Chapitre 12 ~ Sacha

8 minutes de lecture

Je suis allongé, sur le ventre, sur mon lit à jouer avec mes voitures quand j'entends maman pleurer et Paul lui crier dessus. Je me lève et vais les voir dans le salon. Discrètement, je passe la porte de ma chambre où la peinture commence à s'enlever, et avant sur la pointe des pieds pour éviter d'avoir des problèmes. Paul n'est pas gentil avec maman et de temps en temps avec moi aussi. J'arrive dans la pièce où je les entends se disputer. Je me cache derrière l'encadrement de l'arche d'entrée de la pièce et les regardes silencieusement.

— Paul chéri, gémit-elle en reniflant. J'en ai besoin. S'il te plaît, donne-moi un peu de poudre.

— Non ! grogne Paul en grimaçant.

Paul est ultra costaud, il est chauve et à une grande cicatrice sur la joue gauche. Il est méchant quand il prend son air de vendeur de drogue. Maman en prend de plus en plus depuis qu'il vie avec nous à la maison.

— Tu me doit déjà la dope d'hier et je suis persuadé que tu n'a pas la tune, dit-il en lui cirant dessus.

— Non je ne l'ai pas, tu le sais bien. Tu peux pas me faire une faveur chéri.

— Suce-moi, et je verrais ce que je peux faire. Peut-être que tu auras un ou deux rendez-vous pour t'aider à me rembourser lui ricane-t-il en déboutonnant son pantalon.

Sacha...

Non, non ! Je ne veux pas voir ça...

— Sacha...

Je fronce les sourcils. Cette voix, c'est la deuxième fois qu'elle m'appelle. Pourtant, ce n'est pas celle de ma mère, ni celle de Paul, mais je la connais. Je sais que je la connais...

— Hey, mon cœur ! Réveille-toi tu es en train de faire un cauchemar. Mon cœur, c'est moi Raphaël, tous va bien, je suis là.

Raphaël ? Oui c'est lui... Ce n'est qu'un vieux souvenir, je fais un mauvais rêve.

D'un bon, je m'assoie et ouvre les yeux haletant. Je me retrouve nu assis sur mon lit, en sueur. Je souffle un bon coup et frotte mon visage avec mes mains. Lorsque je prends conscience que quelqu'un est à côté de moi. Je me tourne et vois Raphaël dans la même position que moi, me regardant inquiet. Ce même regard qui m'observe en silence depuis trois jours déjà. Trois jours que je ne lâche pas Raphaël et lui demande de dormir avec moi... Tout ça, depuis que je l'ai revu, depuis qu'il m'a mis cette satanée épée de Damoclès sur la tête.

— Viens, dit-il seulement en écartant les bras.

Je ne me fais pas prier et me fond contre lui. Le même rituel depuis le retour de mes cauchemars. Nous nous rallongeons et restons silencieux. Comme à chaque fois...

— Tu veux m'en parler ? demande soudainement Raphaël.

Sa question me surprend, il me l'avait aussi posé lors de notre première nuit, cette fameuse nuit où nous avons fait l'amour pour la première fois. Je me souviens vaguement lui avoir dit que je ne voulais pas en parler, que ces rêves faisait partie de mon passé. D'un passé que j'essaie d'oublier. Toujours entouré de ses bras, je lève la tête pour le regarder. Seigneur qu'il est beau avec ses cheveux en bataille et sa bouille encore à moitié endormie. Pourtant ses yeux parle pour lui et malgré la fatigue, j'y lis une certaine inquiétude.

Ce qu'il ne sais pas, c'est que moi aussi je le suis. Déjà trois jours d'écouler et je n'ai trouvé aucun centime pour rembourser la dette de ma mère. Je ne sais pas quoi faire, car j'ai la trouille que les représailles tombe sur mes poches. J'ai peur que Raphaël subisse les conséquences des conneries de ma mère. Quand je repense à ce soir là, je me dis que j'aurais dû défendre mes amis, que j'aurais dû le défendre. Non, je suis resté seulement silencieux et tétanisé par la peur. Bon sang j'ai dix-huit ans bientôt et lorsque je me suis retrouvé face à Paul, je suis redevenu le gosse que j'étais à l'époque.

