La plus cruelle des passions
À toi, le plus cruel de mes battements de cœur
Tu es beau — et tu le sais.
Tu es riche — et tu l’as fait peser.
Le monde semblait tourner autour de toi,
et toi, tu dansais au centre,
sûr de ton pouvoir,
ivre de ton reflet.
Tu les faisais toutes tomber…
Et tu t’en amusais.
Moi, j’étais là.
Silencieuse.
Invisible.
Présente malgré tout.
Victime volontaire d’un amour à sens unique.
Tu aimais une autre.
Une cousine —
qui ne te rendait même pas ton regard.
Et moi…
moi je t’aimais
même en sachant que je ne comptais pas.
Tu m’as harcelée,
provoquée,
fait pleurer dans le silence des couloirs.
Tu t’es même permis de t’en prendre à mon petit frère.
Quelle bassesse.
Quelle cruauté.
Et pourtant,
c’est toi que j’ai le plus aimé.
Pourquoi ?
Je ne le saurai jamais.
Tu m’as brisée au point de me détester moi-même.
Je me suis sentie laide, inutile,
comme une poussière dans ton univers brillant.
Mais malgré tout,
je t’ai aimé.
J’ai écrit une lettre que je n’ai jamais osé te donner.
J’y parlais de toi comme d’un ange.
J’ai prié pour toi.
J’ai prié pour nous.
J’ai même supplié les étoiles,
comme une enfant perdue dans un ciel trop grand.
Mais toi…
Tu t’es moqué de cet amour.
Tu en étais conscient.
Et tu n’as rien fait… sauf en rire.
Pourquoi a-t-il fallu que le destin nous place encore une fois
dans le même établissement ?
C’est là que j’ai compris :
tu n’étais pas seulement cruel avec moi.
Tu avais blessé d’autres cœurs,
d’autres filles.
Et malgré tout…
tu m’as fait connaître la passion.
La vraie.
Celle qui brûle et qui détruit.
Alors merci.
Merci pour la douleur.
Merci pour l’illusion.
Merci d’avoir été l’amour que je ne souhaite plus jamais revivre.
Et à jamais.
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