon grand-père, j'ai été élevé dans le luxe dès ma naissance. Mon grand-père, un véritable visionnaire dans le monde de la culture, du cinéma au théâtre en passant par les musées, avait réussi à bâtir un empire dans plusieurs secteurs. Ces industries étaient encore naissantes à son époque, mais il les trouvait fascinantes, y consacrant une passion dévorante. Il avait pressenti leur potentiel commercial, raison pour laquelle, à peu près au même âge que le mien, il avait fondé notre entreprise.

Nos nombreuses galeries étaient dédiées à la présentation des œuvres d'artistes de renom ainsi que des talents émergents, soutenus par nos fondations généreuses. Dès le départ, notre objectif était clair : promouvoir le divertissement sous toutes ses formes. Cependant, conscients des enjeux environnementaux et désireux de redorer l’image de l’industrie culturelle, nous avons entrepris récemment un investissement massif dans les énergies vertes. Cette transition n'a pas été aisée, compte tenu des réticences profondes des deux secteurs à se mêler.

Pour réussir à convaincre les acteurs des deux domaines, nous avons adopté une approche stratégique et progressive. Nous avons commencé par éduquer et sensibiliser les parties concernées aux avantages des énergies vertes et à l'importance de la durabilité dans l'industrie culturelle. En montrant l'exemple à travers l'intégration de pratiques durables dans nos opérations et en créant des partenariats avec des entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables, nous avons progressivement gagné la confiance et l'adhésion de nos partenaires.

Malgré ces défis, nous avons réussi à conjuguer avec succès l'industrie culturelle et les énergies vertes, positionnant ainsi notre entreprise comme leader dans ces deux domaines. Que vous cherchiez à vous divertir avec un film captivant ou à contribuer à un avenir plus vert en optant pour de l'électricité renouvelable, nous étions là pour répondre à tous vos besoins.

Une fois arrivé dans le hall, j’ai remarqué le regard insistant de la réceptionniste. Ses yeux me suivaient avec une lueur d'admiration ou d’envie, je ne savais trop. Peu m'importait, j'étais habitué, qu'ils fussent envieux ou admiratifs. Je suis sorti de l'hôtel et je suis monté dans ma voiture, ignorant les regards des passantes qui s'attardaient sur moi, certaines avec curiosité, d'autres avec désir. J’étais habitué à ce genre d'attention, mais je ne m'y suis pas attardé. J’avais d'autres choses en tête.

Pendant le trajet jusqu'au restaurant, mes pensées se tournaient vers Emma, étendue sur ce lit d'hôtel, désemparée et vulnérable. Un léger sentiment de satisfaction m'envahissait d'abord, mais il était rapidement remplacé par une indifférence glaciale. Peut-être aurais-je la chance de rencontrer une fille plus captivante à la soirée de mon ami Nathan, qu'il avait organisée pour célébrer un contrat qu'il avait réussi à décrocher pour son entreprise. Même si je pensais que c’était juste une excuse pour s’offrir une bonne soirée, puisque tout le monde était invité.

En tant qu'héritier d'une entreprise financière, il excellait dans le domaine de la bourse, multipliant les profits et faisant prospérer sa société depuis toujours. Grand, blond aux yeux bleus, et musclé, il était l'un des rares à pouvoir rivaliser avec moi en ce qui concernait les conquêtes féminines.

Enfin arrivé devant le restaurant, un établissement prestigieux et sophistiqué niché au cœur de la ville, l'agacement devait se lire sur mon visage.. Je réalisais avec un brin d'anxiété que j'avais accumulé un retard de dix minutes.

"Merde mon père va me tuer".

Je pressais le pas pour franchir les portes du restaurant.

L'intérieur du restaurant exsudait une élégance discrète et raffinée. Les murs revêtus d'un papier peint subtilement doré offraient une toile de fond chaleureuse et accueillante. Des lustres étincelants suspendus au plafond haut créaient une atmosphère lumineuse, tandis que des bougies parfaitement disposées sur les tables diffusaient une lueur douce et romantique.

Les tables étaient habillées de nappes en lin blanc immaculé, ornées de vaisselle délicate en porcelaine et de couverts en argent étincelants. Des fleurs fraîches disposées avec art ajoutaient une touche de couleur et de fraîcheur à l'ensemble. Les serveurs, vêtus de vestes élégantes et de cravates assorties, se déplaçaient avec une grâce silencieuse, anticipant les besoins des convives avec professionnalisme.

L'ambiance était imprégnée d'un murmure feutré de conversations animées et du tintement délicat de verres à vin. Une musique classique légère jouait en sourdine, ajoutant une touche de sophistication à l'ensemble. Les convives, vêtus de leurs plus beaux atours, semblaient se délecter de chaque instant passé dans ce sanctuaire gastronomique.