Je sur-élève ma tête pour frôler ses lèvres avant de posé à nouveau ma tête sur son épaule. Que faire ? Est-ce que je lui parle un peu de ce passé qui me colle à la peau, ou je le laisse ainsi ? Je soupire car ma décision est déjà prise, je le sais, non ! Je le sens.

— Ce n'est rien d'extra, je commence par lui dire. Je revivais juste un jour ou ma mère voulais de la drogue, et qu'elle en demandais à son fournisseur...

J'essaie d'être vague en lui disant la vérité, même si je sais qu'à un moment donné, il voudra des réponses. Mais pour le moment, ces réponses je ne suis en mesure de les lui dire.

— Ok, abdique-t-il. Allé, dormons que nous sommes tous les deux morts de fatigue.

— Je suis désolé, je soupire. Si tu préfère retourner dormir dans ton lit vas-y, je t'empêche de dormir depuis plusieurs nuit.

— N'y pense même pas, même si je suis privé de quelques heures de sommeil, chuchote-t-il. Je peux profiter de celles qui reste à t'avoir dans mes bras.

Je ricane en collant mon dos un peu plus contre lui et ferme les yeux.

— Bonne nuit chéri, dis-je en soupirant de bien-être.

— Bonne nuit mon cœur, déclare-t-il a son tour En déposant un léger baiser sur ma nuque.

***

Déjà plusieurs jours sont passés, et je n'ai toujours aucunes solutions pour donner cet argent à mon beau-père. Je ne sais pas quoi faire, tous le monde autour de moi s'inquiète pour moi. Car plus les jours passent, et plus je m'enferme sur moi-même.

Aujourd'hui, nous sommes vendredi après-midi, et si je me fis à ce que m'a dit Paul, je devrais le revoir demain... Cette idée me fou la cher de poule à chaque fois que j'y pense.

Assis sur mon lit, je profite pour, encore une fois depuis le début de cette semaine, joindre des anciennes connaissances ou même des vieux amis pour essaie de trouver les dix milles euros. Certains m'ont dit que vendre de la drogue serait le meilleur moyen pour regrouper tous ce fric, d'autre de carrément baiser pour de la tune. Mais aucunes de ces idées ne me conviennent, je ne veux pas me salir, je ne veux pas être traumatisé à vie pour une histoire d'argent. Mais lorsque je prend mon téléphone pour trouver le numéro d'un ami à ma mère que j'aimais beaucoup et qui était plutôt cool avec elle, je vois que Paul m'a laissé un message.

Inconnu : Tic Tac, Tic Tac ! Rdv demain à 18h au jardin de la fontaine. Si tu ne viens pas, ton copain auras de sérieux problèmes... Attention, ne préviens pas la police où il aura encore plus de soucis à se faire !

Je vois une photo jointe avec avec ce message et mon sang se glace immédiatement. J'y aperçois Raphaël assis sur une chaise au milieu d'une pièce bâillonnée et attaché à celle-ci. Mon téléphone tombe de mes mains devenues tremblantes, les larmes commence a couler sur mes joues. Et d'un coup, je lâche toute la pressions que je subis depuis samedi dernier pour le protéger lui principalement, et voilà que mon acharnement n'a servie à rien.

Je sursaute d'un bon lorsque l'on frappe à ma porte. J'essaie de séché rapidement mes joues, mais ça ne sers à rien, je continue malgré moi de pleurer.

— Sacha ? demande Johanna en entrant dans ma chambre.

Elle s'approche de moi et m'observe rapidement avant de s'asseoir à mes côtés.

