Voici le témoignage d'Hercule
Bonjour, je m'appelle Hercule, et je suis objectophile.
Il m'a fallu beaucoup de courage et de persuasion de mes proches pour venir vous parler de mon problème.
Voilà. Tout commença lorsque Mamie me ramena de l'élevage ou j'étais né. Arrivé dans ma nouvelle demeure je fis le tour du propriétaire : tapis persan, cheminée, table basse avec de jolis napperons, range-revues (enfin au départ je ne connaissais pas tous ces termes...) et surtout un fauteuil et un canapé en tissu fleuri. Un détail sur ce dernier attira mon attention : une tête de chienne figée trônait dessus. Je m'approchais et mis mes deux pattes avant sur l'assise pour la renifler :
"Oh tu as trouvé Pépite ! s'écria ma maîtresse, c'était une chihuahua comme toi, mais cette pauvre petite est décédée maintenant... Elle me manque tellement que j'ai fais imprimer un portrait d'elle sur ce coussin... Allez viens Hercule, je vais te montrer ton panier !"
Le temps passa et j'étais très heureux chez Mamie. Toutefois, ce coussin m'obsédait. Chaque jour je m'entraînais à sauter pour enfin réussir à monter sur le canapé interdit. J'avais mon fauteuil attitré, mon panier attitré ou les genoux de la vieille dame.
Et pourtant un jour qu'elle dormait devant la télé, j'atteinds enfin mon but ! Je me trouvais face à elle ! Pépite... Tant de fois j'en ai rêvé, tant de journées à la désirer... Cédant à une pulsion des plus primaire, je me jetais sur la belle en polyester et la chevaucha ardemment.
Mon plaisir allait atteindre son paroxysme quand soudain :
"HERCULE ! "
Je me pris un coup de magazine TV enroulé de derrière les fagots qui me coupa tout élan.
"BOUH ! MAIS ÇA VA PAS BIEN ! MÉCHANT CHIEN ! MÉCHANT CHIEN ! OUSTE !"
Je me fis pas prier pour aller à mon panier la queue entre les pattes. Je compris que ce que j'avais fais n'étais pas bien. Mais, hélas ce moment de passion me transforma.
Au début j'attendais que Mamie ne soit pas dans le salon pour me vautrer et culbuter ce délicieux coussin.
Mais très vite, ne pouvant pas me contrôler, il m'arrivait de le faire devant elle, et c'était la branlée à coup sûr.
Ah ! J'en entendis des "COUCHÉ ! PAS BEAU TOUTOU ! BOUH T'ES VILAIN !".
Elle me fit meme couper les couilles pour "calmer mes ardeurs" comme elle l'avait expliqué au méchant monsieur qui coupe les couilles des toutous.
Mais même sans elles je continuais à faire mes turluttes.
Un triste jour après un énième accès de passion, Mamie me dit :
"Ça suffit ! Tu as gagné ! Je vais cacher Pépite et tu ne la reverras JAMAIS !".
Elle eu raison. Je l'ai cherchée partout. Ce ne fût pas difficile de la retrouver... Bin ouais, ce coussin était imprégné de mon odeur. Par contre il était dans une armoire fermée à clé dans une chambre fermée... Je fus bien en peine...
Je tentais même de la remplacer en tentant de me soulager sur mes peluches, le sac à main de Mamie (là je me suis carrément pris le journal du Dimanche enroulé), les jambes de ses amies Dédée et Marinette. Mais rien, rien ne pourra jamais remplacer ma Pépite...
Je vous remercie de l'attention porté à ce témoignage...
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