C'était un lieu où l'on venait savourer des mets exquis et des vins prestigieux, où chaque détail était soigneusement orchestré pour offrir une expérience culinaire inoubliable.

Je finis par trouver mon père attablé avec ses amis.

— Bonsoir, veuillez m’excuser, j’ai été retenu au bureau.

— Assieds-toi, Thomas, dit mon père d'un ton calme, mais son regard trahit un soupçon de scepticisme.

Jeff Castez, mon père, était destiné à une brillante carrière militaire, mais le destin en a décidé autrement lorsqu'il a été contraint de reprendre les rênes de l'entreprise familiale à la suite du décès de mon grand-père. Son physique imposant et sa stature rigide reflétaient l'empreinte de ses vingt-cinq années de service dans la marine. Les épaules larges et la posture droite témoignaient de son passé militaire, tandis que ses cheveux, désormais parsemés de fils argentés, étaient toujours coupés ras, rappelant son ancienne discipline.

Son visage, sculpté par le temps et les responsabilités, était souvent figé dans une expression sévère et austère. Pour lui, le service militaire représentait l'apogée de la virilité, et il portait cette conviction comme un étendard, imposant le respect et l'obéissance à son entourage. Chaque geste, chaque parole était empreinte d'une autorité naturelle, forgée au fil des années passées au service de son pays.

Il était profondément attaché aux valeurs familiales et au prestige de l'entreprise Castez. Son engagement envers la réussite de l'entreprise était indéfectible, et il mettait tout en œuvre pour perpétuer l'héritage laissé par mon grand-père.

— Ce n’est rien, nous comprenons tous, Jeff, intervint Tobias.

Tobias, en revanche, incarnait l'antithèse parfaite de mon père. Son visage rayonnait toujours d'un sourire chaleureux qui illuminait la pièce dès qu'il y entrait. Sa silhouette élancée dégageait une certaine prestance, bien que plus subtile que celle de mon père. Le contraste entre leurs apparences physiques laissait perplexe quant à la nature de leur amitié, mais cette différence se manifestait également dans leurs caractères.

Les yeux en amande, héritage de ses origines, étaient encadrés par de fines rides, témoins de son penchant pour la jovialité et la plaisanterie. Son visage rond et heureux ne correspondait pas à l'image stéréotypée d'un homme d'affaires, mais il dissimulait une intelligence affûtée et une détermination sans faille derrière son apparence décontractée.

Leur rencontre fortuite s'était produite autour d'un nouveau prototype de voiture que mon père voulait absolument voir, dont Tobias en était l’inventeur.

À la tête de l’empire Glamous, Tobias possédait de nombreuses filiales, de l'aérospatial à l’automobile en passant par l’hôtellerie. Il figurait parmi les plus grosses fortunes du monde.

Si j’appréciais Tobias, sa fille Victoria, c'était tout le contraire. Qui a mon plus grand malheur, était présente aussi. Au moins, elle n'était pas trop moche, c'était déjà ça. Chiante, mais baisable. Son teint pâle, presque translucide, contrastait de manière saisissante avec ses longs cheveux sombres, d'une brillance presque éthérée. Ces derniers, parfaitement lisses, encadraient un visage aux traits délicats, presque enfantins, mais marqué par une expression perpétuelle de défi. Son regard en amande, légèrement incliné, était encadré par de longs cils soigneusement maquillés, ajoutant à son allure mystérieuse. Son visage, aux courbes douces et arrondies, semblait presque irréel, en totale opposition avec la fermeté de son corps parfaitement développé. Malgré sa stature relativement petite, elle dégageait une présence imposante, portant son élégance avec l'assurance d'une femme d'affaires accomplie. Et puis, il y avait ce je-ne-sais-quoi, une subtile aura asiatique qui émanait d'elle, ajoutant une touche de fascination supplémentaire à son charme indéniable.

— Tu veux ma photo ? me chuchota-t-elle agacée.

— Avec plaisir ! Stephen King cherche justement un horrible monstre pour la couverture de son prochain livre, je pourrais la lui vendre.

— Crétin.

Bien que je prisse un certain plaisir à l'énerver, je ne devais pas oublier la soirée qui m'attendait avec toutes ces jolies filles. Un gentleman de mon rang ne peut décemment pas les laisser patienter trop longtemps.

— Pourquoi nous avoir tous réunis ? demandais-je.

— Comment ça ? interrogea Tobias, intrigué.

— Vous ne nous invitez jamais quand vous dînez au restaurant, précisais-je en désignant Victoria et moi.

— Nous sommes réunis ici tous les quatre pour discuter de votre futur mariage, annonça mon père.

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