Coup de vent

Une minute de lecture

Les rossignols ne chantent plus,

Et le jour clair s'en est allé ;

La nuit lourde et fort ventrue,

Depuis qu'un autre s'est noyé,

Dans les liquides de ma mer,

Qui mouille ce sable de terre ;

Coulent sur mon cuir nu et rose,

Comme des perles de cristal,

Mes larmes sèches de névrose

Qui rouillent ma flèche en métal,

Que j'allais tantôt balancer

Dans ce rythme chaud cadencé ;

Où es-tu donc mon nirvana,

Avec ton jardin de bruyère,

Fleuri de fleurs qu'on te donna

Quand tu touchais notre misère,

Qui frissonnait sous ta caresse

Et réveillait notre jeunesse ?

O mon ange aux plaisirs perdus,

Dans ton ventre gonflé par l'autre,

Reviens très vite dans mes nues,

Qui seront à nouveau les nôtres ;

Je tourne en rond comme un damné

Dans ma tête de condamné ;

La vie sans toi je la connais,

Avec sa tristesse chronique ;

Tous les soirs un peu, je pleurais,

Au fond de mon oeil alcoolique

Les larmes sèches du remords,

Qu'avant toi revienne la mort ;

Pourtant tu sais, à dix-sept ans,

On n'a pas envie de mourir ;

Et que de vivre c'est dément,

Même s'il faut tant en souffrir ;

Alors reviens avec la mer

Pour me noyer dans ta rivière ;

Les rossignols rechanteront,

Et le jour clair s'en reviendra ;

La nuit, ton ventre sera rond...

Dans ce jour où tu me noieras

Dans les liquides de ta mer

Que mouille ta rose légère.

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