— Hey ! Mais qu'est-ce qu'il t'arrive ? Pourquoi tu pleure ?

Je ne tiens plus, et je fonce dans ses bras et pleure toutes les larmes de mon corps. Pendant ce temps, j'oublie que mon portable est encore allumé sur la photo de Raphaël. Johanna le voix, et l'attrape.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? Sacha dit moi ou est mon fils ? crie-t-elle devenue inquiète.

— Je... je ne... ne sais pas... j'essaie de dire entre mes crise de pleur. Mon beau-père...

— Quoi ton beau-père ?

— C'est lui. Il... il m'a retrouvé. Il me menace pour que je... je lui rembourse une dette de ma mère.

— Oh mon Dieu... Sacha pourquoi tu ne nous en a pas parlé. Regarde, par ta faute Raphaël a été enlevé ! hurle-t-elle, avant de se rendre compte de ses mots et pose sa main sur sa bouche, les yeux grands ouverts. Non, non. Pardon. Je ne voulais pas dire ça. Viens-là.

Je la regarde ahurie par ses paroles, même si je les comprends et que je suis entièrement d'accord avec elle. Je n'ai pas su faire tout mon possible pour protéger Raphaël. J'aurais dû accepter de me prostituer ou de dealer, tout ça ne se serait pas passé.

Johanna me prends dans ses bras et nous pleurons ensemble. Je ne saurais dire combien de temps nous restons ainsi, je dirais plusieurs minutes, nous restons dans la même position une fois calmé du moins jusqu'à ce que son portable sonne. Johanna se sépare de moi pour se lever et partir dans le salon prendre le téléphone. Je reste assis sur mon lit totalement stone et ne réagit que lorsque Johanna ne revient dans ma chambre les yeux et le bout de son nez rougis.

— Benoît vient de m'appeler pour me dire que Raphaël n'était pas en cours cet après-midi, parce qu'il avait un professeur absent, il était censé revenir a la maison mais il s'inquiétait parce qu'il n'a pas reçu son message d'arriver. Je viens de lui expliquer rapidement ce qu'il se passe. Il arrive.

Je hoche la tête avant de la baisser. Je me sens tellement coupable, honteux.

Durant la demie heure suivant l'appel de Benoît, j'ai tout raconté à Johanna. Tout en commençant pas mon enfance et en terminant par l'épisode de samedi. Elle m'a dit qu'elle avait bien remarqué que je n'était pas dans mon assiette cette semaine, mais comme je passai plus de temps avec Raphaël, elle ne s'est pas plus posé de questions. Johanna m'a avoué aussi que Raphaël lui a avoué avoir quelques doutes mais rien d'inquiétant selon lui.

Tout les deux assis autour de la table de la cuisine, avec un café dans les mains, nous attendons que Benoît arrive. Nous nous levons d'un bon lorsque la porte s'ouvre et claque immédiatement. Benoît apparaît les yeux rouge, prouvant que lui aussi a pleuré lors de son trajet.

— Il faut qu'on appelle la police ! s'écrit-il en fonçant prendre sa femme dans les bras.

— Non ! s'éclate-t-elle. Tu sais qui j'ai besoin de voir.

— N'y pense même pas ! Tu es complètement folle, allé le voir va te faire remonter des souvenir tellement douleurs, tu n'as pas besoin de ça en ce moment.

Je suis leur conversation sans rien comprendre, même si je suppose qu'il s'agit d'une de leur connaissance.

— Benoît, Raphaël est en danger a cause d'un abrutis qui demande du fric à un gamin de dix-sept ans. L'argent d'une dette d'une femme morte. Un mec qui se prends pour un gros dur, il faut que j'aille le voir. Sans lui, nous ne pourrons pas sauver le plus rapidement notre fils.

Benoît reste silencieux quelques secondes avant de soupirer.

— D'accord, allons voir ton père...

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Lola MAOB ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0