Perfection
La perfection est divisible; de par la définition et la signification. D'un côté, nous avons une perfection de science; perfection à jamais inatteignable, de même sorte que l'infini est indescriptible. On s'en désintéresse vite, comme l'humain, dans son égocentrisme, n'aime pas à voir plus grand et plus admirable. L'on n'aime point la perfection, car elle nous est inconnue. L'on déteste l'infini, car on ne peut l'atteindre; au mieux, on y tend le bras. Une perfection telle est froide et terrible, rôdant parmi l'ombre de l'Univers.
De l'autre, nous avons la perfection de l'âme; la perfection, en celle-ci, est tout simplement pétrie d'une appréciation pure, d'une admiration inconditionnelle. Il faut ainsi deux âmes pour qu'une d'elle prétende à la perfection. La perfection de l'âme, c'est l'amour. L'âme qui aime voit au délà de l'enveloppe charnelle et ainsi tarie de l'autre; la perfection est ici plus douce, mais pas plus insignifiante. Les qualités, l'on s'en contente; les défauts, l'on s'y résigne. Voilà donc une malédiction qui nous fait connaître un rai de perfection sous l'éclat d'un mirage. Aimer, c'est dédaigner une perfection universelle pour se tourner vers celle qui affaiblit et galvanise l'esprit du condamné.
Ces deux perfections sont indivisibles; aussi l'on ne les différencie pas. On essaie d'en tirer ce qui nous apporte réconfort et l'on rejette le reste. Il en est ainsi pour tous les fruits de l'Existence. L'humain en dispose et n'en saisit la portée qu'à sa mort. La mort est la réponse à la perfection.
Annotations
Versions