AIMER

de Image de profil de dbanvilledbanville

Avec le soutien de  Reglisse000, Hubert Pozac, C. S. del Rosario 
Apprécié par 3 lecteurs
Image de couverture de AIMER

Il n’est pas impossible que j’aie toujours désiré aimer. Peut-être parce que cela me rappelle mes premiers pas sur le sable mouillé, râteau à la main, et ce sourire. Vous savez, ce sourire. Celui qui inonde le monde comme un soleil en plein hiver, une caresse brûlante sur un visage transi. Un monde que rien n’aurait pu m’arracher. Le sourire d’un père, d’une épouse aimante...

Mais il n’y a rien de plus difficile que d’aimer. Ce n’est pas une crêpe normande flambée au Grand Marnier, non. Ce serait trop simple. Et pourtant, quelque part, cela s’en rapproche : surtout l’arôme – sucré, rassurant.

Je vis avec l’arrogance de ceux qui croient qu’aimer va de soi, qu’il s’agit du crime parfait dont on ne se relève qu’après avoir dissous tout ce qu’il y a de nous, avec la sérénité d’un fou. Je dois l’être quelque part. Où ? J’n’en ai encore aucune idée, mais j’m’astreins à découvrir ce pays.

J’ai aimé ce sourire. Follement, furieusement… Faut être taré pour y goûter ou drogué, l’un ou l’autre, peut-être même les deux. Parce qu’à présent j’peux pas vivre sans. Fallait-il que j’m’en injecte la première dose ? J’avais rien demandé moi. Moi j’marchais insouciant, les pieds dans l’eau d’abord. Et puis il a fallu que ce sourire s’accroche à moi comme un chien sur son os. Faut pas toucher la nourriture de celui qui a faim.

Ce sourire, j’en ai toujours cherché l’inondation. Aujourd’hui, parfois, je trouve bien quelques flaques où tremper mes pieds fatigués. Mais quoique le soleil réchauffe en hiver, il peut aussi brûler en plein désert.

Alors je traîne encore, persuadé que je ne suis plus très loin du port. Qui sait ? J’y crois encore.

J’attends la prochaine vague. Celle qui emportera tout ce qui reste de moi. Celle qui me fera oublier que j’existe. Celle qui me contera autre chose que l’heure à laquelle il me faut manger. Celle qui m’écrira sans dire un mot. Celle qui me bercera loin des clopes et des cafés trop froids pour être savourés avec la délectation du maudit heureux.

Elle emportera tout, tout.

Alors je vivrai.

Alors, sur un visage, je retrouverai ce sourire, ce soleil, cet animal sauvage que je cherche depuis toujours : l’amour.

Tous droits réservés
1 chapitre de 2 minutes
Commencer la lecture

Table des matières

Commentaires & Discussions

AIMERChapitre6 messages | 3 mois

Des milliers d'œuvres vous attendent.

Sur l'Atelier des auteurs, dénichez des pépites littéraires et aidez leurs auteurs à les améliorer grâce à vos commentaires.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0