V

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Avant de commencer je voudrais tout de même te faire remarquer que tu n’as pas encore touché à ta bière alors que moi j’ai terminé la mienne. C’est un peu vexant. Pour la peine et comme ça coûte quand même assez cher, je me permets de t’aider à la boire.


Revenons-en à nos affaires, enfin, aux miennes. Ce petit salopard a donc changé ma vie, et de quelle manière !

Avant ce jour j’étais juste un petit gars de la campagne discret et poli. Depuis je suis devenu un petit gars discret et poli mais avec un but ; faire le ménage. Et toi, tu n’as jamais eu envie de nettoyer quelques brebis égarées avec les conneries que tu dois entendre dans ton confessionnal ? C’est ta belle empathie qui fait ça, je suppose.

Excuse-moi, comme tu le vois, j’ai d'la peine à garder le cap de mon histoire. Depuis tout petit je suis comme ça, passer du coq à l’âne. Ça va aller, je me concentre.

Pendant l’été, on allait souvent, nous les gosses du village, jusqu’à la rivière pour faire les cons, nous faire piquer par des taons et nous baigner. Ce jour-là on n’était plus que tous les deux, les autres avaient décidé de rentrer pour regarder les dessins animés à la télé. Comme d’habitude, dès qu’il avait plus de dix minutes de libre, il avait décidé de se mettre en quête d’une petite bête à buter et comme je n’avais pas envie de voir ça, j’ai poussé jusqu’à la piscine pour piquer une petite tête. Et bon, quand je parle de piscine, tu comprendras qu'il s'agit d'un trou d'eau un peu plus grand que la moyenne et qui faisait office de. Dit comme ça, tu pourrais croire que c'était pourri notre bled mais, crois-moi, c'était le paradis! 

J’ai dû y rester un petit quart d’heure mais à mon retour il était occupé à balancer des coups de pierre sur une minuscule grenouille en riant comme un dément.

Je jure que ce n’était pas prévu mais, sans faire de bruit, j’ai ramassé un gros caillou et je l’ai écrasé sur sa petite tête de sadique.

A partir de là c’est un peu comme si quelqu’un avait une télécommande et me dirigeait à loisir. Au lieu de me mettre à pleurer et à paniquer j’ai simplement balancé son corps dans la flotte et le caillou avec. A tout casser il devait y avoir 30 ou 40 centimètres de profondeur donc son corps n’a pas bougé. La seule différence avec la minute d’avant c’était la couleur de l’eau. Là, j’ai quand même un peu pris conscience de ce que je venais de faire et je me suis forcé à rester calme et à réfléchir.

D’abord, je n’étais absolument pas sûr qu’il était mort. Je me suis approché de lui et je l’ai un peu secoué. Pas de réaction. Comme il vaut toujours mieux être prudent, j’ai gardé sa tête sous l’eau pendant un moment. Toujours rien. En me relevant j’ai vu que la pierre avec laquelle je l’avais frappé n’avait pas atterri dans l’eau, pas totalement du moins et on voyait un peu de sang dessus. Je l’ai jetée dans un petit puits d’eau, un peu plus bas.

Maintenant il s’agissait de penser pour de vrai. Si je ne trouvais pas quelque chose de malin, j’allais être dans une sacrée merde.

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