La Storyboard

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 La porte se referme derrière elle. Elle avance, lentement, au rythme du respirateur artificiel qui est greffé à la trachée de Méline. Clarisse ne peut pas se retenir. Elle se laisse emportée par l'émotion. Ses larmes colonisent ses joues et ruissellent le long de son cou. Elle s'assoit près de celle qu'elle aime, lui prend la main et la pleure, dans cette chambre où de multiples sonorités médicales et régulières résonnent.

 Méline est blafarde, les yeux clos, allongée, inerte. La couverture masque les parties lésées et manquantes de son corps. Sa respiration est maintenue par cette machine que Clarisse dévisage. Mais elle ne se décourage pas. Tant que son cœur bat, c'est qu'elle est encore un peu là.

 Elle s'adresse alors à elle, pour la dernière fois, dans un courage et une volonté qu'elle n'aurait jamais imaginés possibles, la voix noyée par quelques sanglots :

  — Méline. Ma chérie. Ma pauvre chérie. Tu me manques déjà. Tu vas me manquer. Tout le temps. Je n'imagine pas pouvoir vivre sans toi. Même s'il le faut, ça va être dur. Très dur. Mais je ne suis pas là pour me plaindre. Je t'aime Méline. Je veux que tu partes en paix.

 Elle fait une pause, pleure à chaudes larmes, se calme et reprend :

  — Je veux que tu partes avec le meilleur souvenir de moi. Nos meilleurs souvenirs. Tous. Je les ai pris avec moi.

 Elle s'interrompt, se retourne, ouvre son sac en tissus et en sort l'objet qui symbolise leur histoire :

  — Tiens Méline. Elle a échappé à la collision. Ta planche de skate. Notre Storyboard. Tous nos souvenirs. Depuis le début. Et jusqu'à la fin, puisqu'il y en a une. Je t'aime Méline. Pour toujours.

 Une larme s'échappe des paupières closes de Méline, puis son cœur s'arrête, entraînant une alarme médicale.

 Clarisse restera à son chevet jusqu'à la tombée de la nuit, ne cessant de pleurer celle qu'elle a si longtemps aimée. Quand elle partira, elle lui adressera les mots suivants :

  — Au revoir Méline, mon amour. Porte nos souvenirs avec toi et ne les oublie pas, tout comme je ne t’oublierais jamais. Un jour, je te retrouverais et tu me les raconteras comme si c'était hier. Au revoir Méline. Au revoir mon amour.

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