Chapitre 9 : Illusions ou Réalité ?

3 minutes de lecture

 Ethan se tenait devant la porte qui semblait le séparer de la vérité. La lumière qui filtrait à travers la fente de la porte dessinait des ombres sur le sol, créant un motif chaotique, comme si la réalité elle-même se déformait devant ses yeux. Il avait longtemps lutté contre les souvenirs refoulés qui l’assaillaient, mais maintenant, il était au bord d’un abîme, face à une décision qui pourrait définir le reste de son existence.

L'angoisse l'envahit, une peur viscérale qui lui glaçait les entrailles. D'un côté, il pouvait continuer à se cacher derrière les murs de cette maison, où le silence lui offrait une illusion de sécurité, une évasion temporaire de ses démons intérieurs. De l'autre, s'ouvrir à la vérité impliquait de faire face à des souvenirs qui, jusqu'à présent, étaient restés soigneusement enterrés. Il ferma les yeux un instant, respirant profondément pour apaiser le tumulte dans son esprit.

Les mots résonnaient encore dans son esprit, comme une mélodie obsédante. *“Pour avancer, il faut d’abord affronter le passé.”* Ces mots, prononcés par un inconnu dans l’un de ses rares souvenirs clairs, lui revenaient sans cesse. Ce conseil, aussi simple qu’il paraissait, pesait lourdement sur ses épaules. Ethan se sentait tiraillé entre le besoin désespéré de connaître la vérité et la peur de ce qu’il pourrait découvrir.

Il avait parcouru un long chemin, sur le fil du rasoir entre la lucidité et la folie. Chaque pièce de la maison, chaque objet qu'il avait trouvé, avait contribué à la construction d'un puzzle tortueux qui se refusait à prendre sens. Les flashes de souvenirs de l'accident l’assaillaient : les cris, le fracas du métal contre le béton, les visages déformés par la douleur et la peur. Ce mélange de culpabilité et de douleur se mêlait à l’angoisse d’être un spectateur impuissant de sa propre vie.

Ethan jeta un regard furtif vers la porte, hésitant. Était-ce vraiment la sortie, ou n’était-ce qu’une autre illusion, un piège savamment orchestré pour le faire tomber dans un nouvel abîme de désespoir ? Il avait l’impression d’être observé, comme si les murs de la maison lui murmuraient des avertissements. Chaque vibration, chaque mouvement dans l’espace, semblait lui signifier qu’il ne serait jamais vraiment seul, peu importe où il allait.

La tension montait dans son esprit, chaque battement de son cœur résonnant comme un tambour de guerre. Ethan savait qu’il devait faire un choix, mais comment pourrait-il décider sans connaître toutes les implications ? Il avait passé tant de temps à fuir la vérité qu’il en était venu à craindre le moment où il devrait l’affronter. La maison était devenue un miroir déformant de son âme, et chaque reflet qu’il y voyait le terrorisait davantage.

Il se remémora les mots du journal, ce qu'il avait lu sur l’accident. Les mots avaient pris vie, se transformant en images fugaces dans son esprit. *“Ce n’était pas ma faute…”* avait-il écrit, mais était-ce vrai ? Ou était-ce une auto-justification pour apaiser sa conscience tourmentée ? L’idée que la maison pourrait être un endroit conçu pour le faire souffrir, mais aussi pour l’aider à guérir, l'obsédait. Peut-être que la seule manière de vraiment sortir de cet enfer était d’accepter ses erreurs, de prendre la responsabilité de ses actes, et de vivre avec les conséquences.

Une lueur d’espoir commença à poindre dans son cœur. Accepter la vérité serait peut-être le premier pas vers la rédemption. Alors qu’il respirait profondément, il ressentit une détermination nouvelle. La peur ne le contrôlerait plus. Le passé avait son emprise sur lui depuis trop longtemps, et il était temps de briser cette chaîne.

Ethan se dirigea vers la porte, sa main tremblante mais résolue. Avec une pression ferme, il tourna la poignée. Le grincement de la porte qui s’ouvrait résonna comme un appel à l’aventure, comme un cri de guerre contre ses propres démons. La lumière l’inonda, lui révélant un corridor que l’angoisse avait obscurci. Il ne savait pas ce qu’il trouverait de l’autre côté, mais il était prêt à faire face à la réalité, peu importe à quel point elle serait douloureuse.

Chaque pas qu’il faisait le rapprochait de la vérité, une vérité qu’il avait fuie trop longtemps. La maison derrière lui, avec ses secrets et ses souvenirs, devenait une relique de son ancien moi. Il n’était plus ce prisonnier hésitant ; il était un homme déterminé à découvrir la lumière, à combattre l’obscurité qui l’avait enveloppé.

Avec un dernier regard en arrière, il se remémora les moments de confusion, de peur, mais aussi d’espoir qui l’avaient amené ici. Il était prêt à affronter ce qui l’attendait, à briser les illusions qui l’avaient enfermé, à laisser derrière lui le silence qui l’avait si longtemps tourmenté. Dans cette maison où tout avait commencé, il trouverait peut-être aussi où tout finirait, et cela ne pouvait être qu’un début.

Il avança, franchissant le seuil, déterminé à embrasser la vérité qu’il avait tant redoutée.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire La Grande Plume ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0