Chapitre 2 ~ Sacha

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Putain de vie et journée de merde...

D'abord, tout commence avec mon enfance merdique, puis mon passage de famille d'accueil en famille d'accueil. Et voilà qu'aujourd'hui, j'arrive en retard au lycée, donc je me suis chopé une heure de colle. Mais ce n'est pas terminé. Non. Je suis me pointé, en suite, en plein dans une baston entre deux mecs ou j'ai faillit d'ailleurs me prendre une pêche en pleine poire. Au mauvais endroit et au mauvais moment. Et bam, deux heures de colle. Super ! Journée crevante avec ces satanés cours, particulièrement ceux de maths, j'y comprend que dalle a cette matière, sérieux ça sert à quoi en plus ? Et me voilà partie en direction de ma famille d'accueil, chez les Simon.

Comme à chaque fois depuis deux ans que je débarque dans une famille, les débuts avec eux sont cool, enfin sa dure quoi, le temps de la visite avec l'assistante sociale. Mais avec les Simon ça dure un peu plus longtemps on va dire, je suis chez eux depuis deux moi. Cécile est gentille mais elle est enceinte et vit une grossesse compliqué, son mari Gilles est un peu moins sympas, voir pas du tout. Déjà, il ne m'aime pas et puis il picole un peu trop souvent, ce qui le rend agressif avec moi, même s'il ne m'a jamais cognée, il a été blessant verbalement, et a eu des gestes brusques. Ils ont deux enfants, l'aîné Léa a 4 ans, et le dernier Cory a 2 ans.

— Shacha ! j'entends en entrant à peine dans l'appartement.

Je lève ma tête en direction de la petite voix qui m'appelle. Léa, avec ses cheveux couleur miel tressés, est au bout de l'autre bout du couloir heureuse de me voir. A peine prononcé mon prénom, son frère déboule à ses côtés. Et lui n'attend pas et me saute dessus. Je le rattrape en souriant.

— Salut mon pote. Salut ma beauté. Vous avez passé une bonne journée ?

— Oui, mais maman est enco'e malade, me dit Léa, qui a encore du mal avec les « R », avec son visage qui s'assombrit.

— Ok, alors allez vous installer sur le canapé et regardez votre dessin animé préféré, moi je vais la voir, je leur propose en déposant Cory au sol.

A peine au sol, qu'ils courent jusqu'au canapé. Moi pendant ce temps je me dirige vers la chambre de Cécile. Je toque et attends qu'elle m'invite à entrer avant de pénétrer la pièce.

— Salut Sacha, m'accueille-t-elle, avec un grand sourire.

Je sais qu'elle essaie de me cacher sa fatigue, mais je le sens mal ce coup là.

— Lut !

Elle prend une grande inspiration avant de tapé sur le matelas sur lequel elle est allongée.

— Vient t'asseoir mon grand, nous devons parler.

Je le sens mal. Encore...

Je m'assoie donc sur le lit et attends.

— Écoute... Je. Je suis désolé, mais...

— Mais quoi ? je lui demande peut-être un peu trop sèchement.

— Je ne vais pas pouvoir continuer à t'accueillir...

Je me lève du lit et commence à me diriger vers la sortie.

— Sacha, attends !

Je m'arrête et là regarde par dessus mon épaule, le visage complètement fermé.

— Ce n'est pas que je ne veux pas, je t'assure, mais je ne peux plus. Ma santé ne me le permet plus. J'ai déjà du mal à m'occuper de mes propres enfants pour le moment. J'ai contacter l'assistante sociale pour lui en parler et m'a dit qu'elle me rappellerait dans la journée voir demain pour m'informer si elle trouve une autre personne. Bien évidemment tu reste chez nous jusqu'à ce qu'elle trouve une autre famille... Sacha, je suis tellement désolé, je... dit-elle en pleurant.

Impossible d'être impassible face à elle, je m'avance à nouveau vers elle et là prends dans mes bras afin de la consoler.

— Je suis vraiment désolé, mon grand.

— Je sais, ça va aller Cécile. Tu sais quoi, je vais prendre quelques affaires et appeler Érika pour voir si je peux aller chez...

— Non ! Non, reste jusqu'à ce que l'on a des nouvelles, s'il te plaît.

— Ok. Je vais avec le morveux dans le salon.

Qu'est-ce que je disais déjà ? Ah oui ! Putain de vie et journée de merde !

***

Après avoir mangé, je suis directement partie dans la pièce qui me sert de chambre pour appeler Érika. Mon amie de toujours, ma meilleure amie, ma sœur de cœur.


— Hey beau gosse je te manquais déjà ? me demande-t-elle, lorsqu'elle décroche.

Je souris en m'allongeant sur le lit.

— Tu n'a même pas idée, dis-je en soupirant.

— Oh, oh... Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Je vais encore changer de baraque.

— Quoi ? Attends ! Mais pourquoi ? Je sais que ça passe mal avec Gilles, mais avec les gamins et Cécile ça va non ?

