Chapitre 7 : Manipulation

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 Ethan se tenait là, haletant, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. La découverte des enregistrements l’avait plongé dans une confusion encore plus grande. Chaque mot résonnait dans son esprit, lui renvoyant l’écho d’une réalité qu’il ne pouvait plus ignorer. Les murs de la maison, qui semblaient auparavant être de simples objets inertes, prenaient désormais une dimension presque humaine, comme s’ils se moquaient de lui et de son ignorance.

Il s’éloigna de la pièce où il avait trouvé les enregistrements, le besoin de comprendre le poussant à fouiller plus profondément dans les entrailles de cette maison mystérieuse. L’angoisse l’étouffait, mais un sentiment d’urgence le poussait à avancer. À chaque pas, il se sentait comme un rat piégé dans un labyrinthe, ses pensées s'embrouillant tandis que l'ombre de ses souvenirs oubliés le suivait comme un spectre.

Dans le couloir, il remarqua des ombres dans les coins, des mouvements furtifs que son esprit surstimulé lui présentait comme des signes de vie. Mais il savait qu’il ne pouvait pas se laisser submerger par la peur. Ce qu’il avait découvert jusqu’à présent n'était qu'une facette d'une réalité bien plus vaste et sinistre. Il s’efforça de se concentrer et de rationaliser la situation, mais la maison elle-même semblait jouer contre lui.

En continuant son exploration, il se retrouva dans une pièce qui semblait être un bureau. Les murs étaient couverts de papier peint fané et déchiré, et une vieille bibliothèque pleine de livres poussiéreux se tenait sur le côté. Des notes éparpillées sur le bureau attiraient son attention. Il s’approcha, le cœur battant d’anticipation. Ces documents pourraient contenir des indices sur ce qu’il lui arrivait.

À mesure qu’il feuilletait les pages, ses mains tremblaient. Les mots étaient écrits dans un style qui ressemblait à son écriture, mais il n’en était pas sûr. Les phrases décrivaient un projet mystérieux, un programme de réhabilitation psychologique dans lequel des individus étaient isolés pour « affronter leurs démons ». Le choc de cette révélation le frappa comme un coup de poing dans le ventre. Était-il vraiment un sujet de test ? Était-ce pour cela qu’il était ici, coincé dans cette maison maudite ?

L’étrangeté de la situation se renforça lorsqu’il lut des passages expliquant les protocoles de surveillance : « Observation quotidienne de la psychologie des sujets. Isolation prolongée pour provoquer un choc émotionnel. Résilience et confrontation aux souvenirs refoulés. » Ethan frissonna à l’idée que des étrangers l’observaient peut-être à chaque instant, scrutant ses réactions alors qu’il était piégé dans ce lieu de souffrance.

Il s’effondra sur une chaise usée, son esprit en ébullition. Les implications de cette découverte l’écrasaient. Comment avait-il pu en arriver là ? Qui était responsable de tout cela ? Était-il seul dans cette maison ou était-ce une expérience orchestrée par des personnes qui l’avaient abandonné à son propre sort ? Chaque réponse semblait encore plus déroutante que la précédente.

Dans sa tête, une tempête de pensées s’intensifiait. La maison elle-même était une entité. Les murs chuchotaient, les ombres dansaient, et il se demandait si tout cela n’était qu’un jeu cruel. Le silence qui l’entourait, auparavant si réconfortant, était devenu une menace sourde, une façon de lui rappeler qu’il était à la merci de forces qu’il ne pouvait contrôler.

Ethan se leva brusquement, déterminé à découvrir la vérité sur ce qu’il vivait. Son regard se posa sur le miroir fêlé au-dessus de la cheminée, un reflet distordu de son visage. Il s’approcha et scruta son image. La fatigue, l’angoisse et la confusion se mêlaient dans ses yeux. Il était devenu un étranger pour lui-même, un homme perdu dans un dédale de souvenirs déformés. Qui était-il vraiment, en dehors de ce labyrinthe de douleur ?

Il quitta le bureau, déterminé à ne pas laisser cette expérience le briser. Dans le couloir, il entendit un léger murmure, comme un souffle léger, et son cœur s'emballa. Il se tourna vers la source du bruit, mais il n’y avait rien. Juste le vide. Mais l’angoisse et la paranoïa commençaient à se transformer en une colère brûlante. Pourquoi devait-il être le jouet de quelqu’un d’autre ? Pourquoi sa vie devait-elle être un sujet d’étude pour d’autres ?

Les souvenirs qu’il avait commencé à évoquer le tourmentaient. L'accident… cette scène tragique qui hantait ses nuits. Pourquoi avait-il fui ce moment ? En pensant à ce qu’il avait découvert, il se rendit compte que sa peur n'était pas seulement de se confronter à son passé, mais aussi d'être réduit à l'état de simple sujet d'expérimentation.

Il poursuivit son chemin à travers la maison, la rage grandissante. Chaque pièce visitée était un rappel que son esprit était sous contrôle, comme une marionnette tirée par des fils invisibles. Il devait reprendre le contrôle de sa propre vie. Sa première priorité était de sortir de cette maison, mais il savait maintenant que cela impliquerait de faire face aux souvenirs qu'il avait refoulés.

En atteignant le salon, il s'arrêta devant une grande fenêtre barricadée, observant le monde extérieur. Le ciel était d’un gris uniforme, semblant renfermer des secrets inaccessibles. L’idée de fuir à l’extérieur, même dans cet environnement morose, était à la fois terrifiante et libératrice. Mais quel était le prix à payer pour cette liberté ? Devait-il abandonner ses peurs ou les affronter pour avancer ?

L’angoisse et la détermination se mêlaient en lui, et une chose était certaine : il ne pouvait plus rester là, paralysé par la peur et la manipulation. Ethan devait affronter son passé et démêler les fils de cette expérience. Mais plus important encore, il devait retrouver sa voix et son identité, car seul en face de cette vérité, il pourrait briser les chaînes de son esprit.

Avec un nouveau but, il se dirigea vers la porte d’entrée, résolu à ne pas céder à la peur, prêt à embrasser ce qu'il avait fui si longtemps. Les souvenirs l’attendaient, mais cette fois, il était déterminé à les affronter, à se libérer des ombres du passé. Le silence ne serait plus un refuge, mais une étape vers sa renaissance.

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