3.2

3 minutes de lecture

Je restai seule dans la voiture. Le soleil de la matinée caressait ma peau assoiffée de chaleur et de lumière. Je m’assurai que rien de suspect ne vint troubler cette paix momentanée. J’avais un peu de temps avant qu’ils reviennent. Je pris le portable.

— Bonjour, excusez moi de vous déranger, pourrais-je parler à Cathy ?

— Ne quittez pas.

— Allo, Hélène ? Pourquoi tu ne me rejoins pas ?

— Je suis sur LB50.

— Sur LB50, qu’est-ce que tu fous là-bas ?

— Trop long a expliqué. J’ai pas beaucoup de temps. J’imagine que t’as un peu de fric de côté. Parce qu’il faut que tu te débrouilles pour venir me rejoindre.

— J’aime pas prendre les navettes. Y a des flics partout. Ils sont tous à la botte du clan.

— Je ne m’en fais pas tu trouveras bien une solution.

— Une solution t’en as de bonnes, toi.

— Ecoute, débrouilles-toi comme tu veux mais vient m’rej…

La porte s’ouvrit. Un homme en uniforme me délogea de la voiture. J’atterri en vrac sur le bitume. Deux types me relevèrent et me plaquèrent sur la bagnole.

— Donne moi tes mains.

Ils prirent mes poignets et les menottèrent. C’était la DGA. Une branche de la sécurité intérieure. Des badauds s’étaient arrêtés pour voir ce qu’il se passait. Ils me jetèrent au fond d’un fourgon et grimpèrent dedans tout en refermant les portes derrière eux. Le démarrage fut violent. Les types casqués en gilet pare-balle ne plaisantaient pas.

— Comment tu t’appelles, d’où tu viens, pour qui tu bosses ?

J’étais secouée. Je n’arrivais plus à réfléchir. Les questions pleuvaient. Je regardais le deuxième flic, c’était une femme, mais l’autre insistait, son visage à quelques centimètres du mien.

— Pour qui tu bosses. Tu crois qu’on sait pas ce que tu fais. Tu sors de la drogue du club.

— Tu peux faire tes adieux à ta liberté. T’es finie, pétasse. Tu vas pourrir dans les geôles de LB50.

— D’où est-ce que tu viens ?

— Allez parle, bon dieu ! Sois pas conne.

— Je viens de LB35.

— Pour qui tu bosses ?

— Ton nom ?

— Parle.

Sa voix claqua comme un coup de fouet. Je me ratatinais comme un chaton.

— Je m’appelle Isabelle Delcourt.

— Tu crèches où ?

— 34 rue de la boétie.

— Ton passeport.

— Je l’ai laissé dans mon sac.

Je retrouvais des couleurs et un peu d’assurance.

— Pour qui tu bosses ?

— Pour personne, je suis venu chercher du travail au club.

— Tout ça, c’est des conneries.

La gifle me percuta avec violence. Ma tête cogna la tôle. Il posa son pied chaussé de chaussures à grosse semelle sur ma joue. Il appuya.

— Tu travailles pour Marie Larchambaud et le clan. Et ça je le sais ! Toi et tes potes vous allez plonger. Crois-moi.

Le coup de pied arriva dans le ventre.

— La prison, tu vas la sentir passer. Perpet tu vas prendre.

Un autre coup porta sur les reins. La femme s’accroupit.

— Je sais que tu as peur de Marie Larchambaud. On te protègera si tu témoignes. Il suffit d’avouer. Allez, rends les armes.

— Dis ce que tu sais, ce que tu fais et tout sera terminé. On mettra en place un protocole de protection.

— Allez ça vaut pas la peine.

— Mais je ne sais rien. Vous vous trompez. Je ne comprends rien à ce qui se passe. Je suis venue chercher du travail. C’est tout.

Un portable sonna.

— Ecoute, là, de l’autre côté du câble, y a mon boss. Si tu t’enfonces encore dans tes mensonges, tu ne pourras plus revenir en arrière. Dans trois sonneries, je décroche.

Si tu balances, si tu acceptes leur proposition, t’es grillée. Tu fais ce que tu veux mais si j’étais toi, je ne dirais rien.

— Je ne comprends rien à tout ça. Je ne sais rien.

Si la fatalité avait une voix, ce serait celle-ci.

— Faites ce que vous voulez. Je ne peux rien faire pour vous.

Le flic me releva. Il approcha le portable vers mon oreille.

— Hélène est-ce que tu m’entends ? Hélène, c’est Marie.

Annotations

Vous aimez lire arcensky ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0