Je lui déballe tous et parlons tous les deux quelques temps avant que Léa frappe contre la porte et entre, comme d'habitude sans attendre que je le lui dise. Je met un doit sur ma bouche en la regardant, pour lui faire comprendre de ne rien dire pour le moment.

— Je te laisse Érika, je t'aime à demain.

— Moi aussi je t'aime, bisous à demain.

— Bisous.

A peine raccroché que Léa s'avance vers moi.

— Maman, t'appelle. Elle a pleu'é, pou'quoi ?

Je soupire, avant de me lever et de la suivre.

— Elle est triste c'est tout. Va voir ton père avant qu'il crise.

Elle hoche la tête et repart dans le salon, pendant que moi je rejoins Cécile. La porte étant déjà ouverte j'entre.

— Tu voulez me voir ?

— Oui. L'assistante sociale vient de m'appeler.

Déjà !

— Ok.

— Elle à trouver une autre famille. Ils habitent à Rodilhan dans une maison. Ils ont un fils de ton âge. Tu peux les rejoindre pendant les vacances de Toussaint.

Donc dans quelques jours seulement...

— Je sais que c'est très, même trop, rapide. Mais je pense que tu te sentiras mieux chez eux. J'ai beaucoup parlé avec l'assistante et m'a raconté l'histoire de cette famille, je ne pouvais pas accepter sans connaître un minimum leur histoire. Tu as rendez-vous lundi prochain pour visiter la maison.

— Ok, je lui répond d'une voix blanche en me levant et retourne dans ma chambre.

Une fois dans la pièce, je balance tous ce qu'il y a devant moi et cris de rage.

— Bordel !

Je me retourne d'un coup sec, lorsque la porte s'ouvre sur un Gilles bourré qui, dans une colère noire, s'avançant vers moi. Au fur et à mesure que ses pas l'approche de moi, moi je recule. Malheureusement, le mur m'arrête mais pas lui.

— C'est quoi ton problème, p'tite merde ? demande-t-il d'une voix pâteuse, avec un haleine qui sens le whisky, en m'empoignant le col de mon t-shirt.

Instinctivement, je mets mes mains sur ses poignets pour essayer de l'éloigner de moi. Mais c'est tous l'inverse qui se produit, il serre plus fort. Je sens mes pieds se décoller du sol. Je sais que face à lui, je ne fais pas le poids, c'est un homme qui a passé sa vie en salle de sport à se muscler, moi, même si je fait fait aussi de la musculation, je ne pourrais jamais l'arrêter.

— Tu réponds quand on te parle connard ! C'est.Quoi.Ton.Problème ?

— Je t'emmerde Gilles. Lâche moi !

Je vois son visage devenir encore plus rouge de colère et la seconde d'après, j'atterris contre l'armoire. Au moment où j'atteins le sol, j'entends un cris d'enfant.

— Papa ! Non !

Léa se jette sur moi, dans mes bras, pour freiner son père, car elle sais que je suis le seul à être son souffre douleur. Coller contre mon torse, elle pleure à chaudes larmes.

— Léa, dégage de là, grogne Gilles

— Non, sanglote-t-elle en se serrant encore plus à moi.

— Fait chier ! crit-il. Tu as de la chance que ma fille soit là, et que tu partes bientôt de chez moi, p'tit Je me lève à nouveau et sors de la chambre afin de prendre quelques affaires dans la mienne et partir de cet appartement en vitesse avant que Gilles me remarque à nouveau, et décide de passer réellement de franchir le cap et de me frapper.
C'est finit, je ne fais confiance à plus personnes...
merdeux.

Je regarde Gilles partir avant de porter mon attention sur Léa.

— Merci ma puce, je lui murmure au creux de l'oreille. Allez je te remets au lit, il faut que je range ma chambre. Je dors chez Érika ce soir pour éviter les problèmes.

— D'accord, chuchote-t-elle.

***

Une fois Léa au lit, je l'embrasse sur le front, avant de me relever et de sortir de la chambre.

— Shacha ?

Je m'arrête et regarde la princesse.

— Oui ma puce ?

— Tu va v'aiment pa'ati' ?

Je soupire et retourne au lit et m'assois à ses côtés sur le matelas.

— Oui ma belle je vais bientôt partir, Cécile ne peut plus me garder. Mais ne t'inquiète pas, je ne vous oublie pas et puis je viendrai vous voir de temps en temps.

— P'omis ? s'exclame-t-elle joyeuse d'un coup.

— Je te le promet, je lui répond en souriant et en lui tapotant le bout du nez. Je t'aime fort princesse.

— Moi aushi, dit-elle en baillant.

Je me lève à nouveau et sors de la chambre afin de prendre quelques affaires dans la mienne et partir de cet appartement en vitesse avant que Gilles me remarque à nouveau, et décide de passer réellement de franchir le cap et de me frapper.

C'est finit, je ne fais confiance à plus personnes...

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