Pourquoi n’est-il pas à l’heure ? Les secondes s’égrènent et je crains qu’il m’ait oubliée. J’attends. 12 h 15. Je frissonne en songeant à l’intense attraction qui s’est manifestée hier, lorsque nous nous sommes frôlés pour la première fois. Le vacarme des lieux avait disparu, il n’y avait plus que lui et moi, savourant cette tension palpable. J’aurais aimé qu’il succombe à cet élan passionné en m’embrassant fougueusement, mais je pense qu’il préfère vivre ce moment dans l’intimité.
Nous partageons une attirance brûlante que j’attise aujourd’hui en portant une robe moulante rouge, sa couleur préférée. Cette présentation soignée l’incitera sans doute à m’inviter ce soir chez lui. J’en serais flattée. Ou préférera-t-il passer un agréable moment avec moi au cinéma, devant un film d’amour ? Nous n’avons pas encore discuté de ce sujet, mais il aime peut-être le théâtre. Oui, pourquoi ne pas échanger notre premier baiser devant un spectacle. Ou non… un pique-nique dans un parc, avec une bonne bouteille de champagne : ce serait le pied !
Quand il entre dans la salle de pause, mon souffle se coupe. Il est beau, comme toujours. La tenue de travail qu’il porte met en valeur sa silhouette. Je croise les jambes. Il me rend mon sourire et s’approche avec deux cafés brûlants.
— Mélodie, c’est bien ça ?
— Meredith.
— Pardon, Meredith, oui, bien sûr ! Tu travailles à la compta, si je ne me trompe pas.
Je hoche la tête, il poursuit :
— Merci de m’avoir dépanné hier à la machine à café. Tiens, je te rends la pareille. Bon, je file, on m’attend en salle de réunion. Bon après-midi !
Mes doigts tremblent, serrant le gobelet de café. Encore ce frisson, cette attraction. Peut-être qu’il m’invitera demain… ou lundi…