Le Rire sonne à ma porte
Hier après-midi, après la balade de Tromboline, je me suis enfin décidé à écrire. Deux semaines s’étaient écoulées depuis que j’avais posté mon dernier chapitre de l’histoire de SF que j’étais en train de rédiger. Il était vraiment temps de me mettre à la suite. Bon, en fait je l’avais déjà débutée mais je n’ai pondu que 1000 mots à ce jour, pas plus.
Ben oui, je suis tenté par tous les défis de Milia en ce moment avec tous ces types qui sonnent à ma porte. Pas moyen de taper tranquillement sur mon clavier. Je voudrais bien vous y voir, vous. Entre des défis, les balades de ma chienne, les siestes, les trucs sympas à lire sur Scribay, les réseaux sociaux — c’est animé en ce moment avec les élections et je ne peux pas m’empêcher de réagir, de liker, de reposter, de faire des stories, bref… — la plage (quand il fait beau), ma compagne (avec qui je suis le plus heureux des hommes et que je retrouve avec bonheur tous les soirs quand elle a fini de bosser), comment voulez-vous que je puisse avancer dans la rédaction de mon histoire ?
Et encore, je résiste à une grande tentation (plusieurs en fait) concernant plein d’autres histoires : tout d’abord celle que j’ai envoyée au concours des Murmures et pour laquelle j’ai eu un retour que je considère comme encourageant, mais qu’il faudrait réécrire complètement ; le polar que j’avais commencé en 1997, puis repris avant de me lancer dans cette histoire de SF et enfin au moins cinq autres histoires qui piaffent d’impatience que je les écrive — si, si, je les entends piaffer dans ma tête —, ça fait beaucoup non ?
Donc je venais de me décider à écrire quand j’ai découvert fortuitement, sur Scribay, la dernière production de Kakemphaton — oui, vous avez pu le constater, je me laisse facilement distraire, mais là, je vous assure que ça en vaut la peine — sur la visite du Rire chez lui. J’ai beaucoup aimé sa vision complètement déjantée de sa réponse en imaginant le rire avec un chapeau pointu, un nez rouge et un mirliton dans la bouche.
J’étais en train de rire comme un bossu — n’y voyez aucune dévalorisation de ceux qui peuvent avoir une colonne vertébrale non rectiligne, il ne s’agit que d’une expression populaire dont je ne connais absolument pas l’origine — quand on a sonné à la porte.
Curieusement, Tromboline n’a pas bougé. Abandonnant la lecture désopilante, les yeux encore tout mouillés de larmes (de joie), j’ai été ouvrir.
— Oui ?
— Bonjour, je suis le Rire…
— Ah ben entrez, vous serez toujours le bienvenu ici, lui répondis-je dans un éclat de rire.
— Vous ne semblez pas vraiment avoir besoin de moi, dites-donc ? me fit-il, un peu dépité.
— Non, c’est vrai, ça va plutôt bien de ce côté-là. Je pars du principe qu’une journée sans rire est une journée foutue et je n’aime pas gaspiller mon temps, donc je ris le plus souvent possible.
— Ah bon ?
Vraiment, pour le Rire, il n’était pas drôle du tout
— Faut péter un coup mon gars, t’as l’air tout triste…
À ce moment-là, croyez-moi ou pas, je vous assure que c’est vrai, on a vu ma petite chienne venir vers nous en équilibre sur les pattes avant. Alors que c’est quasiment impossible — à moins d’avoir une patience infinie ainsi qu’une détermination sans faille comme ma compagne, oui, c’est quasiment elle qui lui a appris tout ce qu’elle sait, même si c’est pas grand-chose (couché et revenir quand on l’appelle mais moi, ça me suffit) — de lui faire réaliser quoi que ce soit, là elle s’amusait à exhiber des tours de chien de cirque !
J’ai éclaté de rire devant lui (le Rire) qui a commencé à sourire timidement.
— Allez, laisse-toi aller mon gars, tu verras que ça fait du bien, de rire, lui dis-je.
Petit à petit il s’est laissé emporter par la joie ambiante et j’ai vu sa figure s’illuminer. Il devenait beau.
— Voilà, c’est ça, l’encourageai-je. On n’est pas mieux comme ça ?
— Oui, ça fait du bien, j’avoue
Il a même commencé à faire du bruit avec sa gorge. Je lui ai montré comment tout lâcher et se laisser gagner par l’hilarité. Je réapprenais au Rire à rire. Je ne sais pas ce qu’il avait vécu, mais ça ne devait pas être particulièrement marrant.
Maintenant, il riait vraiment à gorge déployée devant les pitreries de ma chienne qui s’était même mise à loucher (mais où a-t-elle appris un truc pareil ?). Il en avait les larmes aux yeux et se tenait les côtes.
Quand ça s’est un peu calmé et que Tromboline a cessé ses clowneries, il m’a dit :
— La vache, ça fait vraiment du bien. Il y a tellement longtemps que je ne me suis pas autant amusé. Votre chienne est vraiment extra.
— Oui, je l’adore
Entendant que je parlais d’elle, elle est venue se frotter contre mes jambes (un vrai chiat, je vous dis).
— Que t’est-il arrivé pour être devenu si triste, le Rire ? l’interrogeai-je.
— Ce n’est pas une histoire drôle et je préfère la garder pour moi. Par contre, vous auriez encore des trucs à me montrer pour rire encore et encore.
Comme s’il voulait faire des provisions de joie avant de partir. Alors, il m’est venu une idée. J’allais lui faire découvrir quelques auteurs et autrices de Scribay, particulièrement rigolos.
— Viens là, je vais te montrer un truc, lui ai-je dit.
Je l’ai installé dans mon fauteuil, dans mon bureau et, tout en restant debout, j’ai mis le Rire sur la page de mon site d’écriture. J’ai commencé à chercher celles et ceux qui m’ont toujours fait marrer comme un tordu (oui, je change, là ça peut ne pas être que le dos). J’ai ouvert plusieurs pages — comme je sais le faire avec au moins une vingtaine d’onglets ouverts sur Firefox en même temps et ensuite je m’étonne que mon PC rame — avec mes autrices et auteurs favoris quand j’ai envie de rigoler.
J’ai commencé, en douceur, par les délires de Rafistolette et jomo, puis ensuite enchaîné par les études (très sérieuses) du LSI (Laboratory Scribay’s Institute) du célèbre professeur Dom C. C’est là, je crois, que je l’ai perdu…
Après quelques heures à se bidonner comme un malade, il est passé aux Tribulations d’une mère presque parfaite de LéaC. Au bout d’une dizaine de minutes à lire, il a fallu qu’il aille pisser d’urgence. Comme quoi, cette expression n’est pas galvaudée.
Ensuite, je l’ai fait passer par mes conseils aux parents, puis aux œuvres communes de docno et Laklandestine, puis aux derniers opus de Kakemphaton.
Finalement, il a passé quelques heures à se marrer, pendant que je servais un peu d’eau de temps en temps pour qu’il se réhydrate. Il est parti, me promettant de revenir, les joues couvertes de larmes de joie. J’avais permis au Rire de retrouver la joie. Une bien belle journée finalement.
Le seul problème dans tout ça, c’est que je n’avais pas écrit. Donc, si mes œuvres n’avancent pas, c’est pas d’ma faute, msieurs-dames, c’est le Rire qui squatte mon PC pour se marrer avec vos écrits sur Scribay…
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